Dans le numéro du 1er juin de VERS DEMAIN, je remarque le nom d'une demoiselle institutrice comme signataire d'un, rapport d'assemblée créditiste. Pour ma part, jamais auparavant, je n'avais encore relevé un nom d'institutrice au bas de rapports ou d'articles publiés dans ce journal. Faut-il y voir un signe des temps ?
Le personnel enseignant entrerait-il enfin sur la scène créditiste ? C'est à prévoir, même probable, dans la mesure de compétence de ses membres, dans la mesure où il est plus digne de présider à la formation et à l'éducation- chrétienne et nationale de notre enfance, de notre jeunesse, dans la mesure où il est plus intelligemment conscient des devoirs de ses fonctions d'éducateur.
Rien d'étonnant, surtout, si nos instituteurs et institutrices, si mal rétribués, si humiliés de la situation de parias qui leur est faite, songent à chercher protection auprès du groupe créditiste, à s'inspirer de son esprit et de ses méthodes, en même temps qu'à bénéficier des avantages, matériels et sociaux, de l'Association Créditiste.
Je me plais à penser que cette institutrice, signataire du rapport de Granada, pourrait bien un jour, à l'heure marquée par la Providence et sur le terrain économique, être la digne émule d'une Jeanne Lajoie en patriotisme, bien que dans un
domaine différent. La doctrine créditiste, qui est toute vérité, toute justice, tout amour, est aussi, de ce fait et par ce fait, tout patriotisme.
Oh ! je ne parle pas ici du patriotisme hypocrite et vénal de politiciens ou d'emplisseurs quelconques, mais d'un patriotisme à la Jeanne d'Arc, à la Jeanne Lajoie.
Vieil Instituteur