Combien d'or derrière ça ?

le vendredi, 01 janvier 1943. Dans Réflexions

Dépêche de la Canadian Press, datée de Lon­dres, 18 novembre :

"Travaillant en bras de chemises, plusieurs directeurs et hauts employés de la Banque d'An­gleterre comptaient, assortissaient et attachaient des paquets de billets de banque, en plein coeur de nuit, dans un entrepôt secret de la Banque.

"Cette occupation inusitée était due à la nécessi­té de garder le secret sur l'opération. La monnaie comptée était de la monnaie algérienne, émise par les autorités de la 1ère Armée Britannique de l'A­frique du Nord, imprimée en Angleterre, transmi­se à la Banque pour enregistrement et aujourd'hui en circulation en Afrique occupée."

Combien d'or derrière cette monnaie faite à bri­de abattue?

A-t-on mis la même célérité à faire l'argent né­cessaire, lorsque c'était la faim, au lieu des canons, qui couchait et faisait mourir des familles entières de 1930 à 1940?

N'y avait-il pas, en ce temps-là aussi, des en­droits secrets dans l'édiffce sans fenêtre de la Ban­que d'Angleterre? N'y avait-il pas en ce temps-là aussi, non seulement en Angleterre, mais au Cana­da et ailleurs, des hommes capables de retrousser leurs manches en pleine nuit, capables de compter, assortir et mettre en paquets des billets de banque pour permettre aux gens d'acheter la production de leur pays?

On aimait mieux, en ces années de paix et d'a­bondance, payer des hommes pour jeter la produc­tion à la mer, dans le feu ou aux égoûts et pour garder la terre canadienne en jachère.

Et ce sont les mêmes grands hommes, les mêmes politiciens de carrière qui président aux deux ma­nières d'agir! Tous les fous ne sont pas internés, ni tous les criminels coffrés.

 

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