Pour un développement humain intégral

Alain Pilote le jeudi, 01 août 2019. Dans Éditorial

Paul VISaint Paul VI

Parmi les lecteurs de Vers Demain, on retrouve ceux qui ne lisent que les articles religieux, qui disent : « l’économie, la politique, ça ne m’intéresse pas, ce n’est pas religieux » et d’autres qui ne lisent que les articles sur la réforme économique, qui disent : « la religion, ça ne m’intéresse pas, c’est dépassé, on n’a pas besoin de ça. » Vous aurez compris que l’attitude correcte, c’est ceux qui s’intéressent aux deux sujets, spirituel et matériel, puisqu’on a un corps et une âme, avec précisément des besoins à la fois spirituels et matériels. Et c’est pour cela que Vers Demain parle à la fois de spirituel et de réforme économique.

C’est le pape saint Paul VI qui, en 1967, dans son encyclique Populorum Progressio sur le développement des peuples, avait employé la célèbre formule : « Pour être authentique, le développement humain doit être intégral, c’est-à-dire promouvoir tout homme et tout l’homme » — l’homme dans sa dimension intégrale d’être doué d’un corps et d’une âme, donc doté de besoins matériels et spirituels.

En 2009, le pape Benoît XVI a lui aussi écrit une encyclique sur le développement humain intégral, et expliquait ainsi cette expression de Paul VI (« tout homme et tout l’homme » :

« L’Évangile nous rappelle que l’homme ne vit pas seulement de pain ; les biens matériels seuls ne suffisent pas à satisfaire la soif profonde de son cœur. L’horizon de l’homme est indubitablement plus vaste ; c’est pourquoi chaque programme de développement doit avoir présente, à côté de la croissance matérielle, la croissance spirituelle de la personne humaine, qui est précisément dotée d’une âme et d’un corps. Tel est le développement intégral, auquel fait constamment référence la doctrine sociale de l’Église. »

Benoît XVIBenoît XVI

C’est une erreur courante que bien des gens font, de réduire la religion à un aspect purement privé, qui n’a aucune incidence sur la vie sociale. Ils ignorent complètement que l’Église a tout un enseignement sur la justice, appelé la « doctrine sociale de l’Église ». Cet enseignement social de l’Église est expliqué dans le Catéchisme de l’Église catholique dans l’article concernant le septième commandement, « Tu ne commettras pas de vol. » Louis Even nous enseigne que le plus grand vol, c’est celui du crédit de la nation, que des particuliers se soient appropriés le droit de créer la monnaie (le crédit financier) pour représenter la capacité de production de la nation entière (le crédit réel).

Saint Thomas d’Aquin dit qu’il faut un minimum de biens matériels pour pratiquer la vertu. Certains ont ce minimum de biens matériels, mais évitent de pratiquer la vertu, et donc mettent le salut de leur âme en péril. Parmi les vertus à pratiquer pour un chrétien, quatre ressortent du lot, on les appelle les vertus cardinales : la prudence, la justice, la force et la tempérance.

La justice est particulièrement importante car c’est elle qui fait en sorte que les êtres humains puissent vivre ensemble dans le respect des droits de chacun. Saint Jean-Paul II dit : « Définir et surtout réaliser la justice est une grande chose, pour laquelle chaque homme vit, et grâce à laquelle sa vie a un sens. »

L’Église enseigne qu’un système économique sera bon ou non dans la mesure où il applique les principes de justice enseignés par le Magistère. C’est ainsi que saint Jean-Paul II a décrit le capitalisme libéral et le collectivisme marxiste comme étant « deux conceptions du développement imparfaites et ayant besoin d’être radicalement corrigées. »

Le problème du capitalisme, c’est qu’il a été vicié par le système financier. Ce que l’Église souhaite, c’est que tous soient véritablement capitalistes, propriétaires d’un capital social. C’est ce qu’enseigne la doctrine de la démocratie économique (ou crédit social) enseignée par Vers Demain, qui dit que chaque être humain est cohéritier d’un capital commun, les richesses naturelles et les inventions des générations passées, et que cet héritage doit être représenté par un dividende social, une somme d’argent versée chaque mois à chaque citoyen. La démocratie économique respecte vraiment cette notion de développement humain intégral.

Nous encourageons donc fortement tous nos lecteurs à se mettre à l’étude de cette fameuse démocratie économique, non seulement en lisant les articles sur ce sujet qui paraissent dans chaque numéro de Vers Demain, mais de lire des textes plus approfondis, brochures ou livres, disponibles entre autres sur le site internet de Vers Demain. Et la meilleure étude est d’assister à notre session sur la démocratie économique divisée en 14 leçons, qui aura lieu à Rougemont du 22 au 27 septembre prochain. Tous sont les bienvenus ! Bonne étude !

Alain Pilote

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