Notre-Dame de Fatima 2

Louis Even le samedi, 06 mai 1967. Dans Religieux

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Mes bien chers amis,

Louis EvenCette année 1967 marque le Jubilé d'Or des Apparitions de la Vierge Marie à Fatima.

Dans quelques jours, en effet, le 13 mai, sera le 50 ème anniversaire de la première d'une série de six apparitions. Aujourd'hui, Fatima est célèbre; tout l'univers catholique y croit. De grandes cérémonies de caractère mondial attirent dans cette petite localité du Portugal des centaines de milles personnes.

Mais il n'en a pas toujours été ainsi. Il y eu de l'opposition du côté des autorités civiles de ce temps-là alors que des athés et des franc-maçons détenaient le pouvoir au Portugal. Il y eu des mises en garde par les autorités ecclésiastiques. Malgré le miracle spectaculaire qui clôtura la série des apparitions, il fallut attendre 13 longues années avant une déclaration officielle de l'autorité diocésaine proclamant qu'il y avait tout lieu de croire au surnaturel des évènements de Fatima. Quant aux agences de presse, elles firent si peu de cas de ces faits qu'il fallut encore 10 autres bonnes années avant qu'ils fussent bien connus en dehors du Portugal.

Dans la présente émission, je vais résumer brièvement l'historique des apparitions puis je vais m'étendre un peu plus sur la période qui les a suivies. Quand le peuple, sans l'appui de son clergé, sinon même à l'encontre de son clergé, su, dans sa sainte obstination faire face aux obstacles maçonniques et affirmer en nombre croissant sa dévotion envers la céleste visiteuse.

Les voyants de Fatima furent trois petits bergers: Lucie Dos Santos, 10 ans, son petit cousin et sa petite cousine, François Marto, 8 ans et Jacinthe Marto, 6 ans. Première apparition le 13 mai. La "belle dame" ne dit pas son nom mais déclare qu'elle vient du Ciel . Elle leur demande de venir au même lieu, la Cova Da Iria, le 13 de chaque mois. Elle leur dira son nom le 13 octobre. À la deuxième apparition, le 13 juin, 60 personnes étaient présentes. Troisième apparition le 13 juillet, 5000 personnes y furent témoins des extases des enfants. Le 13 août, 18,000 personnes étaient sur les lieux mais les enfants ne furent pas là. Ils avaient enlevés par le maire franc-maçon d'Ourem puis séquestrés, interrogés, menacés de mort et jetés en prison. Relâchés seulement après avoir manqué leur rendez-vous. La Dame leur apparut en un autre lieu six jours plus tard, le 19 août, pour les encourager.

À la 5ème apparition, le 13 septembre, 30,000 personnes étaient là. La Dame réannonça que le 13 octobre elle dirait son nom et ferait un grand miracle pour prouver aux spectateurs la véracité de ses apparitions et des messages sur lesquels elle insistait : la récitation de beaucoup de chapelets, la pénitence, la conversion des catholiques sous peine de voir le communisme alors naissant se répandre partout dans le monde, la Consécration à son Coeur Immaculé et la communion réparatrice du premier samedi de chaque mois.

Le 13 octobre, dernière apparition et grand miracle du soleil devant 70,000 témoins. Jusqu'à midi la foule était sous la pluie et dans la boue. À midi juste, Lucie cria : "regardez le soleil!" Alors, par trois fois, et pendant 5 minutes chaque fois, le disque du soleil tourna sur lui-même comme une roue de feu, sans faire mal aux yeux, émettant des rayons de toutes couleurs, puis se détachant du firmament, il descendit vers la foule qui crut à la fin du monde. La plupart firent un fervent acte de contrition. Puis soudain, le soleil s'arrête et reprend son éclat normal dans le ciel. Chacun peut alors constater que ses habits trempés de pluie et de boue un quart d'heure auparavant sont maintenant secs comme s'ils revenaient de chez le nettoyeur.

70,000 témoins : Ce nombre aurait été plus que doublé sans le frein ecclésiastique. On estime en effet que 90,000 autres personnes ayant l'intention de se rendre à la Cova pour voir le miracle annoncé depuis 3 mois, y avaient renoncé sur l'avis de leur curé respectif. Ce qu'elles regrettèrent beaucoup par la suite. C'est que dès le commencement des apparitions, l'Archevêque de Lisbonne, dont dépendait alors Fatima, avait interdit aux prêtres de s'en mêler. Le clergé craignait aussi la vengeance du gouvernement au cas où il aurait voulu manifester son appui.

Mais le peuple, en nombre croissant, cru et des pèlerinages s'organisèrent spontanément, surtout le 13 de chaque mois, malgré tous les obstacles posés par les autorités civiles. On avait vu le maire d' Ourem intervenir contre le rendez-vous donné aux enfants pour le 13 août. Encouragés par cet exemple du maire et assurés de ne point être dérangés par la police, les voyons de Santarém se rendirent en auto à la Cova, s'emparèrent des ex-votos et d'autres articles placés là par la piété des fidèles. Ils renversèrent le portique érigé par des fidèles convaincus et fervents. Les voyous voulurent même abattre le chêne vert des apparitions pour le traîner derrière leur voiture. Par bonheur, ils se trompèrent d'arbre et coupèrent un arbre voisin.

Revenus à Santarém, ils organisèrent une procession nocturne assaisonnée de chansons impudiques et accompagnée de blasphèmes, traînant dans les rues les objets apportés de la Cova. Une centaine de personnes participèrent à cette honteuse affaire. Nul n'osa intervenir, sachant bien qu'en arrière de ces voyous, l'autorité officielle du district applaudissait tout ce qui pouvait contribuer à étouffer une dévotion susceptible de réveiller la foi des gens.

En 1920, un jeune homme de Torres Nova récemment converti, avait commandé une statue de Notre-Dame faite selon la description donnée par les voyants avec l'intention de la placer dans la petite chapelle de la Cova da Iria. Quand la statue arriva à Torres Nova, elle fut reçue avec enthousiasme par les foules qui vinrent l'admirer. Cela ne pouvait qu'irriter et alarmer davantage les franc-maçons. Furieux, ils demandèrent au maire de donner des ordres pour que le jeune homme garde sa statue et ne l'apporte pas à Fatima. Pour s'assurer qu'ils seraient obéis, le maire fit entourer la maison par des policiers. Mais la statue sortit quand même et traversa le rang des gardes, dissimulée sous des outils de jardinage dans une charrette à bœufs. Elle entra triomphalement à la Cova et elle est encore là aujourd'hui, recevant pour Marie les hommages et les supplications de million de pèlerins.

Le 13 mai 1920 approchant, le gouvernement central du Portugal voulu se charger lui-même de prendre des mesures pour empêcher la foule de s'assembler sur le lieu du pèlerinage pour le troisième anniversaire de la première apparition. Il fit poster un escadron de cavalerie et des troupes à pied pour interdire l'approche de la Cova à tout véhicule chargé de pèlerins. Mais la sainte obstination des pèlerins triompha de tout. Descendant des véhicules, ils continuaient à pied, traversant les rangs des gardes, ceux qui pour la plupart étaient des bons fils du sol, consentant volontiers à se laisser vaincre. Plusieurs d'entre eux finirent même par demander et obtenir de leur officier la permission d'aller prier devant le petit oratoire.

Des milliers de pèlerins atteignirent la Cova ce jour là et ils en revinrent plus décidés que jamais à résister, à protester contre tout obstacle de la part de fonctionnaires libre-penseurs. Mais les sectaires ne voulaient pas reculer. Dans la nuit du 6 mars 1922, ils firent sauter à la dynamite la petite chapelle qui avait remplacée depuis trois ans le portique démoli. Les fidèles de Notre Dame en furent consternés, mais détail remarqué, de cinq charges de dynamite disposées pour la destruction, une seule n'explosa pas: Celle placée à la racine de l'arbre sur lequel s'était posée l'apparition.

L'outrage fait à Notre Dame souleva une vague d'indignation. Cet acte fut fortement réprouvé par la presse. Des protestations s'élevèrent de toutes parts, même de bancs du Parlement. Des pèlerinages de réparation s'organisèrent. Une semaine après le sacrilège, 10,000 personnes marchèrent à pied, depuis l'église paroissiale de Fatima à la Cova Da Iria pour faire amende honorable. Mais ce n'était pas assez. Tous voulaient une réparation de grandeur nationale. On assista au 13 mai suivant, 5ème apparition de la première apparition, 5ème anniversaire, ce 13 mai 1920 on évalua à 60,000 le nombre de pèlerins accourus de partout pour le grand acte de réparation.

On n'avait pas vu d'aussi gros rassemblements à la Cova depuis le jour du miracle du soleil. L'opposition sectaire n'avait donc servi qu'à ancrer davantage la foi du peuple envers la Vierge de Fatima. Cependant, l'ancien diocèse de Léiria ayant été rétabli, Fatima tombait sous la juridiction de l'Évêque nommé à ce siège en 1920. C'était Monseigneur DaSilva, un grand dévot à Marie. Il ne tarda pas à être personnellement convaincu du surnaturel des faits de 1917 et dès 1921 il acheta 30 acres de terre de la Cova des apparitions en vue d'une basilique future et des accommodements pour le service religieux des pèlerins dont le nombre s'accroissait. Mais il dû attendre le rapport d'une Commission nommée par lui pour enquêter sur les faits, sur les nombreux miracles, sur les remarquables effets spirituels dont bénéficiaient les pèlerins, etc...

Et c'est le 13 octobre 1930, au 13ème anniversaire du grand miracle du soleil, que l'Évêque consacra officiellement le culte publique envers Notre-Dame de Fatima. Ce fut le commencement d'une série de triomphes : Consécration du Portugal à Marie par tous les Évêques du Portugal réunis à Fatima en 1931, Consécration du monde entier, avec mention de la Russie, au Coeur Immaculée de Marie le 31 octobre 1942 par le pape Pie XII, Couronnement de Notre-Dame de Fatima par le Cardinal Majella au nom du pape Pie XII le 13 mai 1946 devant 500,000 pèlerins, choix de Fatima par le pape Pie XII pour la clôture de l'Année Sainte le 13 octobre 1951, un million de pèlerins présents à cette cérémonie.

Et d'autres apothéoses encore qui feront le sujet d'une prochaine émission de Vers Demain.

Pour aujourd'hui, je souhaite que l'exemple des épreuves rencontrées par Fatima durant ces années suivant les apparitions servent à ancrer dans leur foi et leur espérance les centaines de milles personnes qui croient aux apparitions plus récentes de Garabandal en Espagne et qui s'affligent de déclarations et de communiqués largement diffusés depuis quelque temps pour nier le surnaturel de ces apparitions. Communiqués et déclarations malhonnêtement présentés pour détourner à la croyance à Garabandal : agences de presse, journaux, empressés de publier tout ce qu'ils croient de nature à diminuer le culte envers Marie alors que ces mêmes organes sont remarquablement silencieux quand il s'agit de nouvelles de nature à l'exalter.

Que les croyants aux apparitions de Garabandal ne se laissent pas accabler. Ce qui vient de Marie peut être contrecarrer mais non pas définitivement arrêté par les hommes. Comme à Fatima les ombres passeront et la lumière qui suivra n'en sera que plus éclatante.

Mes amis, nous venons d'entendre Monsieur Louis Even, le directeur général et fondateur du journal Vers Demain.

Louis Even