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À propos de ce budget créditiste

le samedi, 01 janvier 1944.

L'équilibre du budget

Comment équilibrez-vous un budget dans lequel vous établissez les dépenses sans vous occuper des taxes, et les taxes sans vous occuper des dépenses ?

Le budget proposé est le budget d'un gouverne­ment souverain, pas celui d'un particulier ni d'une compagnie. On ne l'équilibre pas.

L'équilibre du budget par un gouvernement sou­verain est un non-sens. On comprend qu'un parti­culier ne puisse se permettre des dépenses plus fortes que ses recettes sans se mettre en dette. Il n'en est pas du tout ainsi d'un gouvernement sou­verain.

Le gouvernement souverain, c'est la nation elle-même. Si la nation n'augmente pas sa production totale, il est clair que l'équilibre se fera tout seul dans la méthode proposée : les crédits en circula­tion seront balancés par les retraits de la circula­tion, puisqu'aucune expansion monétaire ne sera justifiée.

Mais si, comme c'est normal, la production to­tale augmente, il faut bien une augmentation d'ar­gent. Il faut bien que les émissions dépassent les retraits, ou bien il n'y aura pas d'augmentation d'argent.

Et si ce n'est pas la nation elle-même, par son gouvernement, qui fait l'augmentation devenue nécessaire, c'est une autre institution qui devra le faire. De fait, aujourd'hui, ce sont les banques d'é­mission qui y voient, mais elles font cette expan­sion sous forme de dette. C'est pourquoi tout déve­loppement aujourd'hui est représenté par une dette.

Un gouvernement souverain qui s'astreint à équilibrer ses budgets abdique sa souveraineté. Il s'abaisse au rang d'un simple individu. Il abandon­ne la souveraineté à d'autres, à ceux qui se char­gent des expansions et des compressions de cré­dit. C'est pourquoi, en temps normal, les banques mondiales sont si à cheval sur les équilibres des budgets par tous les gouvernements. Elles pro­voquent la chute des gouvernements qui veulent passer outre. Elles sont jalouses de leur souve­raineté et craignent que les gouvernements sortent de leur servitude.

À qui l'argent neuf ?

Un gouvernement qui paie ses dépenses publiques avec des émissions de crédit se constitue pro­priétaire de ces émissions. Est-ce que ce n'est pas contraire à la doctrine créditiste qui dit que tout argent nouvellement créé doit appar­tenir au peuple ?

En démocratie bien conduite, le gouvernement ne fait rien que conformément à la volonté des re­présentants du peuple, et les représentants du peu­ple parlent et votent pour leurs électeurs.

L'argent nouveau appartient, en effet, au peuple, et c'est le peuple qui dit comment en disposer. Il commence par demander une tranche des crédits publics que chaque individu emploiera à son propre gré. Puis il applique les autres tranches à des services publics qui lui conviennent. Le peuple fait cela lui-même par ses représentants.

Puis, bien que les chiffres donnés comme exem­ple soient fictifs, remarquez que le dividende, ce qui va à chacun pour en disposer à volonté, se to­talise à 400 millions, alors que l'argent neuf propre­ment dit n'est que de 250 millions. Tout l'argent neuf est réellement distribué ; il y a même de l'ar­gent déjà en cours qui est redistribué à la multi­tude.

S'il n'y avait pas d'abord le dividende, on se­rait en droit de craindre que le vote des crédits ne soit qu'une dictature camouflée derrière un parle­ment étranger à ses électeurs. Mais la primauté accordée au dividende démontre bien que le peu­ple s'est mêlé de son affaire et qu'il continue de tenir une place dans les objectifs de l'administra­tion. La satisfaction des premier besoins de tous et chacun, le minimum vital, passe avant toute amé­lioration publique.

Y a-t-il égalité de contribution ?

Mais, en payant les services publics par des émis­sions directes, est-ce que vous ne faites pas tout le monde, riches et pauvres, contribuer également à la finance publique ? Ne serait-il pas mieux de distribuer d'abord ces émissions à tout le monde, puis de taxer les riches pour le prix des services, et travaux publics ?

C'est une simplification de la même méthode.

D'abord, le dividende à tout le monde prend soin de la distribution des crédits strictement nouveaux. Puis, pour le reste, il y a réellement retraits d'argent opérés dans les endroits les plus fortunés, même si l'on a soin de dissocier les deux objectifs : l'objectif des émissions pour financer, l'objectif des taxes pour assainir.

Dans notre exemple, le gouvernement distribue, en somme, 250 millions pour rester et 350 millions pour retirer. La question revient donc à demander : Pourquoi ne pas d'abord distribuer ces 350 mil­lions, puis taxer les riches seulement. Mais c'est exactement ce qui se fait.

Les distributions et les retraits ont lieu tout le long de l'année. Il n'y a donc aucune différence en­tre les deux présentations :

    a) Enlever 350 millions aux riches et les employer en dépenses publiques ;

    b) Employer 350 millions en dépenses publiques et les enlever aux riches.

C'est exactement la même chose, puisque les deux opérations — retrait et distribution — mar­chent de front.

Le dividende supprime-t-il de l'argent ?

Un dividende qui surpasse l'augmentation d'ar­gent ne va-t-il pas diminuer l'argent de la cir­culation ? Ainsi, votre dividende est de 400 millions. Or, l'augmentation d'argent ne peut être que de 250 millions. Vous prenez donc 150 millions de l'argent déjà en circulation pour compléter le dividende.

Oui, le service du dividende prend 150 millions de la circulation, mais il remet 400 millions dans la circulation. La circulation monétaire n'est pas ap­pauvrie ; au contraire, elle gagne 250 millions.

Sous quelque aspect que vous abordiez les chif­fres, sous une économie créditiste, la circulation monétaire est au niveau de la capacité productive. Si celle-ci reste stationnaire, il n'y a pas d'aug­mentation d'argent. Mais si la capacité de pro­duction augmente, le niveau de l'argent monte pro­portionnellement.

C'est là que l'économie créditiste entreprend de maintenir l'équilibre.

L'équilibre entre la capacité de produire et la capacité de commander à la production, entre la capacité de vendre et la capacité d'acheter, est beaucoup plus intelligent et plus sain que l'équi­libre tant prôné du budget.

L'expansion monétaire dosée selon les faits chan­ge la production potentielle en une production réel­le ; elle est le moteur qui excite le passage de la puis­sance à l'acte (ceci pour les philosophes).

Puis l'expansion monétaire faite dans la masse des consommateurs dirige la production actualisée vers la satisfaction des besoins des consommateurs.

Comparez cela avec les humains affamés et les gouvernements immobilisés devant une immense capacité de production, parce que leurs recettes ne permettaient pas plus de dépenses !

Le dividende vole-t-il les producteurs ?

Le gouvernement n'est pas le propriétaire de la production de 400 millions qu'il met en distri­bution par les dividendes. En le faisant est-ce qu'il ne vole pas les producteurs ?

Rien n'est volé aux producteurs, puisque les consommateurs paient tout ce qu'ils prennent. Les 400 millions du dividende vont des consommateurs aux producteurs à mesure des achats. Les consom­mateurs n'achètent que ce que les producteurs veulent bien vendre. Et les producteurs qui veu­lent vendre sont bien contents lorsqu'ils trouvent des acheteurs qui paient.

Des chiffres fantastiques

Un budget de 600 millions dans une province de 3 millions et tiers de population, quelle excen­tricité ! Et un budget qui touche à plus du quart de la production, pas de bon sens !

On aurait pu faire les mêmes réflexions avant la guerre, si quelqu'un se fût mis en tête d'étaler des chiffres d'un budget possible de guerre. N'ou­blions pas que, dans l'exemple donné pour la pro­vince, on a supposé qu'il n'y avait plus qu'un gou­vernement, que le gouvernement de la province était suprême et assumait toute l'administration. Or, que ne fournit pas la province aujourd'hui, lorsqu'on tient compte de ce qu'en tire Ottawa pour l'économie de guerre !

Ce n'est pas le quart, mais la moitié de la pro­duction qui est mise aujourd'hui en branle, et cela pour une entreprise de destruction. La moitié de la production canadienne liée à la suppression de la vie. Est-il déraisonnable de demander qu'en temps normal, le cinquième de la production soit lié à l'en­tretien de la vie ?

Le budget créditiste n'est pas du tout du même ordre que les budgets actuels. Pas plus que le voya­ge en auto ou en avion n'est du même ordre qu'une promenade à pied.

Le budget créditiste prend des apparences de magnitudes parce que, par son entremise, la masse des consommateurs hypothèque le premier cin­quième de la production pour la satisfaction des premiers besoins de chaque citoyen. Fonction in­connue dans la finance publique actuelle. À qui cette fonction-là ne fera-t-elle pas de bien ? Et à qui pourrait-elle faire du mal ?

Est-ce une méthode exclusive ?

Voulez-vous dire que cet exemple du budget cré­ditiste exclut toute autre méthode de pro­céder ?

Pas du tout. L'important est de mettre un moyen au service d'une fin. L'expertise consiste à obtenir le maximum de résultats avec le minimum d'effort. Le maximum de satisfaction générale avec le minimum de frictions. Le maximum de dé­mocratie avec le minimum de bureaucratie. Le ma­ximum de service avec le minimum de dérange­ment.


D'après le journal communiste Daily Worker, la maison Warner Brothers, monopole juif du film, a dépensé un demi-million de dollars pour annoncer le film "Mission to Moscow". C'est presque le double de ce qu'elle avait l'habitude de dépenser pour l'an­nonce d'un film.

"Mission to Moscow" est une apologie du régime soviétique. Tout, ou à peu près, dans ce film, tend à représenter la dictature soviétique comme une forme avancée de la démocratie.

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