M. Fernand Ippersiel, président de l'Union des Électeurs du comté de Rouyn-Noranda, nous écrit :
"Tout va bien dans le nord. La victoire de Pontiac continue d'avoir d'excellentes répercussions : L'abonnement est beaucoup facile à prendre. Nous tiendrons ce soir même, chez moi, une assemblée de responsables et tout laisse prévoir que la ville de Rouyn fournira bientôt un total d'au moins 50 abonnements par semaine.
"Les gens voient maintenant que c'est possible d'avoir le Crédit Social, et les "tâtonneux" veulent maintenant s'instruire sur la grande et lumineuse doctrine du Crédit Social et sur la belle organisation de l'Union des Électeurs. Tous les organisateurs sont décidés plus que jamais. Le dividende national viendra au Canada par le Nord du Québec !"
Dans son discours du 12 juillet, à la Chambre des Communes, M. Dionne, député de Beauce, suggérait au gouvernement fédéral d'accorder l'exemption tant demandée d'impôt sur le revenu jusqu'à $1,500 pour les célibataires, et jusqu'à $3,000 pour les gens mariés. Puis il ajoutait aussitôt que le gouvernement pourrait remplacer avantageusement cette perte du fisc par une taxe de 10 pour cent sur la vente d'objets fabriqués.
Cette demande d'une taxe de vente de 10 pour cent, ajoutée à toutes les autres, a mis ses électeurs en révolte.
M. Dionne tâche de les calmer en leur envoyant une circulaire dans laquelle il cherche à faire croire que les gens y gagneraient, que cette taxe leur enlèverait moins d'argent que l'impôt sur le revenu. Il prend le cas d'un homme qui gagne $3,000. Il n'y en a pas beaucoup dans son comté qui font $3,000 par année. Il compare ce que le salarié de $3,000 paie aujourd'hui, et ce qu'il paierait en taxe de vente de 10 pour cent.
En plaçant un chiffre arbitraire d'achat, il calcule que ce salarié, au lieu de payer $482 d'impôt, ne paierait que $20 à $50 de taxe, et sans s'en apercevoir.
M. Dionne peut-il nous expliquer comment il peut dire à Ottawa, dans son discours du 12 juillet, que le gouvernement retirerait beaucoup plus, un milliard et plus au lieu de quelques centaines de millions, en remplaçant l'impôt sur le revenu par une taxe de 10 pour cent ? Et comment, deux mois après, il peut écrire à ses électeurs que le contribuable paierait beaucoup moins.
Le gouvernement peut-il retirer plus et les contribuables payer moins ?
M. Dionne ment-il au gouvernement, ou ment-il à ses électeurs ? Ou ment-il aux deux ? Ou se ment-il à lui-même en se croyant sincère ?
À Ottawa, devant le gouvernement, il prend pour le fisc. En Beauce, devant ses électeurs, il prend pour les contribuables.
Dans ce cas-là, monsieur Dionne, vous êtes mieux de rester en Beauce et de fuir Ottawa. Démissionnez. L'atmosphère du Parlement vous empoisonne. Gardez votre santé en restant chez vous. Démissionnez : c'est le meilleur service que vous puissiez rendre aux électeurs de la Beauce.
La Frontière, de Rouyn, dont le rédacteur Julien Morrissette a encore sur le cœur la victoire créditiste de Pontiac, s'est empressée de publier, sous le titre "Mise en garde contre le Crédit Social, un communiqué d'un poltron rouge ou bleu de Dalembert, qui signe "Un Paroissien".
Ce piètre paroissien omet malicieusement de dire que son curé, dans ses observations, avait remarqué que le Cardinal n'a jamais condamné le Crédit Social.
On voudrait nous re-servir les petits papiers électoraux d'Albert Léry et de Guy Bousquet.
Au fait, la dernière déclaration officielle de l'épiscopat canadien, signée de tous les évêques de toutes les provinces, Son Éminence de Québec y comprise, date de 1943. Elle laisse les catholiques absolument libres d'adhérer au groupement politique de leur choix, pourvu qu'il ne donne pas dans le communisme condamné par l'Église.
C'est clair.
Quant à ceux qui s'obstinent à associer le Crédit Social au communisme, ils sont d'une ignorance crasse ou d'une mauvaise foi consommée.
Nous n'avons plus de "Cinquième Année" reliée de Vers Demain. La Sixième Année continue d'être en vente, au prix de $2.00 l'unité. Mais ceux qui en veulent feront bien de se hâter : le stock est limité.
La "Réunion de Chefs", annoncée pour le 17 novembre à Québec, est contremandée, à cause de l'élection de Richelieu-Verchères. Toutes les énergies sont dirigées sur la campagne en faveur du candidat Roland Corbeil.
Les mardis soirs continuent, pour les créditistes de Québec, au Palais Montcalm, Chambre 34.