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Le père de famille chassé comme un voleur

le lundi, 01 août 1994.

Les taxes sur les maisons familiales sont du gangstérisme
Nos séparatistes n'attaquent pas le vrai maître, la Haute Finance
Le Québec, comme le Canada tout entier, est une colonie de la Haute Finance
par Gilberte Côté-Mercier
Père de famille chassé
Y a-t-il des moeurs plus ignobles que celles qui immolent le père de famille sur l'autel de l'argent ? Et c'est la société elle-même qui accomplit cet acte de sauvagerie. Et c'est pour faire vivre la société, soi-disant, pour alimenter les taxes, qu'on sacrifie les membres de cette société. La société se dé-
vore elle-même, elle se tue, elle se suicide en détruisant les parties de son tout. Une telle société est en voie de désagrégation, de pourriture; elle empeste la civilisation, elle empoisonne le monde.
La politique des taxes sur la propriété foncière, sur la maison familiale, sur le nid de la famille, et sur la ferme, gagne-pain de la famille, cette politique est spéciale à notre temps. C'est la fine fleur de la dictature fi­nancière ayant asservie les chefs d'Etat.
"Père de famille, toi le seul roi ayant reçu de Dieu une autorité authentique, va-t­en, disent les taxes, sors de ta maison, sois chassé du sol que ton père t'a légué légiti­mement, que tu as toi-même labouré avec a­mour, va-t-en, et tes enfants avec toi, allez-vous en dans la nuit de la route et du désespoir! Soyez déracinés du patrimoine, arrachés brutalement, et jetés dehors. Désor‑

mais, sans biens, sans autorité, sans sécuri­té, sans nom, père de famille, tu mendieras ton pain, au jour le jour, aux genoux des hommes à piastres et des bureaucrates de gouvernements qui te jetteront peut-être des miettes en t'attelant comme une bête de somme et en te soumettant à des conditions avilissantes et injurieuses." Voilà ce que di­sent les taxes à notre père de famille.
Autorité paternelle disparue
Et le père de famille est devenu une ri­sée dans notre monde moderne, ayant per­du son autorité naturelle si nécessaire à l'exercice de ses fonctions. Cette autorité lui était garantie par le fait que la maison et la ferme étaient sa propriété bien à lui. Les en­fants tenaient tout de leur père, ils habitaient chez leur père. Mais aujourd'hui que les en­fants se débrouillent tout seuls, ils sont trop vite détachés du tronc familial et ne sentent plus la force inhérente à l'autorité, la force dont ils auraient encore besoin pourtant, mais qu'un père sans le sou, chômeur même, ne peut plus leur montrer.
Un père de famille, c'est un fondateur de foyer. Et un foyer, c'est un feu dans un lieu. Un feu dans un lieu, c'est une maison, n'est-ce pas ? Un père de famille sans foyer, sans maison, ça n'est même pas pensable! Et pourtant, c'est exactement le régime d'au­jourd'hui. La maison du père de famille, qui devrait être intangible, aussi sacrée que la famille elle-même, cette maison n'existe même plus. Certaines de nos lois ne permet­tent pas que soient saisis des biens meubles essentiels comme le lit et la table. Mais alors pourquoi les lois ne déclarent-elles pas insai­sissable la maison elle-même? Quel sens y a-t-il à protéger le lit et la table contre le shérif, si on refuse la même protection au toit qui les abrite ? Est-ce à dire que le lit et la table peuvent prendre logement sur la place publique ?
Et quand ce sont les corps publics eux-mêmes, la société, l'ensemble des familles quoi ! qui s'emparent des foyers et jettent les pères de famille dehors, comment donc qua­lifier cet acte de pirates? N'est-ce pas vrai­ment une politique de gangsters ?
Les taxes sur les maisons familiales sont réellement du gangstérisme de haut style, pratiqué avec un raffinement super-dis­tingué puisqu'elles sont admises et prêchées par, l'élite du siècle, mais digne d'un monde sans-Dieu et à civilisation matérialiste com­m6 le nôtre. Nos ancêtres ne les connais­saient pas ces taxes spoliatrices et ils ne les auraient pas supportées une seule journée.
On nous parle de patrie, mais il n'y en a plus de patrie quand il n'y a plus de patri­moine ! La patrie, c'est justement l'ensemble des patrimoines des familles. Où sont les patrimoines aujourd'hui ? Aucune loi ne les protège. Au contraire, c'est la loi elle-même qui les détruit par les taxes. Les taxes fon­cières, avec l'impôt sur le revenu sont la chaîne parfaite qui étouffe la maison fami­liale, l'héritage ancestral, les patrimoines légi­times. La patrie elle-même ne peut plus exister, elle qui se composait des patri­moines réunis. Et s'il existe encore une pa­trie, c'est celle des financiers, des usur­pateurs. Nous sommes tous leurs prisonniers dans le pays de nos ancêtres, puisque nous sommes tous pauvres, locataires, ouvriers, nous les vrais héritiers, les vrais proprié­taires, les vrais entrepreneurs, les vrais bâ­tisseurs du Canada.
Colonie de la Haute Finance
Les séparatistes qui se croient bien autonomistes ne sont pas réalistes du tout, puisqu'ils n'attaquent pas le vrai maître, la Haute Finance. Notre Etat fran­çais, ce n'est plus de l'Angleterre qu'il est une colonie, ce n'est pas d'Ottawa, de la Confédération, qu'il est une colonie. Cet Etat français, comme le Canada tout en­tier, est une colonie de la Haute Finance; pire qu'une colonie, un camp de concen­tration de la Haute Finance, puisque dans les colonies les colons peuvent être pro­priétaires. Et s'ils le sont de nom, de droit, ils ne le sont pas de fait. Les taxes les exproprient périodiquement et sans compensation. L'impôt sur le revenu ex‑
"Le droit au logement, comme le droit à l'alimentation et au vêtement, est un des droits fondamentaux de la per­sonne humaine et du citoyen. Le besoin qu'a l'homme d'une maison n'est pas uni­quement matériel, mais il fait partie de l'aspect social et moral de la vie, et c'est pourquoi le problème du logement est humain avant d'être technique.
"La construction des maisons et les plans d'édification des villes ne peuvent faire abstraction de cette idée qu'ils sont destinés à l'homme et à la famille.
"L'individu, et plus encore la famille, ont des nécessités corporelles et spiri­tuelles qui font de l'habitation dans une maison une exigence. La maison, dans sa conception chrétienne, est un foyer, un
proprie la future maison. La taxe foncière exproprie la maison actuelle.
Les taxes qui enlèvent le bien tout en­tier peuvent-elles être autre chose qu'une confiscation, un vol ? La seule raison d'être légitime des taxes serait d'enlever de la cir­culation un pouvoir d'achat excédentaire de­vant la production offerte. Si l'ensemble de la population avait trop d'argent en face des produits, alors les taxes, qui sont une sous­traction globale du pouvoir d'achat, les taxes seraient légitimes — et encore à la condition de ne pas priver les pauvres au profit des riches. Mais les taxes d'aujourd'hui ôtent du pouvoir d'achat devant des produits qui at­tendent preneurs. Elles fabriquent des pau­vres, des esclaves, en dépossédant de leurs biens les propriétaires légitimes, les citoyens du Canada. Les taxes exercent une confis­cation systématique des biens des citoyens, comme s'ils étaient des traîtres à leur pays, s'étant rendus coupables de crimes de lèse-majesté, quand ce sont les financiers qui sont les vrais criminels de lèse-majesté.
Allez au Nouveau-Brunswick, et vous verrez une terre fertile où vivait autrefois une population prospère et heureuse. Les cam­pagnes sont devenues désertes parce que les héritiers du sol ont été dépossédés. Les familles chassées de la rue ont dû s'exiler dans les villes.
Nos campagnes du Québec subissent le même sort. Que de propriétés ont été ven­dues par les taxes ! Nos économistes paten­tés et nos ministres à plans du Québec qui se croient tant de génie, n'ont pas encore songé à abolir les taxes qui hypothèquent et ruinent notre Etat français comme tous les pays soumis à la dictature financière. Ces grands hommes si distingués seraient gênés de coiffer un béret blanc (d'apôtre créditiste), mais ils n'ont pas honte du tout de servir d'instruments aux gangsters de la Finance pour voler les Canadiens. C'est peut-être cela qu'on appelle la dignité professionnelle !
Gilberte Côté-Mercier

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