Le 15 novembre dernier, à l'église de Fatima, de Val d'Or, bondée de paroissiens, Jean-Claude Chevalier présentait au nom de « Développement et Paix » une pétition pour l'abolition des dettes des pays. Tous les paroissiens ont signé la pétition avec empressement et l'Abbé Georges Houle a prêté son concours. Voici le message de Jean-Claude Chevalier :
Dans le cadre du Jubilé de l'An 2,000, le Pape Jean-Paul II et les évêques du monde entier, en union avec lui, ont organisé une pétition afin d'affranchir les pays durement accablés par leurs dettes extérieures. Développement et Paix se veut l'organisme qui transmet le message du Pape et des évêques.
Ainsi, même plus de 150 ans après l'abolition officielle de l'esclavage, tous les pays, y compris le Canada, sont retenus par une dette qu'il est mathématiquement impossible de rembourser totalement.
À cause de ce système, 60% de la population de la terre possède à peine 6% des richesses ; tandis que les 20% les plus riches possèdent 83% de la planète. Comment en sommes-nous arrivés à un tel résultat ? Très facile à comprendre : pour donner un exemple plus près de nous, une étude rendue publique révèle que la dette du Canada qui est de $590 milliards est composée en fait à 93% pour l'intérêt. Les emprunts réels et originaux sont de $42 milliards et ont été remboursés depuis longtemps. La situation est encore pire dans d'autres pays, dont justement les pays de l'Amérique centrale dont il est question dans le message de Mgr Drainville.
Nous sommes tenus en tutelle par un système d'institutions financières voraces et elles se servent des gouvernements pour nous imposer des politiques aussi improvisées que sou- daines de remboursement de la dette nationale pour soi-disant atteindre le « déficit 0 », quel qu'en soit le prix. On fait appel à chacun de nous pour participer à ce qu'on surnomme « l'effort collectif ». En fait, l'effort collectif consiste surtout à collecter des sommes d'argent énormes chez le peuple pour les remettre dans les mains des milliardaires.
Et avec ces milliards qu'ils amassent de cette façon, on explique très bien pourquoi, presque à tous les jours, on entend dire qu'une grande chaîne de magasins ou institutions vient ou veut être fusionnée avec une autre.
Dans les pays qu'on croyait en voie de développement, les obligations de rembourser soudainement la dette ont fini par détruire tout le système de santé et d'éducation, Dans ces pays, on demande aux femmes de supporter l'effort collectif » de la dette publique par du travail non rémunéré afin de palier à la disparition des nombreux services gouvernementaux d'éducation et de santé. Et comme dans ces pays, il n'y a presque pas d'argent, (ils ne peuvent pas faire de téléthon,) les hôpitaux ne fonctionnent pas, les gens meurent dans les corridors et à l'urgence ; « l'effort collectif » qu'on leur a demandé ne constituait finalement qu'un moyen pour les réduire à nouveau à l'esclavage.
Au Canada et au Québec, sommes-nous à l'abri de ce danger qui nous guette ?
L'Église universelle, dans un esprit d'amour, à la suite de Jésus de Nazareth, vient, à son tour, aujourd'hui, ébranler les tables du Fonds Monétaire International et de la Banque Mondiale. Si Jean-Paul II nous invite à signer la pétition pour l'abolition des dettes extérieures, c'est qu'il sait très bien qu'elles ont été payées plusieurs fois.
Vous êtes invités à participer à cette démarche mondiale... à signer (cette pétition). Cette pétition sera présentée au gouvernement canadien au mois de mai 1999 et aux leaders des pays du G-8 en juin 1999. Nous en entendrons sûrement parler de nouveau.
En terminant, profitons de l'occasion pour rendre grâce au Père Créateur pour l'extraordinaire don de sa création. Il nous veut prospères et libres et le Créateur veut aussi que l'abondance de sa création soit distribuée à tous et à chacun, grâce à un argent serviteur de la personne humaine. La seule dette que nous avons envers le Créateur, (pour l'abondance qu'il nous donne) c'est de Lui dire MERCI.
Jean Claude Chevalier