Saint Louis de Gonzague

le lundi, 31 juillet 2006. Dans Saints & Bienheureux

patron de toute la jeunesse chrétienne

Saint Louis de GonzagueLouis de Gonzague (fête dans l'Église, le 21 juin) était le fils de Ferrante de Gonzague et de Marta de Tana Santena, issus de familles illustres où l’on compte nombre d’évêques et de cardinaux. Ferrante, en catholique fidèle, avait refusé une haute dignité offerte par Henri VIII d'Angleterre; Marta s'adonnait aux œuvres de charité et aux lectures spirituelles. Louis, le premier de leur huit enfants, naquit au château de Castiglione, près de Mantoue, le 9 mars 1568; la naissance s'était présentée dans des conditions si difficiles qu’il fut ondoyé immédiatement; le baptême solennel eut lieu le 20 avril 1568.

Non à la carrière militaire!

Louis fut, dès le berceau, le modèle du calme le plus aimable. Il lui arriva plus tard de disparaître: on le retrouvait dans quelque coin, à genoux et les mains jointes. Sa mère avait le désir qu’il se consacrât à Dieu, mais son père le destinait à la carrière militaire; il lui avait fait faire un costume de soldat et des armes adaptées à ses quatre ans. Un jour, il l'emmena à la forteresse de Casale où Louis, fort réjoui, chargea lui-même, à l'insu de tous, une petite pièce de campagne; quand le coup partit, on crut à une révolte, et Louis faillit être tué par le recul de la pièce. Bien mieux, il se mit à employer le langage des soldats.

Quand son père embarqua ses troupes pour Tunis, Louis retourna dans sa famille; c'était la fin de ce qu'il appela plus tard sa vie de péché, dont il eut toujours une honte extrême. Ferrante, revenu de son expédition en 1577, envoya Louis et son frère Rodolphe à Florence, à la cour du grand-duc; Louis étudiait le latin et le toscan, cet attique de l'italien, et on le citait en exemple aux princesses Eléonore et Marie de Médicis.

Une lutte contre lui-même

Il entreprenait une lutte acharnée contre les défauts qu'il s'était découverts: la colère, l'impatience, le mécontentement intérieur; il ne connaissait pas encore la prière mentale, mais la lecture d'un petit livre sur les mystères du Rosaire, développait sa dévotion envers la Mère de Dieu. C'est à l'église des Servites, devant la Vierge de l'Annonciation, qu'il fit, à cette époque, son vœu de chasteté perpétuelle, et bien qu'il ne subît jamais la moindre tentation, il se livra, dès lors, à une vigilance et à une mortification sévères.

A l'automne 1579, son père l'appela à Mantoue où il fut atteint des premiers symptômes de la pierre; mis au régime, on obtint une guérison parfaite, mais sa santé générale en fut ébranlée. Quelques mois plus tard, à Castiglione il décidait de continuer les jeûnes où il avait trouvé le bien de son âme. Il passait en contemplation des heures entières pendant lesquelles il fondait en larmes; un opuscule de méditations quotidiennes, par saint Pierre Casinius, et des lettres de l'Inde, qui tombèrent entre ses mains, lui firent connaître la Compagnie de Jésus. Pendant une absence de son père, il reçut le saint cardinal Charles Borromée qui lui donna, pour la première fois, la communion, le 22 juillet.

Revenu à Casale, il fit de grands progrès dans les langues anciennes, lisant surtout Sénèque, Plutarque et les auteurs spirituels; il fréquentait le couvent des Capucins et celui des Barnabites, dont il admirait la concorde, la douce gaieté, l'ordre de vie et le mépris des choses d'ici-bas. En 1581, de retour à Castiglione, il ne prenait par jour qu'une once de nourriture; ses instruments de pénitence étaient des chaînes à chien et des molettes d'éperon; il passait une partie des nuits en oraison et commençait à souffrir de douleurs de tête qui ne le quittèrent plus. Sans guide spirituel, il aurait pu aboutir à un faux mysticisme, si sa prière continuelle n'avait été: Dirigez-moi, mon Dieu !

Quand, en 1581, Ferrante étant grand-chambellan du roi d'Espagne, Louis fut, à la cour de Madrid, page du prince héritier; il s’adonnat aux études scientifiques, mais le discours latin dont il salua Philippe II après la soumission du Portugal, montre que sa formation littéraire était solide. ... Il lisait Louis de Grenade et réussissait à méditer une heure sans distraction, après avoir lutté parfois pendant trois ou quatre heures. La mort de l’Infant le fortifia dans son mépris du monde qu’il songeait d'ailleurs à quitter depuis Mantoue.

Chez les Jésuites pour l'éducation de la jeunesse

Après avoir pensé aux capucins et à un ordre ancien à réformer, il se décida pour la Compagnie de Jésus qui était dans l'élan de sa première ferveur; il y était attiré par son goût pour l'éducation de la jeunesse et la conversion des païens; de plus, il était sûr que, dans cet ordre seul, il ne serait chargé plus tard d'aucun honneur ecclésiastique.

Son père, pour gagner du temps, lui fit visiter les cours de Mantoue, Ferrare, Parme et Turin. Plusieurs évêques essayèrent de le persuader qu'il travaillerait plus à la gloire de Dieu en gouvernant sa principauté, mais en vain. Son père finit par donner son consentement, après l'avoir aperçu, par une fente de la porte, se donner la discipline jusqu'au sang et avoir assisté à un interrogatoire sur sa vocation poursuivit pendant une heure.

Avant de partir, Louis séjourna pendant quelques mois à Milan pour les affaires de son père, tout en poursuivant ses études philosophiques. En juillet 1585, il fit à Mantoue les Exercices de saint Ignace, signa le 2 novembre, en faveur de Rodolphe, son acte d'abdication relativement à sa principauté, et prit, le 4, le chemin de Rome; il passa par Lorette pour accomplir un vœu de sa mère au moment de sa naissance. Le 25, il arrivait au noviciat Saint-André sur le Quirinal, où son postulat fut abrégé: il avait donné auparavant assez de preuves de la solidité de sa vocation.

Trois mois après, son père mourait dans des sentiments de piété remarquables, regrettant de s'être opposé si longtemps à la volonté de Dieu sur son fils. Louis, bien qu’il éprouvât une grande peine, se réjouissait de cette fin; depuis qu'il avait quitté Castiglione, il ne pensait à sa famille qu’en priant pour elle. Il ne voulait plus entendre parler de son origine et fréquentait de préférence les frères coadjuteurs; il sortait avec des vêtements râpés, un sac sur le dos pour recueillir les aumônes. Il écrivit alors la méditation connue sous le nom de Traité des Anges.

Le 27 octobre 1586, il partit pour Naples avec le maître des novices, mais un érysipèle et de la fièvre étant survenus, on le renvoya à Rome, dès le mois de mai, au collège romain où il prononça ses premiers vœux (25 novembre 1587). Il soutint publiquement des thèses de philosophie, puis passa à la théologie. Il discutait toujours avec vigueur, mais avec modération, n'interrompant jamais personne. En février et mars 1588, il recevait les ordres mineurs et s'appliquait de plus en plus à l'obéissance: il avait toujours une tendance marquée à résister lorsqu'on contrariait son zèle pour les pénitences extérieures.

En septembre 1589, le Père général lui ordonna d’aller à Castiglione, pour régler une querelle entre son frère Rodolphe et le duc de Mantoue au sujet du château de Solférino. Louis fit appel à la générosité du duc et le pria pour l'amour de Jésus de se réconcilier avec Rodolphe. Il réussit aussi à faire accepter le mariage secret de son frère qui avait fait scandale. Reçu à la maison des jésuites de Milan, il y eut la révélation de sa mort prochaine; il aurait voulu revoir Rome où avait débuté sa vie religieuse; le Père général l'y rappela précisément. A Sienne, invité à adresser une allocution aux élèves du collège, il parla sur le texte: Extote factores verbi et non auditores tantum.

Il meurt âgé de 24 ans

De retour à Rome, il fit encore un discours sur les obligations de l'épiscopat, en présence de plusieurs évêques et sur leur demande. Pour fortifier son amour de Dieu, il lisait les soliloques de saint Augustin, l'explication du Cantique des cantiques par saint Bernard, la Vie de sainte Catherine de Gênes.

Quant à son amour pour le prochain, il le manifesta surtout pendant la famine et la peste des années 1590-1592; il se dévoua à l'hôpital Saint-Sixte, puis à Santa Maria della Consolazione; en chemin il rencontra un pestiféré, le porta sur ses épaules, et rentra malade (3 mars). Il resta languissant pendant plusieurs mois. Dans une sorte de ravissement qui dura toute une nuit, il apprit qu'il mourrait le jour de l'Octave du Saint-Sacrement, le 20 juin: ce jour-là il parut justement mieux et dut insister à plusieurs reprises pour obtenir le viatique; on le trouvait si bien que le Père Bellarmin lui-même, son confesseur, ne fut pas admis à rester auprès de lui le soir; il n'y avait que deux autres Pères et l'infirmier quand il rendit le dernier soupir entre dix et onze heures.

Son corps fut enseveli dans la crypte de l'Annonciade; sept ans plus tard, à cause d'une inondation du Tibre, on enleva le cercueil et on fit une distribution de reliques; les autres furent mises dans une chapelle de la même église, déplacées plusieurs fois, puis déposées dans la nouvelle église de Saint-Ignace, construite à la place de l'Annonciade. La béatification eut lieu sous le Pontificat de Paul V, verbalement le 21 mai 1605, avec confirmation écrite le 19 octobre de la même année. La canonisation fut décrétée par Benoît XIII, le 26 avril 1726, et proclamée solennellement le 31 décembre suivant. Le 21 juin 1925, saint Louis de Gonzague a été déclaré par Pie XI «Patron céleste de toute la jeunesse chrétienne.»

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