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Lettre de Gérard Mercier à plus de 13 000 personnages

Gérard Mercier le mardi, 01 mars 1994. Dans Autres

Aux Ministres et députés fédéraux et provinciaux, aux maires et conseillers municipaux

Aux commissaires d'école, aux associations professionnelles, aux lournalistes et à nos évêques

Confiant en la Divine Providence, et se rendant compte de l'urgence de la situation, notre directeur, monsieur Gérard Mercier lance un appel à tous ceux qui ont encore du bon sens, pour enfin règler ce problème d'argent rare qui paralyse tout dans le pays et qui cause des désastres dans les familles et dans tous les secteurs de la société. Nous reproduisons ci-dessous la lettre envoyée aux municipalités. La lettre envoyée aux au­tres associations présente les mêmes argu­ments.

Th.T.

par Gérard Mercier

Le 18 février 1994

Monsieur le maire,

Messieurs les conseillers,

Les Pèlerins de saint Michel, asso­ciation sans but lucratif, combattent pour la justice sociale. Ils ne peuvent rester indifférents devant les faillites, le chômage, la pauvreté, la misère qui s'amplifient toujours plus dans notre pays. C'est pourquoi ils ont entrepris une grande campagne pour régler le problème à sa source.

En pensant en termes de richesses réelles, personne ne peut nier que notre pays est très riche de toutes sortes de pro­duits et qu'il peut facilement combler tous les besoins des citoyens. Et avec l'automa­tion, le robot, nous pouvons tripler et qua­drupler la production.

Le grand problème de tous, des ci­toyens, des industriels, des commerçants, des commissions scolaires, des munici­palités, de nos gouvernements provinciaux et fédéral, est un problème d'argent. Or l'argent n'est qu'un chiffre, une comptabilité qui tire sa valeur de la production réelle du pays. Une montagne de dollars dans un pays vide de produits, ne vaudrait rien. Le Canada est riche de richesses réelles, il devrait être riche d'argent. Cela demande certainement plus d'efforts pour fabriquer la production que pour imprimer de l'argent. Le peuple remplit son devoir en surchargeant les marchés de produits. Mais le gouvernement n'accomplit pas son devoir en ne créant pas l'argent pour représenter ces produits. Et l'argent devrait être le re­flet exact des richesses réelles d'un pays. Pour que les affaires marchent rondement dans le pays, il faut que l'argent soit aussi abondant que les richesses réelles.

Tout est paralysé actuellement dans le pays parce que l'argent n'est pas aussi abondant que les richesses réelles. Et sous la pression du Fonds Monétaire Interna­tional, les gouvernements essaient d'arrêter la dette nationale de monter, et de di­minuer le déficit. Ce qui signifie de retirer de l'argent de la circulation alors qu'il en manque déjà énormément. Et cela a pour effet de tout paralyser. C'est de la pure fo­lie.

Pour empêcher la dette de monter et anéantir le déficit, il faut d'abord cesser d'emprunter des banques. Et pour arrêter d'emprunter, il faut que le gouvernement, représentant officiel du peuple qui crée les richesses réelles, se décide d'imprimer, de créer l'argent pour refléter ces richesses.

Saint Louis, roi de France disait : "Le premier devoir d'un roi est de frapper la monnaie..." Notre gouvernement a gravement manqué à son devoir à ce sujet.

Selon la Constitution canadienne, seul le gouvernement fédéral a le droit et le de­voir d'imprimer, de créer l'argent du pays.

Il est intéressant de noter que les mêmes articles de l'Acte de l'Amérique du Nord britannique (AANB) qui nient au gouvernement fédéral le droit de percevoir l'impôt sur le revenu, lui fournissent cependant un moyen d'ob­tenir des revenus. Les paragraphes 14, 15, 16, 18, 19 et 20 de l'article 91 don­nent au gouvernement fédéral l'auto­rité, et la responsabilité, du contrôle et de l'émission de notre monnaie, basée sur les ressources et richesses de la nation. Le gouvernement fédéral a ainsi à sa disposition une réserve il­limitée d'argent sans dette pour fi nancer le pays. Tout ce que le gouvernement fédéral a à faire, c'est d'imprimer cet argent. Et c'est précisément ce qu'il a fait pendant les 46 premières années de la Confédéra­tion.

Alors en 1913, nos parlementaires ont été malheureusement conseillés de commettre une grave injustice envers les générations à venir des Canadiens, en passant un amendement à l'AANB, sans référendum, amendement com­munément appelé la "loi des banques". Par cette loi, le gouvernement fédéral donna au système bancaire le droit ex­clusif de créer le crédit financier ( en réalité, l'argent) de notre pays... Les banques demandent un intérêt, même au gouvernement. Cet intérêt ne peut jamais être remboursé, il ne fait que s'accumuler, ce qui fait qu'aujourd'hui notre dette nationale seulement dépasse les 500 milliards de dollars... Ajoutez à cela les dettes des provinces, des municipalités, des commissions scolaires et des entreprises privées, nous ne pourrons jamais nous en sor­tir, sans prendre la vraie mesure qui s'impose : Que notre gouvernement reprenne son droit régalien d'im­primer, de créer l'argent du pays.

Cela permettrait de distribuer l'abon­dante production aux consommateurs pour qui la production est faite, au lieu de l'ar­rêter et pire encore, de la détruire. Et le gouvernement pourrait facilement financer les travaux publics des provinces, des mu­nicipalités, des commissions scolaires etc. Cela règlerait enfin le problème du chômage.

Que l'on soit limité par la producton, par les services offerts, très bien, mais limité par un manque d'argent, de chiffres, cela n'a aucun sens. Et c'est le devoir des législateurs d'y voir.

Justement, pendant la campagne élec­torale, l'honorable Jean Chrétien disait : "Si je suis élu, je verrai à mettre la Banque du Canada au pas." C'est cela que le gouvernement doit faire.

Nous entendons dire que le gouverne­ment a besoin de l'appui du peuple. C'est exact ! Et justement vous lui fourniriez cet appui en adoptant la résolution ci-jointe.

Le peuple en a assez d'un système qui oblige à la privation en face de l'abondance. Il s'est fortement exprimé aux élections. Du jamais vu, le gouvernement conservateur n'a pu conserver que deux sièges. Cela parle au gouvernement libéral, il faut que ce dernier règle le problème du "manque d'argent".

Les "Pèlerins de saint Michel" sont un organisme qui permet au peuple de s'ex­primer. Aussi, ils ont envoyé au gouverne­ment une pétition avec des millions de signatures pour demander d'abolir la TPS et de reprendre l'émission de la monnaie pour le pays.

Les Pèlerins de saint Michel ont distribué dans les six derniers mois 20 millions de circulaires sur les mêmes sujets à travers tout le Canada. Ce qui a occasionné une levée d'apôtres de la justice. Et nous distribuerons un autre 20 millions pour lever le peuple entier afin de monter une force irrésistible en arrière du gouvernement qui lui permettra de casser la dictature ban­caire et de reprendre le droit de créer l'argent du pays.

Messieurs du Conseil, vous avez une occasion merveilleuse de fournir votre ap­pui au gouvernement pour le libérer de la camisole de force des banques qui l'oblige à nous endetter par des emprunts qui sont impossibles à rembourser et qui détruisent tout votre travail et tout notre travail.

Vous êtes le corps législatif le plus près du peuple et vous êtes 4600 munici­palités qui représentez le peuple entier, vous pouvez donner au gouvernement le puissant appui qu'il réclame.

Les Pèlerins de saint Michel envoient ce modèle de résolution aux 4600 munici­palités du pays, aux 1300 commissions sco­laires, à plus de 5000 associations in­dustrielles, à tous les journaux, ainsi qu'à tous les évêques. Cela constitue une grande force.

Les Pèlerins de saint Michel deman­dent aussi aux 10 gouvernements provinci­aux de presser le gouvernement fédéral de reprendre son droit d'imprimer l'argent du pays comme le lui permet la constitution.

Les Pèlerins de saint Michel visiteront tous les députés fédéraux et provinciaux pour leur demander d'appuyer cette impor­tante résolution.

Actuellement le gouvernement fédéral a mis le fardeau des taxes sur le dos des provinces et sur le dos des municipalités. Il se trompe de chemin. Il faut que le gou­vernement cesse de suivre les prescriptions du Fonds Monétaire International et qu'il travaille pour le peuple qui l'a élu.

Fini alors pour les municipalités, les commissions scolaires et les industriels, c'est-à-dire pour le peuple, d'avoir à payer trois aqueducs en intérêts pour n'en avoir qu'un.

Nous comptons sur votre appui, mes­sieurs du Conseil et messieurs de toutes les associations, pour libérer le gouvernement fédéral, les gouvernements provinciaux, les municipalités, les commissions scolaires, les industries, les agriculteurs, et tout le peu­ple des problèmes financiers.

Bon succès, mes bons amis. Et que Dieu vous vienne en aide et veille sur vous tous.

Gérard Mercier, directeur Les Pèlerins de saint Michel

Gérard Mercier

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