Le Pape Jean-Paul II réaffirme l'indissolubilité du mariage

le lundi, 01 mai 2000. Dans Jean-Paul II, Mariage - Famille

Aucune autorité ne peut dissoudre un mariage conclu et consommé

Le 21 janvier 2000, devant les membres du Tribunal de la Rote romaine, le Pape Jean-Paul II a réaffirmé "que le mariage sacramentel conclu et consommé ne peut jamais être dissous, pas même par le pouvoir du Pape". Seule la mort peut le rompre. Tel est l'enseignement de l'Église depuis 2000 ans, doctrine infaillible du christianisme.

Le Saint Père déplore que certains tribunaux ecclésiastiques trop indulgents envers "une société sécularisée et traversée par de puissants courants prônant le divorce", déclarent nuls des mariages conclus et consommés. Les États-Unis et le Canada excellent dans ces genres d'annulations de mariage. Puissent les paroles du souverain Pontife mettre un frein à ces scandales. Nous citons des extraits du discours du Saint-Père :

Pour le bien des enfants

En effet, enracinée dans le don plénier et personnel des époux et requise pour le bien des enfants, l'indissolubilité du mariage trouve sa vérité définitive dans le dessein que Dieu a manifesté dans sa révélation ; c'est Lui qui veut et qui donne l'indissolubilité du mariage comme fruit, signe et exigence de l'amour absolument fidèle que Dieu a pour l'homme et que le Seigneur Jésus manifeste à l'égard de son Église (Familiaris Consortio N. 20),

"Les époux chrétiens, qui ont reçu « le don du sacrement », sont appelés par la grâce de Dieu à témoigner de la « volonté du Seigneur » ; "Ce que Dieu a uni, l'homme ne doit point le défaire (Mt 19, 6)" c'est-à-dire "témoigner de la valeur inestimable de l'indissolubilité du mariage" (FC, n. 20).

Mariage conclu et consommé

Notre rencontre d'aujourd'hui, chers membres du Tribunal de la Rote romaine, constitue un cadre adéquat pour parler également à toute l'Église de la limite du pouvoir du Souverain Pontife en matière de mariage conclu et consommé, qui "ne peut être dissous par aucune puissance ni par aucune cause, sauf par la mort" (CIC, can. 1141 ; CCEO, can. 853) Cette formulation du droit canonique n'est pas de nature exclusivement disciplinaire, mais correspond à une vérité doctrinale maintenue depuis toujours dans l'Église...

Il est nécessaire de réaffirmer que le mariage sacramentel conclu et consommé, ne peut jamais être dissous, pas même par le pouvoir du Pontife Romain. L'affirmation contraire impliquerait la thèse qu'il n'existe aucun mariage absolument indissoluble, ce qui serait contraire au sens selon lequel l'Église a enseigné et enseigne l'indissolubilité du lien matrimonial.

Cette doctrine de la non-extension du pouvoir du Pontife Romain aux mariages conclus et consommés, a été proposée à plusieurs reprises par mes prédécesseurs (cf. par exemple, Pie IX, Lettre Verbis Exprimere, 15 août 1859 : Enseignements pontificaux, Ed. Paoline, Rome, 1957, vol. I, n. 103 ; Léon XIII, Lettre Encyclique Arcanum ; 10 février 1880 : ASS 12 (18791880), 400 ; Pie XI, Lettre Encyclique Casti Connubii, 31 décembre 1930 : AAS 22 (1930), 552 ; Pie XII, Allocution aux nouveaux époux, 22 avril 1942 : Discours et radio-messages de Sa Sainteté Pie XII, Ed. Vaticane, vol IV, 47). Je voudrais citer en particulier une affirmation de Pie XII :

Paroles de Pie XII

"Le mariage conclu et consommé est en vertu du droit divin indissoluble, dans la mesure où il ne peut être dissous par aucune autorité humaine (can. 1118), tandis que les autres mariages, bien qu'il soit intrinsèquement indissolubles, n'ont toutefois pas une indissolubilité extrinsèque absolue, mais, étant donné certaines conditions nécessaires, peuvent (il s'agit, comme on le sait, de cas relativement rares), être dissous, outre en vertu du privilège paulin (paulinien), par le Pontife Romain, en vertu de la puissance ministérielle" (Discours à la Rote romaine, 3 octobre 1941 : AAS 33 [1941), PP. 424-425).

Aucun pouvoir sur la loi divine

En effet, le Pontife Romain a la "sacra potesta" d'enseigner la vérité de l'Évangile, d'administrer les sacrements et de gouverner de façon pastorale l'Église, au nom et avec l'autorité du Christ, mais cette puissance n'inclut en soi aucun pouvoir sur la Loi divine naturelle ou positive. Ni l'Écriture, ni la Tradition ne reconnaissent au Pontife Romain le pouvoir de dissoudre le mariage conclu et consommé ; au contraire, la pratique constante de l'Église démontre la conscience certaine de la Tradition qu'une telle puissance n'existe pas. Les fortes expressions des Pontifes Romains ne sont que l'écho fidèle et l'interprétation de la conviction permanente de l'Église.

Il ressort avec clarté que la non-extension de la puissance du Pontife Romain aux mariages sacramentels conclu et consommés est enseignée par le Magistère de l'Église comme doctrine à conserver de façon définitive...

Sa Sainteté Jean-Paul II

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