Je vous salue, Marie

le lundi, 01 janvier 2001. Dans Vierge Marie

Noël 2000 ! Quel anniversaire exceptionnel ! L'anniversaire du plus grand événement produit dans l'histoire du monde : La Naissance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, Prince de la Paix, Sauveur des hommes, Roi du Ciel et de la terre. Quoi de mieux pour nous préparer à bien vivre ce Noël exceptionnel, que de méditer, dans l'Évangile même, sur les grands événements qui ont précédé et suivi la naissance de notre Sauveur. Nous puisons la presque totalité du récit dans l'Évangile de saint Luc. Et nous ajoutons le récit de « L'adoration des Mages » tiré de l'Évangile de saint Mathieu. Th.T.

Annonce de la Naissance de Jésus

Au sixième mois de la conception de Jean-Baptiste, l'ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, vers une vierge fiancée à un homme appelé Joseph, descendant de David. Le nom de la vierge était Marie. Il entra chez elle et lui dit :

« Salut, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous. »

Tout émue par ces paroles, Marie se demandait ce que pouvait signifier cette salutation. L'ange dit alors :

« Ne craignez pas, Marie ; car vous avez trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que vous allez concevoir et enfanter un fils auquel vous donnerez le nom de Jésus. Il sera grand et appelé fils du Très-Haut. Le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père, il régnera sur la maison de Jacob à jamais, et son règne n'aura pas de fin. »

Mais Marie dit à l'ange : « Comment cela se fera-t-il, puisque je ne connais point d'homme ? »

L'ange lui répondit : « L'Esprit-Saint viendra sur vous, et le Très-Haut, dans sa puissance, vous prendra sous son ombre ; aussi ce saint enfant que vous mettrez au monde sera appelé Fils de Dieu. Voici, d'ailleurs, qu'Élisabeth, votre parente, est également enceinte d'un fils dans sa vieillesse ; on la disait stérile, mais elle en est à son sixième mois, car rien n'est impossible à Dieu. »

Marie dit alors : « Je suis la servante du Seigneur ; qu'il me soit fait selon votre parole ! » Et l'ange la quitta.

Inquiétude de Joseph

(Selon saint Mathieu) Avant qu'ils eussent habité ensemble, Marie, fiancée à Joseph, se trouva enceinte par la vertu de l'Esprit-Saint. Joseph étant un homme juste, ne voulant pas la diffamer, résolut de la renvoyer secrètement. Il y pensait, lorsqu'un ange du Seigneur lui apparut en songe, disant : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, car sa conception est de l'Esprit-Saint. Elle va mettre au monde un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus, car c'est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. Tout cela arrivera pour que s'accomplit la parole du Seigneur dite par le prophète : Voici que la Vierge enfantera un fils et on lui donnera le nom d'Emmanuel, ce qui veut dire Dieu avec nous. »

À son réveil, Joseph fit ce que lui avait prescrit l'ange du Seigneur, et il prit chez lui son épouse. Et sans qu'il l'eût connue, elle enfanta un fils, et il lui donna le nom de Jésus.

La Visitation

(saint Luc) En ces jours-là, Marie partit et se rendit en hâte au pays des montagnes, dans une ville de Juda. Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth. Or, dès qu'Élisabeth eût entendu la salutation de Marie, l'enfant tressaillit dans son sein et Élisabeth remplie du Saint-Esprit, s'exclama à haute voix :

« Vous êtes bénie entre toutes les femmes, et béni est le fruit de votre sein ! D'où m'est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne à moi ? Car votre salutation n'a pas plutôt frappé mes oreilles, que l'enfant a tressailli de joie dans mon sein. Oui, bienheureuse celle qui a cru en l'accomplissement des promesses qui lui ont été transmises de la part du Seigneur. »

Marie dit alors :

Le Magnificat

Mon âme glorifie le Seigneur, et mon esprit a tressailli de joie en Dieu mon Sauveur,

Parce qu'il a jeté les yeux sur la bassesse de sa servante : car voici que désormais toutes les générations me diront bienheureuse.

Parce que celui qui est puissant a fait en moi de grandes choses, et son nom est saint.

Et sa miséricorde s'étend d'âge en âge sur ceux qui le craignent.

Par son bras il a accompli de grandes choses : il a dispersé les superbes de cœur ;

Il a renversé les puissants de leur trône, et il a élevé les humbles ;

ll a rassasié de biens les affamés, et il a renvoyé les riches les mains vides.

Il a adopté Israël son serviteur, se souvenant de sa miséricorde.

Ainsi qu'il l'avait promis à nos pères, en faveur d'Abraham et de sa postérité, à jamais.

Marie demeura avec Élisabeth environ trois mois, puis s'en retourna chez elle.

La naissance de Jean-Baptiste

Le temps arriva pour Élisabeth de mettre au monde un fils. Ses voisins et ses proches, informés de la grande miséricorde du Seigneur à son égard, s'en réjouissaient avec elle. Le huitième jour, ils vinrent pour la circoncision de l'enfant. On voulait l'appeler Zacharie, du nom de son père : mais sa mère, prenant la parole, dit : « Non, il s'appellera Jean. »« Mais, lui répliqua-t-on, il n'y a personne de ta parenté qui porte ce nom ! » Alors on demanda par signes au père comment il voulait qu'on l'appelât. Celui-ci se fit apporter une tablette et écrivit : « Jean est son nom » ; et ils en furent tous étonnés. Au même instant, sa bouche s'ouvrit, sa langue se délia, et il louait Dieu. La crainte s'empara dès lors de tous les voisins, et, dans toute la montagne de Judée, on se racontait tous ces événements. Et tous ceux qui les apprirent en gardèrent le souvenir dans leur cœur, en se disant : « Que sera donc cet enfant ? » Et de fait, la main du Seigneur était avec lui.

Le Benedictus

Et Zacharie, son père, rempli du Saint-Esprit se mit à prophétiser : Béni soit le Seigneur, le Dieu d'Israël, qui a visité et délivré son peuple, en nous suscitant un sauveur puissant dans la famille de David, son serviteur selon qu'il l'avait promis jadis par la bouche de ses saints prophètes, afin de nous sauver de nos ennemis et de la main de tous ceux qui nous haïssent. Ainsi, miséricordieux envers nos pères, Se souvient-il de son alliance sainte, du serment fait à Abraham, notre père, de nous accorder que, sans crainte, délivrés de nos ennemis, nous le servions, en sa présence, dans la sainteté et la justice, tous les jours de notre vie. Et toi, petit enfant, tu seras appelé prophète du Très-Haut ; car tu précéderas le Seigneur, pour lui préparer les voies, donner à son peuple la science du salut, par la rémission des péchés, grâce à la tendresse miséricordieuse de notre Dieu, qui fera lever sur nous son Soleil, pour éclairer ceux qui sont assis dans les ténèbres et l'ombre de la mort, et guider nos pas dans le chemin de la paix.

Cependant l'enfant grandissait, et son esprit se développait. Et il demeura dans les solitudes jusqu'au jour où il se manifesta devant Israël.

Naissance de Jésus à Bethléem

En ces jours-là parut un édit de César-Auguste, décrétant le recensement de toute la terre. Ce premier recensement se fit au temps où Quirinius était gouverneur de Syrie. Et tous allaient se faire inscrire, chacun dans sa propre cité. Joseph, laissant donc la ville de Nazareth en Galilée, monta en Judée jusqu'à la ville de David nommée Bethléem, - car il était de la descendance de David, — pour s'y faire inscrire avec Marie, son épouse, qui était enceinte.

Pendant qu'ils étaient là, le moment vint où Marie devait enfanter. Elle mit au monde son fils premier-né. Elle l'enveloppa de langes et le coucha dans une crèche, parce qu'il n'y avait pas de place pour eux à l'hôtellerie.

Annonce aux bergers

Il y avait dans cette région des bergers qui passaient la nuit dans les champs pour y garder leur troupeau.

Un ange du Seigneur leur apparut et la gloire du Seigneur les enveloppa de lumière ; et ils furent saisis d'une grande frayeur. Mais l'ange leur dit :

« Ne craignez pas, car voici que je vous annonce une grande joie, qui le sera aussi pour tout le peuple : il vous est né aujourd'hui, dans la cité de David, un Sauveur, qui est le Messie. Et voici le signe qui vous le fera connaître : vous trouverez un nouveau-né enveloppé de langes et couché dans une crèche. »

Et soudain se joignit à l'ange une troupe nombreuse de l'armée céleste, qui louait Dieu en disant : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté ! »

Lorsque les anges les eurent quittés pour le ciel, les bergers se dirent entre eux : « Allons donc à Bethléem voir cet événement que le Seigneur nous a fait connaître. » Il s'empressèrent d'y aller et trouvèrent Marie, Joseph et le nouveau-né couché dans la crèche. À cette vue, ils racontèrent ce qui leur avait été dit de cet enfant ; et tous ceux qui les entendirent furent émerveillés de ce que les bergers leur disaient. Quant à Marie, elle retenait toutes ces choses et les méditait dans son cœur.

Puis les bergers s'en retournèrent, glorifiant et louant Dieu de tous ce qu'ils avaient vu et entendu, conformément à ce qui leur avait été annoncé.

Adoration des Mages

(Selon Saint Mathieu) Jésus étant né à Bethléem de Judée, au temps du roi Hérode, des Mages vinrent d'Orient à Jérusalem. Ils demandèrent « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu son étoile en Orient et nous venons l'adorer. »

À cette nouvelle, le roi Hérode se troubla, et tout Jérusalem avec lui. Il rassembla tous les princes des prêtres et les scribes du peuple, et leur demanda où le Christ devait naître. Ceux-ci répondirent : « À Bethléem de Judée » ; car voici ce qu'écrit le prophète :

« Et toi Bethléem, terre de Juda, tu n'es pas la moindre parmi les principales villes de Juda, car de toi sortira le chef qui gouvernera Israël, mon peuple. »

Hérode fit alors venir secrètement les Mages, s'enquit auprès d'eux avec soin du temps où l'étoile était apparue, puis les envoya à Bethléem : « Allez, dit-il, informez-vous exactement de cet enfant ; quand vous l'aurez trouvé, revenez me le dire, afin que j'aille, moi aussi, l'adorer. » Sur ces paroles du roi Hérode, les Mages partirent.

Or l'étoile qu'ils avaient vue en Orient les précédait jusqu'au moment où elle vint s'arrêter au-dessus de l'endroit où était l'enfant. À la vue de l'étoile, ils furent remplis d'une grande joie. Entrés dans la maison, ils trouvèrent l'enfant avec Marie, sa mère. Tombant à genoux, ils l'adorèrent. Ils ouvrirent ensuite leurs trésors et lui offrirent en cadeaux de l'or, de l'encens et de la myrrhe.

Après quoi, avertis en songe de ne pas revenir chez Hérode, ils s'en retournèrent dans leur pays par un autre chemin.

Fuite en Égypte

Quand ils furent partis, un ange du Seigneur apparut à Joseph, en songe, et lui dit : « Lève-toi, prends l'enfant et sa mère, fuis en Égypte, et demeure là jusqu'à ce que je t'avertisse ; Hérode, en effet, va rechercher l'enfant pour le faire mourir. »

S'étant levé, dans la nuit même, il prit l'enfant et sa mère, partit pour l'Égypte. Il y demeura jusqu'à la mort d'Hérode. Ainsi s'accomplissait ce que le Seigneur avait dit par le prophète « D'Égypte j'ai rappelé mon fils. »

Les saints Innocents

Alors, Hérode, voyant qu'il avait été joué par les Mages, entra dans une grande colère. Il envoya tuer, dans Bethléem et les alentours, tous les enfants de deux ans et moins, d'après le temps dont il s'était soigneusement informé des mages. Ainsi fut accompli ce qui avait été dit par le prophète Jérémie : « On entend dans Rama des plaintes et des cris répétés : Rachel pleure ses enfants ; elle refuse d'être consolée, parce qu'ils ne sont plus ! »

Retour d'Égypte

À la mort d'Hérode, un ange du Seigneur apparut en songe à Joseph, en Égypte, et lui dit : « Lève-toi, prends l'enfant et sa mère et retourne dans la terre d'Israël ; ceux, en effet, qui en voulaient à la vie de l'enfant sont morts ». Joseph se leva, prit l'enfant et sa mère et rentra en pays d'Israël. Ayant appris toutefois qu'Archélaüs régnait en Judée à la place de son père Hérode, il craignit d'y revenir. Averti en songe, il se retira en Galilée, et vint habiter un ville appelée Nazareth. Ainsi s'accomplissait l'oracle des prophètes : « ll sera appelé Nazaréen. »

Enseignement de Jésus

Qu'est venu nous enseigner Jésus ? Son sermon sur la Montagne, au début de sa vie publique, donne la charte, les exigences et l'esprit du nouveau royaume spirituel que Jésus est venu implanter. Les huit béatitudes, par lesquelles le Christ commence son sermon, donnent le programme complet et parfait de la vie chrétienne :

« Bienheureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à eux !

« Bienheureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés !

« Bienheureux les humbles, car ils posséderont la terre !

« Bienheureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés !

« Bienheureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde !

« Bienheureux les cœurs purs, car ils verront Dieu !

« Bienheureux les pacificateurs, car ils seront appelés fils de Dieu !

« Bienheureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des cieux est à eux !

« Bienheureux serez-vous, lorsqu'on vous insultera et persécutera, lorsqu'on dira faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi : réjouissez-vous et exultez, car votre récompense sera grande dans les cieux ! C'est ainsi qu'ils ont persécuté les prophètes qui vous ont précédés. »

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