"Pourquoi l'Église catholique s'oppose au divorce ?"

le jeudi, 01 mars 2001. Dans Catéchèses et enseignements

Pourquoi l'Église s'oppose-t-elle au divorce ? Cette question était posée autrefois seulement par nos frères séparés. Mais de nos jours, des catholiques, fortement influencés par le relâchement des mœurs, se posent eux-mêmes cette question. Voici des explications très précises que nous tirons du livre « La Foi des Millions de Croyants » par l'abbé John A. O'Brien. Traduction et adaptation de l'anglais par le Père Hilaire-Marie Tardif, O.F.M. :

Un mot, donc, sur l'aspect sacramentel du mariage. Dans la lettre aux Éphésiens, saint Paul appelle le mariage « un grand sacrement » ; « Ce sacrement est grand, je dis dans le Christ et dans l'Église. » (Éph. 5, 32.) Saint Augustin, écrivant au quatrième siècle, reflète la croyance de toute l'Église naissante, lorsqu'il insiste sur l'aspect sacramentel du mariage.

« Il est certain, écrit-il, que ce n'est pas la fécondité seule, dont le fruit est l'enfant, ni seulement la chasteté, dont le lien est la fidélité, mais aussi un sacrement qui est recommandé aux croyants dans le mariage lorsque l'apôtre dit : "Maris, aimez vos femmes, comme le Christ a aimé l'Église". La substance de ce sacrement consiste indubitablement en ce que l'homme et la femme qui s'unissent en mariage soient inséparables tant qu'ils vivent. »

Répondons maintenant à la question : Pourquoi l'Église s'oppose-t-elle au divorce ? La réponse est simple. Parce que le Christ s'y est opposé. Comme institution fondée par le Sauveur et ayant reçu de lui l'ordre d'enseigner sa doctrine, l'Église ne pourrait autoriser le divorce qu'en étant infidèle au commandement de Jésus-Christ.

L'enseignement de Jésus-Christ

Que le Christ ait prohibé le divorce, c'est ce que rapportent explicitement trois évangélistes et corrobore le témoignage de saint Paul. Lorsque les Pharisiens demandèrent à Notre-Seigneur : "Est-il permis à un homme de renvoyer sa femme pour quelque cause que ce soit ?" Il leur répondit : "N'avez-vous pas lu que celui qui fit l'homme au commencement, les fit mâle et femelle, et qu'il dit : À cause de cela l'homme quittera son père et sa mère, et s'attachera à sa femme, et ils seront deux dans une seule chair ? Ainsi ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Ce que Dieu donc a uni, que l'homme ne le sépare point." Voyant qu'ils insistaient : "Pourquoi donc Moïse a-t-il commandé de lui donner un acte de répudiation et de la renvoyer ?" Jésus répondit : "Parce que Moïse, à cause de la dureté de votre cœur, vous a permis de renvoyer vos femmes : mais au commencement il n'en fut pas ainsi. Aussi je vous dis que quiconque renvoie sa femme, si ce n'est pour cause d'adultère, et en épouse une autre, commet un adultère ; et celui qui épouse une femme renvoyée, se rend adultère." (Mt. 19, 39).

Aucune exception

Certains non-catholiques ont inféré de là que lorsqu'une épouse s'est rendue coupable d'adultère, son mari non seulement peut la renvoyer mais peut encore en épouser une autre. Cette conclusion est sans fondement. Car Notre-Seigneur déclare sans faire de distinction : "Celui qui épouse une femme renvoyée, se rend adultère."... Donc le sens de la réponse de Notre-Seigneur au Pharisien revient à ceci : Si son épouse s'est montrée infidèle au vœu de son mariage, l'époux peut s'en séparer, mais s'il contracte un nouveau mariage, il se rend lui-même adultère.

Que telle soit la véritable interprétation de la pensée de Notre Sauveur, c'est ce qui ressort des textes de saint Marc et de saint Luc. Voici comment saint Marc le rapporte :

"Ses disciples l'interrogèrent encore sur le même sujet. Et il leur dit : Quiconque renvoie sa femme et en épouse une autre, commet un adultère à l'égard de celle-là. Et si une femme quitte son mari et en épouse un autre, elle se rend adultère." (Marc, 10, 10-12.)

Le passage de saint Luc est aussi clair. S'adressant aux Pharisiens, Jésus dit : "Quiconque renvoie sa femme et en épouse une autre, commet un adultère ; et qui épouse une femme renvoyée par son mari, commet un adultère." (Luc 16,18.)

De tous ces textes se rapportant au nouveau mariage des époux séparés, il appert que le Christ ne fait aucune exception. Il déclare dans les termes les plus clairs et les plus absolus que bien que la séparation soit permise pour la raison indiquée, il n'est jamais permis de se remarier tant que vit l'autre conjoint ; ce serait se rendre coupable du péché d'adultère de le faire. Le Christ en proclamant aussi solennellement et d'une manière si impressionnante "Ce que Dieu donc a uni, que l'homme ne le sépare point", a rendu, à partir de ce moment et dorénavant, le lien du mariage indissoluble.

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