La lettre suivante est datée du 27 février :
Cher Monsieur Even,
Je tiens à vous féliciter, bien qu'un peu tardivement, pour votre article de Vers Demain du 1er février 1943 : "À propos de contrôle".
Votre comparaison du sang humain est d'autant plus juste qu'elle n'est en somme que le développement de la parole de Pie XI : "Ce pouvoir (concentration des richesses... accumulation d'une énorme puissance... pouvoir économique discrétionnaire) est surtout considérable chez ceux qui, détenteurs et maîtres absolus de l'argent, gouvernent le crédit et le dispensent selon leur bon plaisir. Par là, ils distribuent en quelque sorte le sang de l'organisme économique dont ils tiennent la vie entre leurs mains si bien que sans leur consentement nul ne peut plus respirer." (Quadr. Anno. IIIe Partie, Dictature économique.)
Quand un catholique a Pie XI de son côté, dans l'ordre économique, il lui est assez facile, non pas de les comprendre, mais de subir certaines persécutions. Si Pie XI n'en a pas subi, c'est parce que son rôle se bornait à l'énoncé des principes ; c'est quand on veut les mettre en pratique, quand on veut nommer des "noms" et mettre des points sur les "i" que les choses se corsent. Il y en aura toujours assez pour proclamer les "beaux" principes ; vous, vous voulez les appliquer. On vous admire en silence, même quand on n'ose pas signer par peur de représailles.
G. PEUR