Deux colonnes de salut: L’Eucharistie et l’Immaculée

le dimanche, 01 mai 2005. Dans Catéchèses et enseignements

Saint Jean Bosco, grand éducateur et fondateur des Salésiens, est né dans le Piedmont, en Italie, le 16 août 1815 ; il mourut à Turin, le 31 janvier 1888. Ses deux grandes dévotions : l’Eucharistie et la Sainte Vierge. Elles furent les deux phares de sa vie et de son Œuvre qui a fait des saints, dont un de ses élèves, Dominique Savio, décédé à 15 ans, tout comme Carlo Acutis. Et on a vu que pour le jeune Carlo, les deux phares de sa vie ont été aussi l’Eucharistie, son « autoroute vers le Ciel » et la Vierge Marie, qu’il appelait la « seule femme de sa vie ».

Ce sont ces deux phares, ces deux colonnes, qui sauveront aussi l’Église entière. Le 14 mai 1862, 22 premiers Salésiens prononçaient leurs vœux publics. Dans ce même mois de Marie, Don Bosco eut un songe qu’il raconta le lendemain à ses élèves comme suit :

Transportez-vous, par l’imagination, au fond de la mer, ou plutôt sur un récif isolé au milieu des flots. Sur cette immensité à perte de vue, un nombre incalculable de vaisseaux rangés en bataille. Leurs proues sont munies de terribles éperons ; leurs flancs remplis d’armes de tous genres : canons, fusils, bombes incendiaires, et, chose étrange, de livres. Ils se préparent à livrer un combat terrible à un immense cuirassé qu’ils veulent détruire. Celui-ci, majestueux et redoutable, commande à toute une escorte d’embarcations, qui tentent de repousser la flotte ennemie. Hélas ! la mer et le vent favorisent l’adversaire.

Au milieu des vagues, les dominant de toute leur hauteur, deux colonnes : la première est surmontée d’une statue de la Vierge toute pure — chapelet suspendu au bras, — à ses pieds, cette inscription : Secours des chrétiens. Sur l’autre, plus élevée et plus massive brille l’Hostie Sainte avec ces mots : Salut des croyants.

La situation paraît plutôt compromise pour le navire qui assure le commandement général, et dont le capitaine se trouve être le Pontife Suprême lui-même. Devant l’imminence du péril, il convoque immédiatement les pilotes des embarcations alliées pour délibérer sur les décisions à prendre. Les voici bientôt tous groupés autour de lui ; mais le vent et la tempête redoublant de fureur les obligent à regagner leur poste.

Quelques minutes d’accalmie leur permettent une deuxième réunion pendant que le navire continue sa route. Malheureusement, la tempête reprend de plus belle. Le Pape, debout à la barre, s’efforce de conduire le navire entre les deux colonnes garnies d’ancres, de chaînes et de crochets.

Pendant ce temps, les ennemis multiplient leurs assauts. Les écrits, les livres, les matières incendiaires qu’ils jettent à bord, les canons, les fusils, les pointes de fer font une effrayante besogne et leurs proues infernales heurtent furieusement le navire papal. Mais tous leurs élans restent vains. Chaque nouvel assaut est un nouvel insuccès. Calme et tranquille, le majestueux navire continue sa route.

Un moment donné pourtant, un formidable coup de proue ouvre dans son flanc une large et profonde blessure. Mais un souffle mystérieux descendant des colonnes cicatrise aussitôt l’ouverture. Au milieu du grondement de la canonnade, du crépitement des balles et du grincement des ferrures, les vaisseaux ennemis s’entrechoquent, se brisent et coulent. L’ennemi furieux entreprend alors sur les ponts un corps à corps furieux ; les mains et les poings se tordent dans la mêlée, pendant que pleuvent blasphèmes et malédictions. Tout-à-coup, le Pape lui-même est frappé. Il tombe ; ses sujets le relèvent mais un deuxième coup l’abat : il est frappé à mort. Un cri de victoire retentit. Sur les vaisseaux ennemis, on exulte et on danse.

Cependant, la mort du Pape est à peine connue que le successeur est élu. Les adversaires perdent courage.

Le nouveau Pontife passe à travers tous les obstacles et conduit le vaisseau entre les deux colonnes, où il amarre solidement la proue à la colonne de l’Hostie et la poupe à celle de la Vierge.

Alors, panique générale, désordre indescriptible. Tous les ennemis se dispersent. Leurs navires se heurtent et se brisent. Ceux qui coulent tâchent de faire couler les autres. Quelques vaisseaux qui avaient lutté, vaillamment pour le pape, viennent, eux aussi, s’attacher aux colonnes. D’autres qui, loin du danger, avaient attendu prudemment la victoire, suivent leur exemple. Sur la mer règne maintenant un grand calme.

Don Bosco demanda au père Michel Rua (qui devait lui succéder à la tête des Salésiens) : « Que pensez-vous de cette histoire ? »

Don Rua répondit : « Il me semble que le navire du pape est l’Église, dont il est le chef : les navires, les hommes, la mer, ce monde. Ceux qui défendent le grand navire sont les bons qui aiment le Saint-Siège, les autres ses ennemis, qui essaient de le détruire avec toutes sortes d’armes. Il me semble que les deux colonnes de salut sont la dévotion à Marie et au saint sacrement de l’Eucharistie.

Don Bosco ajouta : « Tu as bien dit. Les navires ennemis sont des persécutions. De très graves troubles sont en préparation pour l’Église. Ce qui a été jusqu’à présent n’est presque rien comparé à ce qui doit se passer. Ses ennemis sont représentés sur des navires qui tentent de couler le navire principal. Il ne reste que deux moyens pour se sauver dans une telle tourmente : la dévotion à Marie Très Sainte, et la sainte communion, en utilisant tous les moyens et en faisant de notre mieux pour les pratiquer et les faire pratiquer partout et par tous. »

Saint Jean Bosco

 

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