Page 18 - Du régime de dettes à la prospérité — J-Crate Larkin
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La situation actuelle 1
la seule vraie limite à notre Crédit Réel. Nous avons les
matériaux et les aptitudes voulus pour produire immen-
sément plus de marchandises et de services que nous
n’en produisons aujourd’hui. Il n’existe aucun doute sur
l’abondance de notre Richesse Réelle et tangible.
Regardez maintenant autour de la manufacture de ri-
chesses. Combien peu de personnes y travaillent! Par-
tout, des machines remplacent le travail manuel, ma-
chines conçues et installées pour épargner les corvées
fatigantes à l’homme, tout en multipliant pour lui les
fruits de la production. La science a soulagé l’homme;
la malédiction qui condamnait Adam à manger son pain
à la sueur de son front s’est adoucie en déchargeant la
grosse partie du fardeau sur les épaules bien plus larges
des forces de la nature, en attelant à son service l’énergie
solaire transformée en vapeur et en électricité. Ces forces
maîtrisées peuvent tenir la vitrine du magasin remplie de
marchandises qui émerveillent notre vue. Et nous ne fai-
sons que commencer à savoir utiliser nos nouveaux ser-
viteurs d’une manière efficace! Vraiment, cette visite au
grand magasin national crée l’impression d’une richesse
prodigieuse. Nous nous réjouissons spontanément de vi-
vre dans un pays si inépuisablement riche.
Joignons maintenant les onze millions d’acheteurs (la
population du Canada en 1934) à l’extérieur de la vitrine.
Quel changement! Au lieu de la coopération ordonnée et
scientifique de la production qui s’épanouit dans une plé-
nitude de biens, en franchissant la porte de sortie, nous
tombons au milieu d’une cohue de gens inquiets, se débat-
tant avec la misère, mécontents d’aujourd’hui, inquiets de
demain, se combattant les uns les autres comme pour se
disputer une proie trop rare. Avons-nous changé de pays?
Qui est cette foule? Qui sont ces onze millions?
Nous, tous. Nous sommes tous acheteurs et consomma-
teurs de produits. Il nous faut nourriture, vêtements et
abri pour pouvoir vivre. Et que d’autres désirs inhérents