Appréciations de nos semaines d’étude et développement en Afrique

le lundi, 01 mars 2010. Dans Témoignages

«De l’œuvre de ce Vers Demain j’en ai entendu parler beaucoup»
«Le Crédit Social va renforcer ce que nos prédécesseurs ont commencé»
«À présent, je vais savoir où me mettre les pieds» Mgr Odon Razanakolon»

Mgr Odon Marie Arsène Razanakolona, Archevêque d’Antananarivo, Magadascar, est venu à notre semaine d’étude précédant notre congrès 2009. Il nous a dit:

“Je vous remercie pour l’invitation qui m’a été faite depuis l’année dernière. … vous m’avez pris au mot, maintenant je suis là. Merci infiniment. De l’œuvre de ce Vers Demain j’en ai entendu parler beaucoup. En bien comme en mal. J’ai tenu à venir ici pour voir, pour entendre, et c’est pourquoi vous m’avez vu m’asseoir là pour écouter, du début jusqu’à la fin, qu’est-ce que c’est que ce Crédit Social, dont on parle beaucoup au point de vue social. Alors quand je suis venu ici, je me suis aperçu qu’il y avait un certain nombre d’évêques, et le nombre a augmenté avec deux autres, et nous avons eu le sommet avec Son Eminence (le Cardinal Agré), nous étions vraiment très honoré de sa présence.

D’après ce qu’avait mentionné le Père Julien, le travail qu’il avait fait m’avait impressionné, surtout au départ. C’est mon prédécesseur le Cardinal Armand Gaétan qui m’en avait parlé, et il en avait dit beaucoup de bien. J’ai dit: «laissez-moi voir, et j’ai pu voir, dans mes visites pastorales, comment les gens se sont mis en avant pour se défendre. Et c’est là, la capacité des gens à se prendre en mains, à se défendre surtout. C’est une question de vie ou de mort pour un certain nombre. Alors, la façon dont ils ont pris en main leur vie, vraiment nous pose des questions, et nous porte en admiration pour ces gens-là. Avec peu de choses, ils arrivent à survivre, avec des enfants. Parfois, ils dorment dans la rue. Eh bien, c’est ce que le Père aurait dû vous dire, c’est que parmi ces pauvres-là, il y en a qui n’avait pas de maison pour dormir. Mais étant entré dans le système Tsinjo-aina, ils ont pu créer leur maison et travailler dans leur maison.

Un autre prêtre, un Père Lazariste qui est très fameux à Madagascar, c’est le Père Pedro. Lui, il s’est mis avec les gens des ordures, petit à petit, il s’est mis à travailler à sensibiliser ces gens-là. Maintenant, il a plusieurs cités dans la ville de Tananarive, pour recueillir les enfants des rues, pour recueillir les personnes sans-abri. Ils sont en association, ils sont arrivés à construire leurs maisons et c’est énorme... Ces gens-là sont dans une carrière de pierres et c’est là qu’ils travaillent pour avoir leur bol de riz et leur maison. ... Et ce sont eux qui construisent leur maison. Une personne est fière de ce qu’elle fait. Et c’est cela la dignité de la personne, ce sont ses mains. On peut toujours faire quelque chose avec ce que le Seigneur nous donne. Eh bien, ces pauvres, ces démunis sont arrivés à construire une cité énorme.

“Le Père Julien m’a parlé du Crédit Social et il m’a mis sur la liste pour venir à Rougemont. Je suis donc venu pour me renseigner.

Il y a des perspectives qui doivent nous motiver pour aller de l’avant. Je pense, comme il a été dit ici: «Vous ne pouvez pas prêcher à des ventres creux. Il faut mettre quelque chose dedans pour qu’ils puissent après avoir le courage de vous écouter» ... Le Crédit Social va renforcer ce que nos prédécesseurs ont commencé. À présent, je vais savoir où me mettre les pieds parce que je ne savais pas grand-chose avant à ce sujet.”

 


 

De Mme Lucie Nénon

Mme Lucie Nénon, fait partie du groupe des Pèlerins de saint Michel d’Abidjan. Le Père Gustave qui est Recteur de la Chapelle d’Adoration Saint-Paul, à Abidjan, avait invité M. Marcel Lefebvre à venir dans sa paroisse, pour faire une semaine de présentation (du combat de Vers Demain). Après la messe du midi, il y avait une séance d’information donnée par M. Marcel Lefebvre. À tous les jours, il y avait des fonctionnaires du gouvernement et différentes personnes qui restaient pour entendre le message du petit Pèlerin de saint Michel du Canada. Mme Lucie Nénon et Mme Sophie Amiah Aya étaient présentes à chaque réunion.

M. Sébastien Brou coordinateur national? Aimée Pascale Dou, M. TCHIMOU Rodolphe, M. DIBY Eby François,le Secrétaire Général de la Coordination, M. KONGO Silvère, M. Louis FAHE, En avant Lucie Nanon, S.Ex Mgr Marie-Daniel Dadiet, archevêque de Korhogo, Abbé Martin, Vicaire de la paroisse St-Joseph de Yopougon dont le Père Georges Marie Angoran est curé, Sophie Amiah Marcel Lefebvre.

Ces deux Pèlerines mentionnées par l’Abbé Patrice sont venues toutes les deux à la semaine d’étude et à notre congrès 2009. Voici les quelques paroles adressées par Mme Lucie Nénon aux congressistes:  

“Nous avons connu M. Marcel Lefebvre à la paroisse de la Chapelle d’Adoration où il était venu parler du Crédit Social. Comme je suis à ma retraite et que j’ai beaucoup de temps, j’assistais à la messe et ensuite à la réunion. M. Marcel Lefebvre nous a parlé de l’argent social et comment régler le problème de la pauvreté. Cela nous a intéressés. Nous sommes venus nombreux pour écouter son message. Nous nous sommes organisés. Nous avons créé une coordination pour pouvoir parler du Crédit Social dans tous les diocèses de la Côte d’Ivoire. Nous avons commencé par le diocèse d’Abidjan. Nous avons l’intention de refondre la brochure des «Dix leçons sur le Crédit Social» dans un langage plus accessible, pour pouvoir les enseigner dans les écoles primaires, dans les collèges et les universités catholiques.

Institut secondaire Bx Isidore Bakanja, Kinshasa
Institut secondaire Bx Isidore Bakanja, Kinshasa

“Nous avons plusieurs radios nationaux catholiques dont deux principaux à Abidjan, une zone très peuplée ; et à l’heure des diffusions, il y a une grande écoute. Donc, nous avons décidé de diffuser les messages de  Louis Even sur les ondes de ces radios, de traduire ces messages dans nos langues nationales, pour que la femme de ménage et tous puissent se les approprier. J’ai été très marquée par l’esprit de bénévolat des Pèlerins de saint Michel dont certains y ont donné toute leur vie. L’esprit de sacrifice n’est pas encore tellement présent dans notre pays. Donc, nous prions pour que, nous aussi, nous acceptions de nous consacrer, de nous donner pour une cause noble et juste dans notre pays.»

Lucie Nénon

Mme Sophie Amiah Aya a ajouté:

“Nous avons décidé de faire évoluer le message du Crédit Social dans tout le diocèse d’Abidjan. Il y a eu aussi un noyau à Abobo à la paroisse Saint François du Père Patrice Savadogo. Nous travaillons tous ensemble. Nous devons cultiver l’idée du bénévolat qui n’existe pas dans notre pays.”

 


 

M. Renaud Laillier, de Toulon, France en Côte d’Ivoire

Au congrès, M. Laillier nous a parlé de son apostolat en Côte d’Ivoire:

M. Renaud Laillier“Mon expérience en Côte d’Ivoire a été tout à fait féconde, tout à fait positive. Je rends un hommage particulier à M. Marcel Lefebvre, car le travail, qu’il a fait pendant trois mois, a germé. Il y en a des traces réelles; notamment par la mise en place d’une coordination pour le Crédit Social qui devrait prendre de l’ampleur. Et cette organisation première du Crédit Social en Côte d’Ivoire est d’une importance considérable, non seulement pour la Côte d’Ivoire, mais pour tout l’ensemble de l’Ouest africain, car tout ce qui se passe, en Côte d’Ivoire, a une résonance très forte dans les autres pays voisins de l’Ouest africain.

“Donc c’est très important que tous les échos qu’on peut avoir en Côte d’Ivoire sur le Crédit Social, résonnent très fortement dans les régions voisines. Et je crois qu’il ne faut pas lâcher l’effort qui a été entrepris jusqu’à maintenant, pour continuer cette marche du Crédit Social, parce que les conditions sont très difficiles, la pauvreté est partout, on le sait. Les premiers pas du Crédit Social sont déterminants. J’ai eu environ vingt-cinq réunions très importantes avec différentes associations.»

Renaud Laillier, Toulon, France

 


 

Père Georges-Marie Angoran

“C’est au cœur de cette crise économique, que nous avons fait connaissance du Crédit Social. Je suis allé rencontrer M. Marcel Lefebvre qui était à la paroisse Saint-François Xavier d’Abobo, dont le curé est l’abbé Patrice Savadogo. Nous avons passé une heure et demie ensemble. C’est M. Marcel Lefebvre qui parlait et moi j’accueillais sa parole. Et mon cœur se réjouissait, parce que c’est comme si je savais de quoi il s’agissait depuis longtemps.

“Alors, après notre discussion, il m’a donné de nombreux documents. Et ma petite voiture était remplie. Je suis allé dans mon diocèse et, là-bas, j’ai convoqué tous nos responsables diocésains, pour leur donner de la documentation afin qu’elle soit répartie dans toutes les paroisses. Et c’est ce qui a été fait. J’ai voulu avec les responsables retarder la distribution. C’est-à-dire que nous prenons un journal que l’on médite, on le distribue le dimanche suivant, et l’autre dimanche après, on distribue un autre journal, un journal à la fois pour ne pas que les gens soient mélangés. Et c’est ce qui a été fait jusqu’à ce qu’on épuise le stock.

“Depuis 2002, la Côte d’Ivoire a vécu une guerre dont seuls les responsables de ce pays en connaissent les raisons, l’origine. Les conséquences de cette guerre sont évidemment plus tragiques que la guerre elle-même qui n’a duré que neuf jours. Aujourd’hui, nous ne saurions décrire ce que nous vivons réellement, mais ceux qui ont connu ces moments difficiles de conflits dans leur pays, savent certainement les difficultés que les Ivoiriens ont à faire face. Et cela ne peut se faire sans la justice et la vérité qui viennent du coeur de cette philosophie éclairée par la Parole de Dieu.”

Père Georges-Marie Angoran

 


 

Réflexions de M. l’Abbé Patrice Savadogo

Abbé Patrice SavadogoLe Père Patrice Savadogo est le curé de la paroisse Saint-François Xavier d’Abobo. Voici ses propos qui nous remplissent d’espoir :

“L’implantation du Crédit Social en Côte d’Ivoire et le chemin que le Crédit Social est en train de faire en Côte d’Ivoire, a connu deux étapes: la première a été (survoltée) par le voyage de M. Marcel Lefebvre et la seconde étape a été assurée par le brève séjour de M. Renaud Laillier, en Côte d’Ivoire.

“Je veux faire quelques mises en place, quelques rappels qui nous permettraient de mieux comprendre le chemin du Crédit Social en Côte d’Ivoire. Comme l’a dit le Père Georges, la première référence pour nous est une référence à une personne de grâce, et cette personne de grâce n’est personne d’autre que le Cardinal Bernard Agré. Un homme de grâce qui fait une intervention à Rome. Son intervention fait des vagues et atteint la berge du Canada. Le Canada lui adresse une invitation et on répond spontanément à l’invitation. Il se rend à Rougemont, il découvre le Crédit Social et il invite le Crédit Social à faire un voyage pour la Côte d’Ivoire. Et aujourd’hui la Côte d’Ivoire est au rendez-vous du Crédit Social à Rougemont.

Si nous disons merci à Son Éminence le Cardinal Agré, nous devons dire aussi merci à ce valeureux Pèlerin, le combattant infatigable qu’est Marcel Lefebvre, un homme robuste, solide, convaincu qui, non seulement dans le don de sa vie et dans la passion qui anime sa vie, nous a fait voir qu’on peut, pour un idéal, engager une vie. Et lors de son passage en Côte d’Ivoire, au bout d’un trimestre, il a fini par convaincre tous ceux qu’il a pu rencontrer.

La structure du Crédit Social

... Le deuxième petit pôle de communication du Crédit Social, c’est le noyau d’Abobo. Abobo est une commune de la banlieue d’Abidjan. La caractéristique de cette cité, Abobo, c’est la densité de sa population. Je suis curé de la paroisse de Saint-François Xavier d’Abobo. À partir de Saint-François Xavier d’Abobo, Marcel Lefebvre a réussi à étendre son message du Crédit Social dans toute la Commune d’Abobo,

Mais, en son absence, M. Fahé qui est vraiment un des plus conquis, des plus mordus dans le Crédit Social, et Mlle Dou Aimée Pascale ont contribué à une présentation du Crédit Social. Si vous entendez M. Fayé parler du Crédit Social, vous allez vous demander s’il a déjà été un élève de M. Pilote, parce qu’il a étudié la brochure des «Dix leçons sur le Crédit Social», il l’a mémorisée. Il vous en parle sans un seul papier et d’une façon extraordinaire. Il a eu l’occasion de présenter le Crédit Social à tous les secteurs de la Pastorale d’Abobo. Et sur sa présentation du Crédit Social, tous les véhicules ont fait un chargement de journaux, parce que nous avons reçu un conteneur de circulaires et journaux Vers Demain qui nous ont été acheminés par des amis du Ghana.”

... Dans la même Parole de Dieu, je peux vous apprendre que mon peuple périt faute de connaissances. Et je crois que si vous vous laissez suffisamment éclairés par la lumière de cette connaissance qui, dans le fond n’est pas nouvelle, mais qui est une connaissance qui nous arrive maintenant, cette lumière ouvrira de nouvelles pistes et de nouveaux horizons.

... «Soyez le sel de la terre et la lumière du monde.» Au fond de la marmite c’est une pincée de sel qui fait la saveur, on n’y met pas une grosse poignée de sel. Nous n’avons donc pas besoin d’attendre d’être les plus nombreux pour que le Crédit Social atteigne ses objectifs. Mais pour nous, ce qui compte, c’est cette référence à cette invitation de Mme Gilberte Côté-Mercier: «Ne changeons pas de vocation !». Demeurons dans cette vocation, mais soyons le sel et la lumière qui propagent le Crédit Social.”

Abbé Patrice Savadogo, curé

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