Femmes, vous perdez vos libertés

Gilberte Côté-Mercier le samedi, 01 octobre 2005. Dans Famille

Revenez à votre rôle de formatrices d'hommes

Le Verbe souffrant

Comment parler aux femmes ? Les hommes ne savent pas se faire entendre d'elles, ni les autres femmes. Le cœur de la femme est un vase clos. Nul ne peut le pénétrer jusqu'au fond, sinon Dieu lui-même. Si Marie est le trésor scellé dont l'Esprit-Saint seul possède le secret, on peut en dire autant peut-être de toutes les autres femmes, des méchantes comme des bonnes. Chacune garde en son plus intime un secret réservé à Dieu, que nul autre ne peut découvrir.

C'est pourquoi Dieu seul, il me semble, peut parler au cœur des femmes, et peut l'émouvoir assez profondément pour le changer si nécessaire et en faire un coeur neuf. C'est le Dieu Amour qui fait les cœurs. Et ce Dieu Amour connaît la souffrance. C'est un Dieu crucifié. Les femmes aussi connaissent la souffrance, elles aussi sont des crucifiées. Le Verbe de Dieu souffrant est la seule Parole que les femmes écoutent parce qu'elles se reconnaissent elles-mêmes dans la souffrance. C'est donc le Christ en croix seul qui peut vaincre les filles d'Ève : l'ambitieuse, l'orgueilleuse, la jalouse de Dieu Lui-même.

Sur le Calvaire, outre Jean, l'unique de tous les hommes amis de Jésus, il n'y avait que des femmes. Sur le chemin, ç'avait été Véronique, une femme n'est-ce pas, qui avait affronté les soldats ivres et enragés, elle s'était faufilée hardiment pour se rendre jusqu'au visage de Jésus afin d'essuyer tendrement le sang, les sueurs et les larmes. Au pied de la croix, c'était Marie Cléophas et Marie Salomé, deux mères de six apôtres, celles qui avaient donné la vie à six d'entre les onze qui évangéliseraient le monde entier. À genoux dans la poussière du calvaire, arrosant le sol de ses larmes, c'était Madeleine, la grande amie au cœur de feu, qui achevait de se convertir à la vue de l'Amour infini en croix. Et debout au pied du Fils de Dieu assassiné par les hommes, debout, courageuse et forte comme toutes les mères devant les malfaiteurs, et le coeur plein de miséricorde, c'était Marie, une autre femme, l'Immaculée, la toute belle, qui, dans des douleurs inouïes, enfantait à la vie éternelle tous ses enfants.

Pourquoi donc était-ce des femmes qui se tenaient auprès du Verbe souffrant et mourant ? Parce que les femmes comprennent le langage de la souffrance. Les femmes ne comprennent pas les mots, les phrases. Elles comprennent les larmes des faibles. Elles sont des mères, et tous sont des enfants pour elles, surtout les petits, les persécutés, les malades, ceux qui ont besoin d'être aimés.

Femmes, je ne peux pas vous parler avec des mots, moi non plus. Je demande au Verbe en croix de se faire entendre à votre coeur.

Ève et Marie

"Ô femmes chrétiennes, votre mission est grande ! Vos maris, vos frères s'imaginent peut-être que tout irait mieux et même bien si on pouvait changer la forme du gouvernement ou celle de l'État, transformer la société dans un sens ou dans l'autre. Vous-mêmes le croyez peut-être à force de l'entendre dire ou de voir les hommes en discuter entre eux.

"Or, l'avenir est entre vos mains et non en celles des technocrates, ministres, directeurs, commissaires, conducteurs, ingénieurs, experts et référendaires, car c'est vous qui, d'abord, formez les hommes, référendaires, experts, ingénieurs, conducteurs, commissaires, directeurs, etc. Tous ont été des enfants, et de leur éducation — sauf grâces extraordinaires — dépendra leur comportement dans les charges qu'ils auront à remplir, et l'avenir de la société entière." (Itinéraires, mars 1964)

Femmes, votre mission est grande, parce que c'est vous qui faites les hommes. Vous les faites dans votre coeur d'abord, puis vous les lancez dans a vie. La vie de demain pour tous sera ce que vous la faites aujourd'hui, par les hommes qui seront sortis de vous.

Femmes, pour faire des hommes, il vous faut beaucoup de vertus. Vous avez un modèle à suivre, le modèle des femmes, Celle qui est appelée la Porta Cœli, porte du Ciel, porte de Dieu. Les hommes que font les femmes sont destinés à Dieu. Les femmes doivent faire des hommes pour Dieu. Toutes les femmes ont la mission d'être des portes du Ciel, des portes de Dieu. Ce sont les femmes qui ouvrent la vie, la vie terrestre et la vie céleste à l'humanité.

Le péché d'Ève, c'est de détourner Adam de la pensée de Dieu, de la volonté de Dieu. Elle attire sur elle l'attention d'Adam. Usant de son influence sur Adam, elle fait prévaloir sa propre volonté sur la volonté de Dieu.

Nos femmes chrétiennes, aujourd'hui, pour savoir si elles suivent Marie, leur vrai modèle ou bien Ève le modèle brisé, pour savoir cela, on n'a qu'à se demander si elles conduisent à Dieu les hommes qui les entourent. Hélas ! la réponse négative est vite trouvée. Par leur vêtement immodeste, indécent, hideux, confectionné par les ennemis de Dieu, plusieurs femmes d'aujourd'hui sont scandaleuses et ouvrent pour le grand nombre, les portes non pas du Ciel, mais de l'enfer.

Un peu d'histoire

On sait que, dans l'ancien temps, les femmes étaient tenues cachées par la société. Les religions, même les païennes, isolaient leurs femmes. Elles les couvraient tout entières, même la tête, et les enfermaient dans des appartements spéciaux, réservés à elles seules.

Quand donc les femmes ont-elles pris leur liberté ? Quand ont-elles pu sortir au grand jour et coudoyer les hommes sans être un danger pour eux et pour la société, et sans que les hommes soient un danger pour elles ? Quand donc l'heure de la libération a-t-elle sonné pour les femmes ? Bien avant le suffrage universel féminin, croyez-moi !

C'est le christianisme qui a permis aux femmes de vivre au milieu des hommes, parce que les sacrements et la prière ont apporté aux femmes la pureté et l'humilité, et aux hommes la pureté et la force morale. Le christianisme a consacré la femme, il lui a conféré, comme à Marie, le caractère sacré de mère inspirant le respect et conduisant les hommes au bonheur, celui que le christianisme promet, le bonheur de l'abnégation du corps pour la glorification de l'âme.

Le christianisme a purifié le coeur des femmes. Il en a chassé le démon de la vanité, de la coquetterie, les démons de l'intrigue, de la jalousie, de la séduction, les démons de l'égoïsme, de la haine. Le christianisme a fait s'épanouir la pureté dans le coeur des femmes, l'humilité, la modestie, la pudeur. Et c'est alors que la société a pu laisser les hommes et les femmes se rencontrer, parce qu'ils étaient devenus capables de vivre comme frères et soeurs.

Le modèle des femmes chrétiennes, c'est Marie, qui a vécu au milieu des apôtres, après la mort de son fils. Marie, l'Immaculée, Celle qui est brillante comme le soleil, belle comme les étoiles, et douce comme la lune. Et c'est la Vierge Marie qui, par sa vertu, a donné la liberté aux femmes. C'est de son passage sur la terre que date l'affranchissement social des femmes. Et si les femmes veulent garder ces libertés, elles doivent demeurer chrétiennes, continuer à imiter la Vierge Marie.

Les femmes d'aujourd'hui, qui s'habillent si mal, qui sont des objets de scandale et qui conduisent notre société à sa décadence, ne suivent pas la très Sainte Vierge Marie. Elles seront responsables de la perte de nos libertés. Quand les hommes seront devenus sauvages à cause de nous, ils nous dévoreront de leur bestialité ou ils nous cacheront sous des voiles et derrière des cloisons opaques.

Des femmes dans les usines, gagnant misérablement leur vie, malgré l'abondance de la production moderne, est-ce que ce ne sont pas déjà des femmes battues, fouettées rudement, par le siècle matérialiste qui est le nôtre ?

Des femmes sous les armes, dans les camps militaires comme en Chine, à Cuba, ce sont des femmes dévorées par l'hérésie communiste ennemie du christianisme !

Des femmes prisonnières, dans les mines de Sibérie et d'Afrique, à percer les rochers avec des foreuses brutales, dans un bruit d'enfer et un air empoisonné, est-ce que ce n'est pas déjà l'esclavage de la femme ? Et n'est-ce pas plus dure encore que la vie des femmes cachées dans leurs appartements ?

C'est la mode du monde libre qui d'abord déshabille les femmes, qui leur fait porter la culotte et le caleçon. Ensuite, ces femmes-là sont toutes prêtes pour l'armée et pour les travaux d'esclavage des pays communistes. On les prend pour des hommes.

Et le monde païen de l'antiquité est-il allé jusqu'à arracher aux femmes leurs enfants pour les confier à l'État ou pour les expédier sur d'autres continents afin d'en faire des révolutionnaires ? Je ne crois pas.

Nos moeurs du 20e siècle ont accepté que les enfants soient arrachés à leurs mères dès le berceau et éduqués par l'État, nos moeurs se taisaient sur les enlèvements en masse effectués par les communistes. Et aujourd'hui, la majorité des femmes de nos pays démocratiques vont librement travailler et confient leurs enfants aux garderies de l'État. Vous voyez bien que les femmes ont perdu leur bonheur et les libertés que le christianisme leur avait conquises.

Le sel de la terre

Notre société est ce que les femmes l'ont faite. Les hommes sont ce que les femmes les font.

Femmes chrétiennes, on ne réformera pas la société sans vous. On ne la réformera pas par des lois, mais par votre vertu. Les lois viendront ensuite.

Femmes chrétiennes, comme des prêtres, vous êtes le sel de la terre. "Si le sel s'affadit, avec quoi le salera-t-on ?"

Ô femmes, votre mission est grande ! Que votre coeur soit pur comme celui de Marie, pur et désintéressé. L'égoïsme ne vous convient pas. Que votre vêtement soit modeste, comme celui de Marie, et alors vous serez belle comme Elle. Que votre rencontre soit sanctifiante comme celle de Marie, et alors vous serez la source de notre joie comme Elle. Et les hommes seront meilleurs. Et la vie sera plus douce. Et les lois elles-mêmes redeviendront justes et protectrices. À cause de vous, femmes !

Gilberte Côté-Mercier

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