Recule-t-on de 15 années ?

le vendredi, 15 février 1946. Dans Embauchage intégral

Il y a quinze ans, on était embarqué dans une période de misère en face de l'abondance, de chômage en face des besoins. On accusait les ma­chines et on blâmait le progrès, au lieu de s'en prendre aux manipulateurs de l'argent et à leurs valets de la politique.

 On semble en revenir là.

Le chômage a reparu et augmente à Québec — et ailleurs. La ville de Québec entreprend des tra­vaux d'égouts et d'aqueduc sur la première avenue de Limoilou. Et voilà qu'au conseil de ville de l'intellectuelle capitale de Nouvelle.France, on s'oppose à ce qu'une seule pelle mécanique fasse son apparition sur les chantiers. La machinerie au garage et les hommes dans la boue ! — pour que ces hommes aient le droit de manger.

Est-ce un égout et une conduite d'eau qu'on veut ? Ou bien, veut-on seulement occuper des hommes ?

Voilà où mène la stupide opposition au dividen­de pour distribuer les fruits du progrès, et l'atta­chement irréductible au fameux règlement en vertu duquel nul ne peut toucher aux produits du pays s'il n'a pas participé personnellement à la pro­duction quelque part.

La guerre perpétuelle, la destruction des machi­nes, l'atrophie du cerveau humain, devraient être réclamée par les prédicants de l'embauchage in­tégral.

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