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Les écoles et enfants sont a nous

Gilberte Côté-Mercier le samedi, 19 février 1966. Dans Économie

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Mes chers amis,

Gilberte Côté-MercierL'autre jour, je passais dans le comté de Lotbinière. On y trouve encore des écoles de rangs qui sont ouvertes. C'est presque un miracle, aujourd'hui, dans notre province, une école de rangs en opération. Je demandai à l'un des pères de famille comment il s e faisait que leur école de rangs n'avait pas subit le même sort que les autres écoles de rangs. Il m'a répondu bien net : " Les écoles sont à nous, les enfants sont à nous et le gouvernement n'a pas besoin de nous envoyer ses inspecteurs pour fermer notre école. Nous l'expédierons bien vite sur le chemin du retour. Ah, il est venu un certain monsieur de Québec. Au nom du gouvernement avait convoqué une assemblée des commissaires d'école à huit clos. J'ai appris la chose à temps. J'ai tout de suite averti les autres pères de famille du rang et leur ai demandé de se rendre à l'assemblée en question. Ils étaient tous là. Les portes de l'école étaient barrées les commissaires étant réunis à l'intérieur, nous frappons. On nous répond, par l'entrebaillement que l'assemblée se tenait à huit clos, que seuls les commissaires étaient admis. J'ai dit que des assemblées de commissaires d'écoles à huit clos, ça n'était pas légal, que nous étions les parents et que nous exprimions notre volonté expresse d'assister à l'assemblée, et, effectivement, nous avons assisté à l'assemblée."

Et le père de famille continue : " On peut deviner que nous avons coupé la façon à l'inspecteur du gouvernement. Son programme, c'était d'emberlificoter les commissaires pour leur faire accepter la fermeture de nos écoles de rangs. Au nom des parents, j'ai pris la parole. J'ai dit au représentant de Jean Lesage : " Monsieur, les écoles sont à nous, les enfants sont à nous. Le gouvernement n'a rien à décider là-dedans. Et vous, Monsieur l'inspecteur, vous n'avez qu'à retourner à Québec pour leur faire cette commission là. Prière de vous exécuter immédiatement, Monsieur. " Voilà comment, Madame, nos écoles de rangs sont encore ouvertes ici. "

Mes amis, quand les parents prennent leurs affaires en main, les communistes de tous les gouvernements ont plus de peine à réaliser leurs plans. La Commission scolaire de St-Honoré, maintenant : St-Honoré de Beauce dispose d'au moins 9 locaux inoccupés. Et pourtant, la commission scolaire régionale veut envoyer les enfants de St-Honoré à l'école centrale. Les parents de St-Honoré ont décidé que leurs enfants de 8ème et 9ème années fréquenteraient les écoles de leur paroisse, et mardi matin, 5 octobre, à l'ouverture de l'année, un nombre imposant de parents se rassemblaient pour protester au départ de l'autobus.

Les enfants étaient restés à la maison. Ils n'allaient pas à l'école. Et les parents se rendaient à l'autobus à la place des enfants pour faire savoir au chauffeur de l'autobus qu'il ne devait pas venir chercher les enfants tant que l'affaire ne serait pas réglée. Et les parents de St-Honoré étaient bien décidés à engager eux-mêmes leurs institutrices pour leur école de village si de là à quelques jours la commission scolaire régionale n'avait pas accédé à leur demande. Pendant tout le temps du différend, les enfants resteraient à la maison.

Ce n'était plus les vacances, mais c'était une grève de la fréquentation de l'école. Grève dirigée par les parents, vrais titulaires de l'autorité, et par conséquent, une grève parfaitement dans l'ordre.

Si les grèves d'ouvriers sont légitimes et légales, les grèves des parents devraient l'être au moins autant, légitimes et légales.

Et maintenant, à St-Victor de Beauce. Mercredi, 4 septembre, la séance régulière de la commission scolaire fut tenue dans le sous-bassement de l'église parce que la salle habituelle était bien trop petite ce soir-là. Les parents étaient présents. Ils y ont demandé la démission en bloc de leurs commissaires d'école, parce que, les commissaires, se sont laissés embarqués dans l'éléphant de l'école régionale, ont dit les parents. Les parents ont exprimé une volonté bien ferme de ne plus envoyer leurs enfants à l'école régionale. Ils ont déclaré que leurs enfants perdaient beaucoup de temps dans les autobus et qu'ils pouvaient payer eux-mêmes une organisation plus petite et semblable à celle de la commission régionale.

La commission scolaire de St-Victor s'était affiliée à la commission scolaire régionale l'hiver dernier. Et aujourd'hui, les parents se font reprocher de ne pas s'être opposés, dans le temps, à cette affiliation. Ce à quoi les parents répondent que, s'ils dormaient dans ce temps-là, ils sont réveillés maintenant. Ils ont le droit de se dissocier de la commission régionale. Il est toujours temps de corriger une erreur et mieux vaut tout de suite que plus tard.

Mes amis, curieux, tout de même, que ceux qui reprochent aux parents de ne pas s'être assez occupé de leurs affaires soient précisément ceux qui auraient dû renseigner les parents sur les méfaits des écoles centrales et sur le devoir des parents de s'y opposer. Au contraire de ceux-là qui auraient dû éclairer les parents, il y en a bon nombre qui ont même poussé très fortement les écoles centrales.

Encore une fois, pauvre peuple trahi par son élite. Mais, heureusement, le journal Vers Demain a projeté la lumière sur les effets socialistes de la centralisation des écoles et les parents en ont fait l'expérience. Ils souffrent tellement, les parents, de voir leurs enfants traîner des heures, matin et soir, dans les autobus scolaires. Et ils ne reconnaissent plus leurs enfants depuis qu'ils sont mêlés toute la journée à des gangs d'éducations diverses et parfois douteuses. Les enfants sont trop nombreux ensemble dans les grosses écoles. Les effrontés, les enfants effrontés se font les chefs des autres. Ils gueulent et hurlent à tout venant. Ils attaquent grossièrement les grandes personnes et ils se frappent entre eux à coup de poings et de pieds. Et les enfants bien élevés, au milieu des autres, vivent dans la crainte. Ils tremblent, ils doivent se taire s'ils ne veulent pas devenir les souffre-douleur des chefs de bandes.

C'est la civilisation du troupeau qui prévaut dans les grosses institutions. Ce qui est personnel n'est plus respecté dans les jeux et dans les allées et venues. Les professeurs eux-mêmes, à cause du grand nombre d'élèves, sont bien obligés de régler toutes choses collectivement. Toutes les âmes, tous les corps, toutes les personnalités dans le même moule : le socialisme en application ni plus ni moins. Merveilleuse préparation pour un état communiste. Et cette préparation sera d'autant plus sûre que le ministère de l'éducation de Gérin-Lajoie fera de nos maisons d'enseignement une dictature soumise à un seul homme, le ministre lui-même.

Les parents sont de plus en plus malheureux et ils voient leurs enfants leur échapper. Aussi, un peu partout, ils se réveillent. La résistance contre la centralisation se fait énergique. C'est la grève des écoles. La grève de la fréquentation scolaire. Cette grève là devrait être bénie comme tous les actes de courage contre un ennemi du pays, un ennemi des familles, un ennemi de nos foyers, un envahisseur barbare et voleur.

Et ne devrions-nous pas bientôt voir la grève des taxes ? Celle-là aussi serait légitime. Les taxes actuelles sont un vol et les taxes scolaires sont une débauche inqualifiable aujourd'hui. La construction d'une école coûte les yeux de la tête et ce sont les taxes qui la paient. On commande une école valant raisonnablement $100,000 mais elle coûtera $200,000 à cause de la graisse des contrats et les $200,000 sont empruntés, on les remboursera avec intérêts. En vingt ans, les intérêts à 5 % sont égaux au capital. L'école, payée $200,000 coûtera $200,000 en intérêts en vingt ans, plus le capital. Ce qui veut dire qu'une école de valeur de $100,000 devra être payée $400,000 par les contribuables. Il faut payer quatre écoles pour en avoir une. Et ce n'est pas tout ; vous n'en reviendrez pas. L'école de rang n'est pas encore payée. Elle est même en très bon état. On la doit, capital et intérêts. Le gouvernement la fait fermer. Elle est vendue $50 quand elle a coûté $50,000. Les contribuables continueront à payer capital et intérêts sur leur école de rangs fermée. Leurs enfants iront à l'école du village. Celle-là a coûté $200,000. On la doit toute, bien entendu, capital et intérêts. Dans 3 ans, cette école du village sera fermée à son tour et vendue pour la somme dérisoire de $600. Les contribuables devront aussi continuer à payer les $200,000 plus l'intérêt. Les propriétaires paient leur école de rangs fermée. Ils paient leur école de village fermée et il faut bien aussi qu'ils paient l'école régionale et chacune de ces écoles leur a coûté quatre fois le prix. Et pour avoir une école, ils ont dû en construire trois. Ce qui veut dire que pour avoir une école, ils doivent en payer douze ? Payer le prix de douze écoles ?

Pauvres propriétaires, vraiment. Comment pourront-ils s'en tirer ? C'est bien simple. Ils n'auront qu'à abandonner leurs maisons aux taxeux. Ils seront ruinés et leurs familles, dans le chemin. Et c'est ainsi que nos campagnes se vident de leur population. On voit des rangs entiers complètement désertés en Gaspésie comme Nouveau-Brunswick et partout. Ce sont les taxes scolaires qui ont chassé les propriétaires, et les taxes scolaires vont être encore multipliées avec le ministère de l'éducation.

Ou donc nos gouvernements ont-ils la tête ? Ou plutôt, à quels démons se sont-ils voués ?

Sans aucun doute, ils sont complices, coupables ou ignorants, mais complices quand même d'un plan satanique pour ruiner les familles du pays. Le rôle du gouvernement,c'est de protéger les citoyens contre les malfaiteurs, surtout les voleurs. Au lieu de remplir ce rôle, les gouvernements ont protégé les voleurs. Ils se sont fait eux-même voleurs à leur tour par les taxes. Les premiers voleurs, ce sont les financiers, Monsieur Jean Lesage ; veuillez donc faire cesser immédiatement leur vol légalisé. Changez le système financier actuel d'argent-dette en argent-dividende et ça presse. Il est plus urgent et plus important de jeter les voleurs en prison que d'inventer un ministre de l'éducation ; surtout, ça convient mieux aux attributions d'un gouvernement. Et d'autres voleurs, qui sont la conséquence du système financier, ce sont les taxeux ; ceux-là aussi il faut les arrêter Monsieur Jean Lesage, changez les taxes en dividendes et vous pourrez dire que le progrès sert à quelque chose dans notre province. Faites distribuer immédiatement $50 par mois à toute personne, alors les parents seront capables de payer l'éducation de leurs enfants sans demander ni octroies ni enquêtes, un dividende social, du crédit social, qui permettrait aux parents de remplir leur fonction de parents. Mais il faudrait, pour que ce dividende soit distribué, que le gouvernement cesse de se considérer comme un producteur, comme un éducateur, qu'il se considère pour ce qu'il est réellement et ce qu'il ne devrait jamais cesser d'être un protecteur des droits des citoyens, contre les voleurs et contre les envahisseurs de toutes sortes.

C'est le journal Vers Demain, mes amis, qui vous a parlé.

Gilberte Côté-Mercier

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