Quel homme vrai aurait dit Gérard Mercier, en parlant d'Albert Beaulieu. Oui, un homme de foi et de convictions, un catholique inébranlable et un ardent défenseur de la justice, s'est envolé au Ciel, les bras chargés de mérites, le 14 avril dernier. Il avait atteint l'âge vénérable de 91 ans.
Les membres des familles Beaulieu et Séguin, (famille de notre dévouée Pèlerine à plein temps depuis 43 ans, Florentine Séguin), furent les pionniers du Mouvement à Noëlville, Ontario. Dès 1943, Albert Beaulieu était au combat pour dénoncer, à sa source, la cause de la pauvreté dans le monde : le système monétaire diabolique qui rend tous les peuples esclaves de quelques puissants financiers.
Et le combat a continué pour Albert Beaulieu, jusqu'à son dernier soupir, et même jusque dans son cercueil, car il avait demandé que les drapeaux, bannières et bérets des Pèlerins de saint Michel décorent le salon funéraire, lors de ses funérailles, afin de témoigner encore de ses convictions créditistes.
Pendant 55 années, M. et Mme Albert Beaulieu furent de grands apôtres et bienfaiteurs de Vers Demain, ils visitaient les familles de porte en porte, accompagnaient les Plein-Temps, (quelques semaines seulement avant son décès, M. Beaulieu accompagnait encore Gérard Migneault au porte en porte), ils les recevaient pour les repas et les couchers, ils assistaient à tous nos congrès, Sièges de Jéricho et assemblées. Leur maison était aussi à la disposition du Mouvement pour les assemblées à Noëlville. Ces nombreuses activités, ils les ont accomplies à travers leurs lourds travaux de cultivateurs et en élevant une grande famille de douze enfants, dont deux sont décédés.
Ce fut très édifiant de voir, au salon funéraire, tous les enfants de M. Beaulieu accomplir les dernières volontés de leur bon papa, en récitant le chapelet en entier, toutes les heures. Enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants se remplaçaient pour réciter une dizaine, chacun son tour. Les beaux cantiques, si bien chantés par notre chorale, ajoutaient à l'atmosphère de piété qui régnait autour du tombeau du cher défunt. Rien n'était trop long, les nombreux parents et amis venus offrir leurs sympathies ont trouvé cela bien beau. Quel bon exemple à donner à nos contemporains, qui ne pensent plus à prier au salon funéraire, pour les membres décédés de leur famille. Des chapelets, des messes, c'est bien ce que l'âme du cher défunt a le plus besoin.
Après tant d'années de dévouement pour le mouvement et pour sa famille, Albert Beaulieu reçoit maintenant du Père, la récompense du serviteur bon et fidèle. Devant une vie si bien remplie, nous nous inclinons. Que Dieu suscite dans notre monde moderne une multitude de pères de famille de la trempe d'Albert Beaulieu au cœur d'or, doux et ferme à la fois, pour reconstruire notre société si défaite par les ennemis de notre civilisation chrétienne.