Le Bon Pasteur est descendu du Ciel pour sauver ses brebis

le dimanche, 13 avril 2008. Dans Homélies

«Jésus nous ouvre aujourd’hui son coeur eucharistique»

Homélie du cardinal Marc Ouellet, 13 avril 2008
Basilique Sainte-Anne de Beaupré
Rencontre avec les adorateurs et adoratrices
BON BERGER 2008

 

Arche d'alliance à Rome
Bénédiction et départ de
l'Arche d'alliance à Rome

«Que tout le peuple d’Israël en ait la certitude: ce même Jésus que vous avez crucifié, Dieu a fait de lui le Seigneur et le Christ»

Chers adorateurs et adoratrices, Chers ami-es,

Le compte à rebours vers le 49ième Congrès eucharistique international est commencé. Dans deux mois nous serons en train de célébrer le Symposium théologique qui précède immédiatement la grande semaine eucharistique du 15 au 22 juin. En ce dimanche du Bon Pasteur, quoi de mieux que de rassembler des adorateurs et des adoratrices qui portent d’une façon spéciale les intentions du Congrès. Nous anticipons en quelque sorte les grâces que Dieu veut répandre largement sur toute l’Église et spécialement sur la nôtre pendant ces jours bénis.

Quoi de mieux que de terminer cette journée de ressourcement par la célébration de la Sainte Eucharistie, l’acte suprême d’adoration qui unit les croyants au mystère pascal de Jésus Christ. Jésus est l’Adorateur par excellence qui fait entrer le monde dans son adoration du Père par sa croix et son eucharistie. Les Actes des Apôtres témoignent que l’Église vit et proclame ce mystère depuis ses origines: Ce même Jésus que vous avez crucifié, Dieu a fait de lui le Seigneur et le Christ. L’Apôtre Pierre annonce ce message au peuple, peu de jours après les grands événements de la passion, de la mort et de la résurrection de Jésus. Beaucoup se sont convertis à cette annonce. Ils y ont cru, ils se sont fait baptiser et ils ont reçu le don du Saint Esprit. Nous sommes de ceux et celles qui croient au message de Pâques et qui adhèrent à la Parole proclamée par les Apôtres.

C’est pourquoi nous nous réunissons chaque dimanche pour l’Eucharistie, afin de faire mémoire des merveilles que Dieu a accomplies dans la vie, la prédication, les miracles, la mort et la résurrection de Jésus Christ. Tous ces événements nous parlent du Bon Pasteur qui donne sa vie pour ses brebis. Le Bon Pasteur est descendu du ciel pour chercher et sauver ses brebis perdues. Il connaît ses brebis et ses brebis le connaissent. Il appelle chacune par son nom et lui ouvre la porte de la bergerie. Je suis la porte des brebis. Je suis venu pour que les hommes aient la vie, pour qu’ils l’aient en abondance. Je suis heureux que le diocèse de Québec ait donné naissance il y a plus de 25 ans au mouvement des Brebis de Jésus qui cultive et répand la spiritualité du Bon Berger. C’est un beau fleuron de notre Église qui peut inspirer et soutenir tous les autres mouvements. J’encourage les enfants, les adolescents et les adultes à s’intéresser à cette spiritualité du Bon Berger, afin qu’elle donne tous ses fruits d’évangélisation et de vocations.

En ce dimanche du Bon Pasteur, nous prions spécialement pour les vocations à la prêtrise et à la vie consacrée. Par notre baptême, nous sommes tous appelés à la sainteté en Jésus Christ. Nous sommes tous et toutes appelés à la perfection de l’amour en suivant les traces de Jésus qui s’est donné totalement par amour, pour notre salut. Mais certains reçoivent de Jésus un appel spécial à épouser son style de vie, sa pauvreté volontaire, sa virginité consacrée et son obéissance radicale à la volonté de Dieu. Ce sont les religieux, les religieuses, les différentes formes de vie consacrée et les prêtres qui ont la mission d’annoncer la Parole de Dieu, de sanctifier leurs frères et sœurs par les sacrements et de gouverner le peuple de Dieu.

Notre prière pour les vocations, aujourd’hui, s’intéresse à ces vocations spécifiques à la prêtrise et à la vie consacrée et elle prend la couleur de cette journée de ressourcement pour adorateurs et adoratrices du Saint Sacrement. Elle est donc une prière d’adoration, en action de grâces pour le don des vocations particulières. Elle est aussi une prière de demande pour obtenir de nouvelles vocations et pour bien les former selon l’Esprit de Jésus. Je vous confie en particulier les 20 jeunes adolescents qui viennent de s’inscrire au Petit Séminaire diocésain de Québec que nous sommes en train de refonder pour assurer la relève sacerdotale dans le diocèse. C’est une belle promesse et un signe d’espérance que nous devons entretenir et soutenir ensemble, avec la grâce de Dieu et l’intercession de Sainte Anne, de Saint Joseph et de toute la Sainte Famille.

Chers amis, tournons-nous maintenant vers le Grand Prêtre par excellence, vers l’Unique Médiateur Jésus Christ qui nous invite à participer à son acte d’adoration eucharistique. L’acte sacramentel auquel nous participons contient son offrande d’amour au Père sur la Croix pour toute l’humanité et la réponse du Père à son offrande. Le Christ a pris sur lui le péché du monde et il a réconcilié le monde avec Dieu par son sacrifice. Sa résurrection est la réponse du Père à son offrande, elle est la preuve que son offrande a été agréée. C’est pourquoi nous sommes sûrs que l’amour miséricordieux de Dieu a vaincu le péché et la mort. Grâce à l’amour miséricordieux du Père et du Fils, nous sommes confiants d’être pardonnés et d’avoir accès à la vie divine, sans mérites de notre part. Sachons remercier Dieu dans l’adoration et nous prosterner devant le signe eucharistique de sa Présence aimante.

Marc Cardinal OuelletFrères et sœurs, nous sommes pour la plupart des familiers de l’adoration eucharistique. Nous bénéficions de cette grâce pour notre propre sanctification mais aussi pour incarner la mission adoratrice de notre communauté diocésaine. Au nom de cette communauté, permettez-moi de vous confier spécialement le ministère de l’adoration eucharistique. Je vous demande d’y être fidèle, humblement et patiemment, même si les encouragements manquent autour de vous. Beaucoup ont perdu le sens de l’adoration eucharistique, même parmi les prêtres, les personnes consacrées et les théologiens. Ne vous laissez pas décourager par les commentaires négatifs ou par les remarques désobligeantes qui pourraient vous démobiliser. Gardez bien vivante votre foi au Christ Ressuscité réellement présent dans le saint sacrement de son corps et de son sang. Continuez à témoigner l’amour de l’Église qui s’agenouille devant son Seigneur et qui reste à ses pieds, comme Marie de Béthanie, pour l’écouter longuement et l’adorer en silence.

Certains craignent que la pratique de l’adoration eucharistique nuise à la célébration du mystère pascal et à la mission sociale au nom du Seigneur ressuscité. C’est le contraire qui est vrai. L’adoration eucharistique, même en dehors de la messe, aide à garder le vrai sens de la messe et à raviver la flamme de l’engagement social au nom de la foi. Je constate que les paroisses qui ont des chapelles d’adoration sont en général les plus dynamiques et les plus apostoliques. J’invite ceux et celles qui s’inquiètent de l’orientation du Congrès à relire le document théologique de base du Congrès et la lettre pastorale Pour la vie du monde que je viens de publier pour expliquer le sens de l’Eucharistie. Elles découvriront que le lieu par excellence de l’adoration eucharistique est la célébration et que l’engagement pour une culture de la solidarité sociale fait partie des exigences de l’Eucharistie. Si toutefois leurs réticences signifiaient que l’Eucharistie n’est au fond qu’un repas convivial en souvenir de Jésus et que l’adoration n’y a pas sa place, je les inviterais à se demander si leur vision de l’Eucharistie est encore catholique. Je suis convaincu que l’élan missionnaire et l’implication sociale des chrétiens n’ont de force que s’ils s’enracinent dans l’adoration du Christ vivant, réellement présent dans la Sainte Eucharistie. Puisse le Congrès aider à faire tomber des préjugés à cet égard et ranimer à la fois l’engagement social et l’adoration eucharistique.

Bienheureuse Dina Bélanger
Bienheureuse Dina Bélanger

Jésus nous ouvre aujourd’hui son cœur eucharistique, comme il l’a ouvert à la Bienheureuse Dina Bélanger ou encore à Mère Julienne du Rosaire. Née de l’amour des Cœurs de Jésus et de Marie, la Congrégation qui l’accueille vit d’une spiritualité centrée sur l’Eucharistie. Dans sa famille religieuse, Dina trouve réponse à ses aspirations profondes. Pour Dina, l’expression de l’amour de Jésus atteint son sommet dans l’Eucharistie, effusion de tendresse, déversement de l’Infini dans le fini. L’Eucharistie est le foyer qui consume tout. C’est le soleil de chacun de ses jours. Sa prière est apostolique, confiante parce qu’avant tout eucharistique. Dina n’a de désir que celui de rassasier l’Infini avec les richesses mêmes de l’Infini: offrir Jésus au Père. Peut-elle utiliser offrande plus parfaite? Dans ce courant eucharistique, Dina nous a laissé une sublime prière: Voici Jésus l’Infini! Par le Coeur de l’Immaculée Marie, par le souffle enflammé de votre Esprit créateur, je vous l’offre. Riche de Jésus l’Infini, elle a toutes les audaces:

Il nous donne son Corps et son Sang par le ministère du prêtre pour que tous ensemble, dans l’Amour, nous l’offrions au Père en réponse à son amour infini. Le Père est ravi de recevoir l’offrande de son Fils unique de nos propres mains. Il en est profondément touché et en retour, il répand dans nos cœurs le Saint Esprit, l’Esprit d’Amour, par la sainte communion. Quelle merveille que la Sainte Communion! Elle est le sommet de l’adoration, c’est le ciel sur la terre. Une merveille qui est malheureusement méconnue et oubliée par trop de gens. Demandons pardon à Dieu pour les infidélités de notre peuple à son Alliance avec le Christ et offrons en réparation l’adoration fervente qui répond à la générosité du Père, du Fils et du Saint Esprit.

Frères et sœurs bien-aimés, adorateurs et adoratrices, merci d’être des flammes ardentes qui brûlez d’amour pour Dieu dans le sanctuaire de l’Église. Merci d’être des cœurs brûlants qui allez vers le monde à la rencontre de tous les besoins d’amour. Merci de porter fièrement la flamme du Congrès eucharistique international de Québec, comme des éclaireurs annonçant au monde la joyeuse nouvelle du Bon Pasteur qui donne sa vie pour ses brebis.

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