Une imposante manifestation des municipalités, à Québec

Thérèse Tardif le lundi, 01 décembre 1997. Dans Réforme monétaire

Contre les taxes, les coupures et les factures du gouvernement

Jeudi, le 2 octobre, les municipalités de la province de Québec ont organisé une imposante manifestation devant le parlement de Québec.

Une manifestation, afin de protester contre la facture de 500 millions $, que le gouvernement Bouchard a voulu imposer aux municipalités, dans le but d'éponger une partie du déficit du gouvernement provincial. Ce qui a soulevé un tollé de protestations de la part des maires, des conseillers municipaux et des citoyens.

Dans plusieurs régions, maires et conseillers municipaux ont organisé des autobus gratuits, pour permettre aux citoyens d'aller lancer, à grands cris, leur "NON aux 500 millions", dans les rues de Québec et devant le parlement. Des "Bérets Blancs" de Vers Demain ont participé à cette manifestation.

Les organisateurs d'autobus s'étaient donné rendez-vous sur les Plaines d'Abraham, à Québec. Sur les lieux, chaque manifestant pouvait se procurer des pancartes qui portaient les mots d'ordre qu'on voulait faire passer à Lucien Bouchard et à ses ministres :

"Les taxes, c'est assez, on est cassé"

"500 millions de fois NON !"

"Citoyens bafoués où sont les députés !"

"Bouchard veut votre "bien" et il l'aura !"

"Ras-le-bol ! solidairement NON"

Pour donner encore plus de bon sens aux protestations contre les taxes, les "Bérets Blancs" avaient apporté, eux aussi, leurs pancartes : "Que le pays crée son argent, finies les dettes". Car, disent-ils, ce n'est pas tout de protester contre les taxes, il faut apporter une solution au problème du financement des travaux publics. (Voir explications dans l'article page 12-13)

Plus de 5,000 personnes ont participé à cette marche de protestation contre les taxes.

L'animateur, juché sur un immense camion, et muni d'un puissant haut-parleur, remplissait sa fonction d'une manière remarquable, on pouvait l'entendre dans une grande partie de la Haute-Ville de Québec. Il lançait les "slogans" à tue-tête et la foule répétait à grands cris.

C'était très impressionnant et réjouissant à entendre, pour les assoiffés de justice, que sont les "Bérets Blancs". Ils comprennent que les taxes actuelles sont une injustice flagrante, imposées au pauvre peuple, et qu'elles ont été instituées intentionnellement dans le but de déposséder les citoyens de leurs biens. Les manifestants avaient raison de crier : "Bouchard veut votre "bien" et il l'aura".

"La meilleure façon d'installer le communisme dans un pays, c'est par les taxes", disait Staline, le grand criminel de la Russie. Le communisme, c'est l'État propriétaire de tout, et les citoyens prolétaires, sans aucun droit de posséder des biens.

Dans les municipalités

Un grand nombre de municipalités ont hissé, sur leur hôtel de ville, un drapeau de protestation. Le journal "Le Reflet du Lac", de Magog, nous a donné une bonne description de la manifestation de Magog :

Les gros titres : "Magog dénonce la peste des taxes" "Facturer les villes, c'est taxer les citoyens".

Et l'article se lit comme suit : "Le conseil municipal de Magog, lors d'une récente cérémonie symbolique, a hissé un drapeau de protestation, qui porte la couleur de la peste... celle des taxes. Ce drapeau noir flotte au sommet du mât de l'hôtel de ville avec la mention : "Facturer les villes, c'est taxer les citoyens."

"Les élus dénoncent ainsi la facture de 544 millions de dollars refilée par le gouvernement aux contribuables municipaux. Le maire Denis Lacasse explique : "En exigeant une contribution qui va au-delà de la capacité des villes à comprimer leurs dépenses, le gouvernement tente de nous faire porter le chapeau des hausses de taxes, qu'il ne veut pas décréter lui-même."

"En terme clair, selon le conseil municipal, cette commande représente une somme de 1,9 million $ pour Magog. Cette facture correspond à 6% du budget total de 32 millions $. Elle représente aussi une augmentation possible de 29%.

"Le conseiller Marc Poulin invite « les citoyens à ne pas se laisser manger la laine sur le dos. »"

"Le conseiller Jean-Yves Routhier signale « que la Ville fait des efforts pour épargner, mais que le gouvernement, en contrepartie, s'approprie des surplus... »

"M. Lacasse ajoute : « Nous expliquerons à nos citoyens, un par un s'il le faut, que les villes ont déjà été dévalisées de 700 millions $ par le gouvernement du Québec au Québec au cours des cinq dernières années... La nouvelle facture est si grosse qu'elle devra obligatoirement être refilée, pour l'essentiel, en hausses de taxes. »"

Pour la petite municipalité de Rougemont, la facture du gouvernement est de 126 558 $. Des contribuables pourraient voir augmenter leur compte de taxes de 400 $.

UMQ trahit

Le soir même de la manifestation de Québec, avait lieu le congrès de l'UMRCQ, dont la présidente est Mme Jacinthe Simard, mairesse de Baie St-Paul. À cette importante réunion, les maires ont encore dit : "NON" ! unanimement !

Par la suite le gouvernement a négocié avec le président de l'Union des Municipalités du Québec (UMQ), Mario Laframboise, et, ensemble, trahissant le peuple, ils en sont venus à une entente pour une facture de 375 millions $.

Un rapt de l'impôt foncier

Cependant, nous lisons dans le journal "Le Nouvelliste" des Trois-Rivières, édition du 21 octobre 1997, que madame Jacinthe Simard, présidente de l'Union des Municipalités Régionales de Comté du Québec, a rejeté catégoriquement cette entente.

"Mme Simard a affirmé que c'est très majoritairement que les élus, des 1085 municipalités qu'elle représente, ont rejeté les grandes lignes de la négociation.

"« Que le gouvernement annonce qu'il a réglé avec l'UMQ, il n'y a pas de quoi pavoiser, explique Mme Simard, puisque cette union représente moins de 300 municipalités au Québec. »

"Madame Simard est convaincue que : « jamais les élus municipaux du Québec des régions ne se feront complices de ce rapt de l'impôt foncier, en participant à la mise sur pied du Fonds spécial. »"

Une grave injustice

C'est certainement une grave injustice que fait le gouvernement Bouchard aux municipalités et aux citoyens du Québec. C'est une manière sournoise de soutirer de l'argent de plus des porte-monnaie des citoyens déjà ruinés et enterrés par les taxes. Vraiment la mesure est trop pleine, et les maires et leurs conseillers l'ont compris. Nous les en félicitons.

Et nous les incitons à continuer le combat jusqu'au bout. Pour cesser de taxer les citoyens et pour régler le problème du financement des municipalités, les municipalités devraient s'organiser ensemble et établir un système de crédit intermunicipal, qui leur permettrait d'effectuer les échanges des produits et services, entre les municipalités, sans emprunts, sans dette, sans taxes.

Nous les invitons à étudier le Crédit Social ou le système d'Ithaca, New York, qui fonctionne très bien, seulement avec 30,000 participants.

Système d'argent malhonnête

Oui, mesdames les mairesses et messieurs les maires, les banquiers, où vous allez emprunter les chiffres pour administrer vos villes, ne font pas pousser une carotte sur vos territoires. Cependant, par le pouvoir que nos gouvernements leur ont cédé de créer l'argent, les chiffres pour représenter les carottes que font pousser vos citoyens, les banquiers s'emparent de nos biens.

Une grande partie du budget des taxes, du gouvernement et de vos municipalités, sert à payer le "service" (les intérêts) de la dette. C'est le système d'argent-dette des banquiers, réclamant des intérêts, qui est le véritable rongeur de vos budgets et de nos porte-monnaie.

Alors pourquoi n'auriez-vous pas votre propre système de comptabilité, un bureau de comptables pour créer le crédit, les chiffres, basés sur les produits et services offerts par les citoyens de vos municipalités ? Il n'y a que cela qui manque, de l'argent, des chiffres, du crédit, pour que les industriels, les manufacturiers, les fermiers, etc. reprennent leurs activités à plein rendement. C'est criminel de bloquer toutes les activités des hommes d'affaires et du peuple, par manque de chiffres. Réfléchissons sur le vrai problème et apportons-lui une vraie solution, une solution efficace !

Ah ! si l'ensemble des maires et leurs conseillers du Québec s'y mettaient, ils pourraient facilement libérer les citoyens de leurs graves soucis financiers, et tenir tête à M. Bouchard en lui renvoyant ses factures qui frisent l'escroquerie, "le rapt", comme le dit si bien Mme Jacinthe Simard.

Nous prions l'archange saint Michel, le protecteur des nations, d'assister et de guider les maires du Québec dans leur important combat contre les taxes.

Nous voulons des hommes d'État honnêtes. Nous voulons un système d'argent honnête.

Thérèse Tardif

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