Page 27 - Une lumière sur mon chemin - Louis Even
P. 27

1. Promouvoir tout homme           25

        des peuples de régler plus en détail la réalisation pratique de ce
        droit.»
            Les «formes juridiques des peuples», donc, les législations des
        pays respectifs.
            Pie XI avait déjà souligné la même chose quand il disait qu’il fal-
        lait l’organisation vraiment sociale de la vie économique. Le social
        pour servir les personnes.
            Dans quelle mesure l’organisme économique et social doit-il
        faciliter à tous l’accès à des biens matériels? Quel volume, quelle
        quantité de biens? Pie XI dit:
            «Tous les biens que les ressources de la nature et de l’indus-
        trie ont le moyen de leur procurer.»
             Non pas que cela doive signifier le même niveau de vie pour
        tous. Mais pour tous, au moins, dit Pie XI:
            «Ces biens doivent être au moins assez abondants pour satis-
        faire aux besoins d’une honnête subsistance.»
            Dans nos pays industrialisés, on aime à évaluer la richesse éco-
        nomique d’un peuple d’après l’abondance de sa production glo-
        bale. Mais le Pape Pie XII corrige cette vue. Il rectifie en disant:
             «La richesse économique d’un peuple consiste bien plutôt
        dans ce qu’une telle abondance représente et fournit réellement
        et efficacement comme base matérielle pour le développement
        personnel convenable de ses membres.»

                               Tout l’homme
            Pour tout homme donc, on vient de le dire, mais aussi, ajoute
        Paul VI, «pour tout l’homme.» Pour l’homme tout entier. Ce qui doit
        bien vouloir dire pour un être qui possède plus que la vie végéta-
        tive, plus que la vie animale. Pour un être doué de raison. Pour un
        être créé libre et responsable. Pour un être qui normalement aspire
        au développement, à l’épanouissement de sa personne.
             Il y a plus encore. Cet être, dont la vie naturelle est déjà mar-
        quée d’une haute dignité, est appelé à une vie incomparablement
        plus élevée, dépassant infiniment sa vie naturelle d’être raisonna-
        ble, libre et responsable. Il est appelé à une vie surnaturelle, par-
        ticipation par la grâce, de la vie divine même, et cela pour toute
        l’éternité.
            On sort là, il est vrai, de la compétence d’un organisme éco-
        nomique et social. Il faut ici des moyens surnaturels pour une fin
   22   23   24   25   26   27   28   29   30   31   32