Une année spéciale dédiée à saint Joseph

Alain Pilote le lundi, 01 mars 2021. Dans Saint Joseph

Saint Joseph

Le pape François a décrété une année spéciale dédiée à saint Joseph à l’occasion du 150e anniversaire de la proclamation de saint Joseph comme Patron de l’Église universelle. C’est en effet par le décret Quemadmodum Deus, signé le 8 décembre 1870, que le bienheureux Pie IX a voulu que ce titre soit attribué à saint Joseph. Cette année spéciale a commencé le 8 décembre 2020 et se terminera le 8 décembre 2021.

Saint JosephPour marquer cet anniversaire ainsi que le début de cette année spéciale, le souverain pontife a également publié une lettre apostolique intitulée Patris Corde, qui débute ainsi : « Avec un cœur de père : C’est ainsi que Joseph a aimé Jésus, qui est appelé dans les quatre Évangiles “le fils de Joseph” » Luc 4, 22). Cette lettre apostolique, écrit le souverain pontife, vise à faire grandir l’amour pour ce « grand saint » afin que chacun soit poussé « à implorer son intercession et pour imiter ses vertus et son élan », mais surtout pour obtenir « la grâce des grâces : notre conversion ».

La lettre du pape François est accompagnée d’un décret de la Pénitencerie apostolique annonçant l’Année spéciale de saint Joseph et la concession du « don d’indulgences spéciales ».

L’Évangile nous dit peu de choses de saint Joseph : en fait, on ne rapporte aucune parole de lui, mais on relate par contre ses gestes d’obéissance prompte à Dieu, ce qui amène l’Évangile à dire de saint Joseph qu’il était « un homme juste » (Matthieu 1, 19), c’est-à-dire ajusté à la volonté de Dieu. Cela en dit déjà beaucoup, mais on ne peut s’empêcher de penser combien grandes devaient être les vertus de saint Joseph, puisque Dieu lui confia la protection de ce qu’Il avait de plus précieux : son fils Jésus, et la Vierge Marie.

De nombreux saints et souverains pontifes ont écrit sur les grandeurs de saint Joseph. Saint Bernard de Clairvaux, par exemple, écrivait : « Il y a des saints qui ont le pouvoir de protéger dans certaines circonstances, mais il a été accordé à saint Joseph de secourir dans toutes espèces de nécessités, et de défendre tous ceux qui recourent à lui avec des sentiments de piété. »

Jean-Jacques Olier (1608-1657), prêtre français et fondateur de la Compagnie des Prêtres de Saint Sulpice, écrivait : « L’admirable saint Joseph fut donné à la terre pour exprimer sensiblement les perfections adorables de Dieu le Père. Dans sa seule personne il portait ses beautés, sa pureté, son amour, sa sagesse et sa prudence, sa miséricorde et sa compassion. Un seul saint est destiné pour représenter Dieu le Père tandis qu’il faut une infinité de créatures, une multitude de saints pour représenter Jésus-Christ ; car toute l’Église ne travaille qu’à manifester au dehors les vertus et les perfections de son chef adorable et le seul saint Joseph représente le Père Éternel...

« Aussi faut-il considérer l’auguste saint Joseph comme la chose du monde la plus grande, la plus célèbre, la plus incompréhensible... Le Père s’étant choisi ce saint pour en faire sur la terre son image, il lui donne avec lui une ressemblance de sa nature invisible et cachée et, à mon sens, ce saint est hors d’état d’être compris des esprits des hommes. »

Saint Alphonse de Liguori a aussi écrit un très beau texte intitulé : « Sept méditations en l’honneur de saint Joseph. »

Depuis 150 ans, plusieurs papes ont aussi écrit sur saint Joseph. Le pape François écrit d’ailleurs, dans Patris Corde : « Après Marie, Mère de Dieu, aucun saint n’a occupé autant de place dans le Magistère pontifical que Joseph, son époux. Mes prédécesseurs ont approfondi le message contenu dans les quelques données transmises par les Évangiles pour mettre davantage en évidence son rôle central dans l’histoire du salut : le bienheureux Pie IX l’a déclaré “Patron de l’Église Catholique” (8 décembre 1870), le vénérable Pie XII l’a présenté comme “Patron des travailleurs” (1er mai 1955), et saint Jean Paul II comme “Gardien du Rédempteur” (lettre apostolique du 15 août 1989). Le peuple invoque aussi saint Joseph comme “Patron de la bonne mort” ». (Catéchisme de l’Église Catholique, n. 1014.)

Ite Ad JosephEn 1889, le Pape Léon XIII, dans sa lettre encyclique Quamquam Pluries, expliquait cette décision de Pie IX de déclarer saint Joseph Patron de l’Église universelle : « La Sainte Famille, que Joseph gouvernait avec un pouvoir en quelque sorte paternel, contenait en elle-même les prémices de l’Église naissante. De même que la Très Sainte Vierge est la mère de Jésus-Christ, elle est aussi la mère de tous les chrétiens qu’elle a enfantés sur la montagne du Calvaire, au milieu des suprêmes souffrances du Rédempteur crucifié ; Jésus-Christ est aussi comme le premier-né des Chrétiens, lesquels, par l’adoption et par la rédemption, sont ses frères.

« Telles sont les raisons pour lesquelles le bienheureux Patriarche regarde comme lui étant particulièrement confiée la multitude des chrétiens dont se compose l’Église, à savoir cette immense famille répandue par toute la terre, sur laquelle, en sa qualité d’époux de Marie et de père de Jésus-Christ, il possède une autorité quasi paternelle. Il est donc naturel et très digne du bienheureux Joseph que, de même qu’il subvenait autrefois à tous les besoins de la famille de Nazareth et l’entourait de sa très sainte protection, il couvre maintenant de son céleste patronage et défende l’Église de Jésus-Christ. »

En 1989, pour le centenaire de l’encyclique Quamquam Pluries de Léon XIII, le pape saint Jean-Paul II écrivait l’exhortation apostolique Redemptoris Custos (le Gardien du Rédempteur), dans laquelle il mentionne : « De même que saint Joseph a pris un soin affectueux de Marie et s’est consacré avec joie à l’éducation de Jésus-Christ, de même il est le gardien et le protecteur de son Corps mystique, l’Église, dont la Vierge sainte est la figure et le modèle.

« Joseph gardien du fils de Dieu… Il serait inconcevable qu’à une tâche aussi élevée ne correspondent pas les qualités voulues pour bien l’accomplir. Il convient donc de reconnaître que Joseph eut à l’égard de Jésus, “par un don spécial du ciel, tout l’amour naturel, toute l’affectueuse sollicitude que peut connaître un cœur de père.” En même temps que la puissance paternelle sur Jésus, Dieu a aussi accordé à Joseph l’amour correspondant, cet amour qui a sa source dans le Père, “de qui toute paternité, au ciel et sur la terre, tire son nom” (Ep 3, 15). »

On peut finalement ajouter que depuis 2013, le nom de saint Joseph a été intégré au canon de la messe. Bon saint Joseph, gardien de la Sainte Famille et Patron de l’Église, priez pour nous, protégez l’Église, protégez les familles !

Alain Pilote

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