Nous serons jugés sur l’amour

Alain Pilote le lundi, 01 janvier 2018. Dans Éditorial

Jugement particulierLa fin de notre vie terrestre est définie habituellement par le mot «mort», mais il serait plus juste de parler de «passage», car même si notre corps meurt et tombe en poussière, notre âme elle, ne meurt pas, elle est immortelle, et nous passerons l’éternité soit au paradis, soit en enfer. C’est ce que rappelle l’image en page couverture de ce numéro de Vers Demain, tirée du Catéchisme en images, le «jugement particulier»: après notre mort, notre âme se trouvera en présence de Jésus-Christ, pour être jugée selon ses œuvres, et entendre la sentence qui réglera à jamais son sort heureux ou malheureux.

Nous voyons, à gauche, le jugement du juste, et, à droite celui du pécheur. L’âme du juste est présentée à Jésus-Christ par son ange gardien, précédé de la Sainte Vierge et de saint Joseph. Un ange tient d’une main la couronne qui lui est réservée et, de l’autre, la balance de la justice, où ses mérites sont pesés, et dans laquelle le plateau du bien l’emporte. Jésus-Christ l’accueille avec bonté et prononce sur elle un jugement favorable. L’âme du pécheur comparaît aussi devant le souverain Juge, mais elle se voile la face, ne pouvant soutenir son regard. Elle est escortée par les démons et liée par une chaîne que tire Lucifer. Le plateau du mal l’emporte sur celui du bien dans la balance de sa justice; Jésus-Christ la repousse et prononce contre elle la terrible sentence de l’éternelle réprobation.

Tout être humain sera ainsi jugé après son dernier soupir sur terre, selon ses œuvres. Saint Jean de la Croix résume le tout dans cette formule: «Au soir de notre vie, nous serons jugés sur l’amour», l’amour de Dieu et du prochain. Jésus nous le dit aussi au chapitre 25 de l’Évangile selon saint Matthieu: «J’avais faim, et vous ne m’avez pas donné à manger… toutes les fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces petits, c’est à moi que vous ne l’avez pas fait.» Comme nous le rappelle le pape François, Jésus s’identifie aux pauvres.

L’existence de l’enfer est un mystère et une vérité de foi que nous devons prendre au sérieux, qui a été confirmé par Jésus Lui-même plusieurs fois dans l’Évangile, mais qui continue tout de même de choquer notre mentalité moderne, et on préfère l’ignorer, ou croire que tout le monde va aller au ciel automatiquement. Comment, dira-t-on, un Dieu si bon pourrait-il permettre que des gens passent une éternité séparés de Lui, à souffrir dans un feu atroce ? La clé pour comprendre ce mystère, c’est que Dieu respecte notre liberté, parce que justement Il nous aime. Mais parce qu’Il nous aime, Il nous donne aussi tous les moyens pour éviter l’enfer: la prière et les sacrements, avant tout la confession de nos péchés au prêtre, pour ne pas rendre vain le sacrifice de la mort de Jésus sur la croix pour nous. De nombreux saints ont reçu de Dieu la grâce de voir la réalité de l’enfer, entre autres, saint Jean Bosco, l’apôtre des jeunes, dont le témoignage est particulièrement frappant.

L’important est donc de chercher à accomplir la volonté de Dieu, de découvrir notre vocation, où nous pouvons mieux mettre au service du Royaume de Dieu les talents que Dieu nous a donnés. Selon le Concile Vatican II, tel que défini dans le document sur l’apostolat des laïcs, la façon normale pour les fidèles de se sanctifier est de rendre l’ordre social conforme à l’Évangile, à la volonté de Dieu. Et le plus grand ennemi de Dieu dans la société actuelle, comme nous le rappelle souvent le pape François, c’est l’argent: «Vous ne pouvez pas servir deux maîtres, Dieu et l’argent.» Quand l’argent devient une idole, il nous empêche de voir le pauvre devant nous.

C’est justement la vocation de Vers Demain de combattre le dieu-argent, et de le mettre au service de la personne humaine. À cet effet, nous venons même d’ouvrir une nouvelle maison de formation en Équateur. Vers Demain propose le Crédit Social, «une philosophie de fraternité basée sur le christianisme», qui «mettrait l’argent à sa place», qui s’attaque au vrai problème actuel, le problème d’argent.

C’est une tâche immense, pour laquelle nous avons bien sûr besoin de l’aide et de la grâce de Dieu. Saint Padre Pio a composé une très belle prière pour demander cette grâce: «reste avec moi, Seigneur». Bonne lecture!

Alain Pilote

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