Tout le monde peut voir de ce temps-ci le panneau-réclame de Canada Packers, en belles couleurs, avec cinq cochons propres comme des sous neufs, et la phrase triomphale :
"Un seul petit cochon reste à la maison. 4 sur 5 s'en vont outre-mer".
Ce ne doit pas être une invention, mais un fait basé sur les statistiques de Canada Packers.
Pour chaque cochon qu'il consomme, le Canada en envoie quatre à l'étranger. Un pour nous, quatre pour eux, et les cinq viennent de nous.
Cela veut dire que le Canada peut nourrir, au moins en tant que la viande de porc est concernée, cinq fois sa population.
Malgré les 800,000 jeunes gens qui sont à l'armée et ne contribuent aucunement à l'élevage des cochons, nos porcheries canadiennes peuvent fournir cinq fois les besoins du pays.
N'est-ce pas qu'on vivait sous un régime bien intelligent lorsqu'on se privait de nourriture avant la guerre ? Et les mêmes comédiens qui conduisaient la barque avant la guerre sont encore au gouvernail aujourd'hui ! La guerre leur va, parce que la destruction et le régime auquel ils sont soudés font excellent ménage.
La guerre finie, la compagnie Canada Packers ne pourrait-elle pas ouvrir un établissement spécial pour disposer de certains farceurs malfaisants, financiers ou politiciens, les changer en produits Maple Leaf sans leur causer trop de douleur, et les expédier le plus loin possible ?