Pas prêts, les financiers ?

le dimanche, 15 novembre 1942. Dans Réflexions

Du Financial Post, de Toronto :

"Il semble que la victoire des Nations-Unies est encore très éloignée, ce qui n'en est que mieux pour la planification d'après-guerre." Le journal créditiste de l'Alberta, Today and Tomorrow, relève cette phrase singulière du Financial Post et pose des questions opportunes. Pourquoi vaut-il mieux, pour l'après-guerre, que notre victoire soit encore reculée, que la guerre dure encore longtemps ?

Est-ce parce que la guerre n'a pas encore détruit assez de choses pour que tout le monde soit bien occupé à reconstruire après la guerre ?

Est-ce parce que la guerre n'a pas encore tué assez d'hommes pour éviter un surcroît de main-d'œuvre et du chômage après la guerre ?

Est-ce parce que la guerre ne nous a pas encore fait assez souffrir pour nous décider à briser les entraves qui empêchent de jouir de la production en temps de paix ?

Est-ce parce que la guerre n'a pas encore assez duré pour permettre aux gros, sous la protection de décrets-lois, de manger tous les petits qui restent ?

Est-ce parce que la bureaucratie, favorisée par la guerre, n'a pas encore eu le temps de planter ses crocs partout et de "planifier" le monde de demain ?

Si ce n'est pour aucune de ces choses, pourquoi la victoire tout de suite, suivie de la paix tout de suite, est-elle indésirable ? Pourquoi la prolongation de la guerre est-elle une bénédiction ?

 

 

Poster un commentaire

Vous êtes indentifier en tant qu'invité.