Page 21 - Sous le Signe de l'Abondance
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L’économique 21
Faire la terre, les choses terrestres servir à toutes les nécessités
temporelles des hommes, voilà justement la fin propre des activités
économiques de l’homme: l’adaptation des biens aux besoins.
Caractères d’une économie humaine
Puisque les hommes sont des êtres qui, par nature, vivent en
société, une économie vraiment humaine doit être sociale. Elle
doit servir tous les membres de la société.
Une organisation économique qui permettrait l’adaptation des
biens terrestres aux besoins de quelques-uns seulement, laissant
les autres dénués, ne serait certainement pas sociale, donc pas hu-
maine.
Si des membres de la société sont pratiquement bannis des
avantages économiques de la société, celle-ci ne leur consentant, à
contre-coeur, que ce qui est strictement nécessaire pour les empê-
cher de s’ameuter contre elle, les traitant plutôt comme des ennemis
à apaiser que comme des membres attitrés, l’économie n’est pas
humaine, mais monstrueuse. C’est une économie de loups.
Dans la jungle, c’est la lutte pour la vie, le fort l’emporte et le
faible disparaît. Une telle loi est inadmissible chez les hommes,
êtres intelligents et sociaux. La lutte pour la vie, chez les hommes,
ne peut s’entendre que d’une lutte collective contre des ennemis
communs, contre les fauves des bois, contre l’ignorance, contre
des éléments adverses. Une économie véritablement humaine doit
être basée sur la coopération pour la vie.
D’autre part, les êtres humains, s’ils sont sociaux, sont aussi
des êtres libres. Et si une économie humaine doit assurer la sa-
tisfaction des besoins essentiels de tous les hommes, elle doit le
faire sans entraver le libre épanouissement de la personne.
L’économie ne doit violenter ni la sociabilité ni la véritable li-
berté. Une société d’hommes n’est pas un troupeau. Une économie
qui conditionne à l’enrégimentation le droit de vivre n’est pas hu-
maine, elle va contre la nature de l’homme.
Dans le choix des moyens pour redresser une économie dé-
sordonnée, on choisira donc ceux qui respectent le plus la liberté
de l’homme.
Hiérarchisation
Si la fin de l’économique est une fin temporelle, c’est donc
aussi une fin sociale, à atteindre socialement. Si elle doit satisfaire