Nous n'en nommerons que trois pour cette fois : Raoul Duchaîne, Jos. Bisson et Gérard Magny. Tous les trois d'Amos (Abitibi).
Ces trois messieurs ont déjà fait partie du mouvement créditiste, avec plus ou moins de ferveur, avec plus ou moins de tiédeur, selon les époques ou selon les attraits. Aujourd'hui, ils sont tout feu pour le Bloc Populaire Canadien — et c'est leur droit.
Si l'histoire s'arrêtait là, nous n'en aurions pas parlé.
Mais ces messieurs profitent de leurs anciennes liaisons avec l'organisation créditiste pour s'en aller, dans les paroisses de l'est de l'Abitibi, trouver nos chefs d'équipe et nos voltigeurs et, par de fausses présentations, essayer de les rallier à leur coterie. Voilà ce que nous ne pouvons permettre, et ce qui nous oblige de clouer ces intrigants au pilori.
M. Magny, à La Motte et sans doute ailleurs ; MM. Bisson et Duchaîne, à Rochebeaucourt, à Lamorandière et sans doute ailleurs, ont dit à nos chefs d'équipe que le Bloc Populaire Canadien et le Crédit Social, c'est la même chose à peu près sur toute la ligne, et que les directeurs de l'Union des Électeurs avaient fait une entente avec les chefs du Bloc.
D'après ces messieurs d'Amos, partout où le Bloc Populaire Canadien présentera un candidat, les créditistes s'abstiendront de présenter un des leurs et les créditistes seront invités à voter pour le candidat du Bloc.
C'est toujours la question de candidature qui préoccupe ces esprits, et ils voudraient plier à leurs petits objectifs un mouvement aussi pur que le Crédit Social, monté au prix de tant de sacrifices et de tant de dévouement par les humbles de la Nouvelle-France.
Les assertions des maîtres blocards d'Amos sont inventées de toute pièce. Libre à eux de soigner autre chose que la cause créditiste, mais qu'ils s'abstiennent de détourner à leurs fins les activités de notre belle organisation. Qu'ils aient au moins le cœur de commencer à zéro et de bâtir une affaire à eux.
Pour ce qui est des approches du trio qui nous occupe, nous n'avons qu'un conseil à donner à nos créditistes : décourager ces artistes le plus rapidement possible en les envoyant combiner ailleurs — comme l'a fait M. Jules Savard, de La Motte — et y aller sans prendre la peine de mettre des gants.
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Nous nous demandons bien un peu, aussi, ce que certains luminaires du Bloc Populaire Canadien peuvent aller faire chez les créditistes de l'Abitibi et du Témiscamingue. Leur campagne dans les mi- lieux rouges ou bleus s'explique : ils ont des chances d'y trouver des ignorants à instruire. Mais lors- qu'ils tombent dans un nid créditiste, qu'ils s'ex- cusent donc et plient bagage au plus tôt : ils au- raient devant eux des auditeurs aussi patriotes et beaucoup plus renseignés que les orateurs les mieux préparés.
Les créditistes du nord n'ont besoin de personne autre pour les organiser, soit pour l'étude, soit pour l'action, soit même pour une élection. Ils possèdent trop de lumière, même en politique, pour faire le moindre cas des vers-luisants.