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Qu'est-ce qu'un dividende ?

Louis Even le mardi, 01 août 2000. Dans Sous le Signe de l'Abondance

Sous le signe de l'Abondance - Chapitre 12

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Lorsqu'une compagnie réalise des surplus de ses opérations, après avoir déduit les sommes nécessaires pour rencontrer ses obligations, alimenter son fonds de dépréciation et d'amortissement, elle répartit le reste entre ses actionnaires. Si, par exemple, le capital-actions est de 500 000 $ et le bénéfice net distribuable de 30 000 $, elle déclarera un dividende de 6 pour cent, car 30 000 $ représentent les six centièmes de 600 000 $. L'homme qui possède dans cette compagnie dix actions de 100 $ retirera un dividende de dix fois 6 $, soit 60 $ ; celui qui aurait vingt actions retirerait un dividende de 120 $.

Si le bénéfice net n'est que de 10 000 $, le dividende ne sera que de 2 pour cent. Et s'il ne reste aucun bénéfice net après toutes les allocations nécessaires, il n'y aura pas non plus de dividende.

Le dividende suppose donc des surplus.

L'octroi de dividendes aux actionnaires ne les désintéresse pas de leur compagnie. Au contraire. Si ces actionnaires sont en même temps employés, si, par leur travail, ils contribuent à la production des articles fabriqués dans les usines de la compagnie, vont-ils devenir paresseux, se relâcher parce qu'ils touchent des dividendes en plus de leurs salaires ? Ce serait idiot de le penser. Ils savent que seule une augmentation du volume ou de la qualité de la production peut signifier plus de dividende. Ils apporteront sans doute double application à leur ouvrage.

Qui a droit aux dividendes ? Les actionnaires, ceux qui ont placé des fonds dans l'entreprise. S'il s'agit d'une entreprise en coopérative, les producteurs eux-mêmes, après avoir reçu leurs salaires, ont aussi droit à leur dividende, à leur part des surplus, si surplus il y a, parce que ces producteurs sont les actionnaires.

Et d'où viennent les dividendes encore une fois ? Ils viennent des surplus ; leur chiffre est déterminé par le chiffre des surplus. Les dividendes ne sont pas des argents pris à certains actionnaires pour passer aux autres. Les dividendes ne créent pas de dette pour la compagnie, car celle-ci ne les distribue qu'à même ses surplus.

Ces petites notions ne sont neuves pour personne, mais il peut être utile de les rappeler quand on traite du « dividende national » ou dividende du Crédit Social. Il est si commun d'entendre de la part de critiques qui n'ont peut-être pas égratigné le sujet : « Ces dividendes, c'est du bien-être social... Ça va faire des paresseux... Personne ne va plus vouloir travailler, etc. »

Bien entendu, ces messieurs font mentalement des exceptions pour eux-mêmes. Ils n'ont jamais cru un moment que s'il leur venait un dividende de quelque 700 ou même 800 dollars par mois, ils s'étendraient sur une chaise-longue, remerciant le Seigneur de leur avoir mis dans la bouche leur pain quotidien. Non, pas eux, parce qu'ils ont un moral splendide, une intelligence développée et seront touj ours prêts à travailler pour élever leur niveau de vie... mais c'est aux autres qu'ils pensent, à la « foule », aux publicains sans vertu ou sans esprit qu'ils ne daignent pas regarder, encore moins instruire. Pour ces purs, la foule est faite pour arroser la terre de ses sueurs et de ses larmes... et vivre dans les privations perpétuelles.

Pourtant, chaque personne aujourd'hui a droit à l'héritage légué par les générations précédentes. Lorsqu'une personne meurt et laisse des biens à ses héritiers, se demande-t-on si ces héritiers sont des justes ou des pécheurs ? Leur refuse-t-on leur héritage, sous prétexte qu'ils ne sauront pas l'employer utilement ?

Il convient de faire ici quelques considérations sur cette notion d'héritage commun dont tous les vivants doivent être bénéficiaires.

Louis Even

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