Des pétitions sont en circulation pour demander l'amnistie, la démobilisation et le rappel de la conscription par le gouvernement fédéral ; pour demander les Maisons du Trésor au gouvernement provincial. On fera bien de presser le travail des signatures, surtout, pour ce qui concerne les demandes au fédéral. Il ne faut pas oublier qu'une session s'ouvre à Ottawa le 20 août. Les électeurs avertis vont, au moins par une délégation, rencontrer leur député fédéral avant cette date. Un nombre imposant de signatures donnerait plus de force à la délégation.
Ceux qui lèvent des signatures voudront bien envoyer toutes leurs feuilles remplies, à mesure, au bureau de Vers Demain. Nous les classerons par comtés, pour envoyer à temps à la délégation de comté. Nous fournissons des formules à signatures à quiconque en fait la demande.
Tous les créditistes admettent que le seul moyen de faire prévaloir le Crédit Social, c'est de multiplier le nombre de créditistes convaincus. Et tous admettent aussi que le moyen le plus pratique pour faire d'une personne un créditiste convaincu, c'est de l'abonner à Vers Demain : la lecture et l'étude font le reste.
C'est pourquoi la montée du mouvement créditiste est liée à la montée de l'abonnement au journal Vers Demain.
Et, de toutes les méthodes employées jusqu'ici pour augmenter l'abonnement à Vers Demain, la plus efficace est sans contredit la sortie en équipe des créditistes actifs — les Voltigeurs. Cette sortie en équipe se fait mieux le dimanche.
À l'été, les Voltigeurs des villes préfèrent sortir en campagne. Ceux des paroisses rurales vont aussi avec avantage visiter une paroisse voisine.
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L'équipe se compose de deux à six personnes. Le chef d'équipe reçoit son programme du commandant de district, pour que tout se fasse en ordre, sans chevauchement inutile, et selon les besoins de l'abonnement, connus par les rapports du bureau de Vers Demain.
L'équipe se rend dans la paroisse désignée pour la fin de la grand'messe. On fait ce qu'on peut à la porte de l'Église, et le travail se continue par les visites des Voltigeurs, deux à deux, aux maisons d'au moins une partie de la paroisse.
Les Voltigeurs lèvent les signatures de pression. De ce temps-ci, c'est la demande, au gouvernement fédéral, de l'amnistie pour les délinquants et déserteurs, de la démobilisation des conscrits et du rappel de la loi de conscription ; au provincial, c'est la demande des Maisons du Trésor.
Pour lever ces signatures, le Voltigeur donne Évidemment quelques explications. Il montre l'avantage de cette politique de pression, pour remplacer l'apathie générale qui fait du peuple la victime perpétuelle de la politique. Puis il dit ce qu'est l'union des Électeurs, un mot du Crédit Social, et il sollicite l'abonnement à Vers Demain.
Les sorties du dimanche en équipes prennent un développement considérable ces semaines-ci.
Voici une liste de 106 équipes qui reçoivent des programmes de visites à des paroisses de leur région. Cette liste est incomplète ; ainsi, l'Abitibi et le Térniscamingue n'y paraissent pas, ...
M. Roland Pelletier, candidat créditiste battu dans le comté de Richmond-Wolfe, est dans la note juste, lorsqu'il écrit dans le journal local, "L'Asbestos", après avoir remercié tous ceux qui l'ont aidé dans sa campagne :
"Tous ces sacrifices, tant d'argent que de dévouement, nous valent bien d'assister à la montée toujours grandissante de notre mouvement d'électeurs.
"Nous (les créditistes) sommes fiers d'avoir atteint l'objectif que nous nous étions proposé d'atteindre : Faire connaître le Crédit Social et l'Union des Électeurs.
"Ceux qui convoitaient un succès électoral peuvent être déçus et se retireront probablement pour réapparaître dans quatre ans. Mais nous, nous continuerons de semer la lumière et de faire l'union des électeurs, pour empêcher que ceux-ci soient entraînés, à l'approche de nouvelles élections, dans la demi-douzaine de partis nouveaux qui surgiront, prônés par des "patriotes" silencieux en dehors des élections.
"L'Union des Électeurs vaincra ; et tant que les députés des partis politiques ne se résigneront pas à devenir des députés d'électeurs, ils auront toujours, tant au fédéral qu'au provincial, à faire la lutte à un candidat des électeurs.
"Nous avons un but bien clair et défini :
"Voir les électeurs devenus maîtres dans la politique, par l'Union des Électeurs ;
"Voir les consommateurs dicter dans l'économique, par l'application du système économique du Crédit Social.".
Roland PELLETIER.
Le Message Créditiste, actuellement composé de quatre pages imprimées, sort au moins une fois par semaine. Il renferme les dernières nouvelles du mouvement et les programmes immédiats d'action.
Le Message Créditiste est gratuit, mais n'est envoyé qu'aux créditistes actifs. Actifs — ceux qui bougent au moins une fois par semaine pour le Crédit Social.
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C'est donc un honneur d'être sur la liste du Message hebdomadaire.
Le Message facilite d'ailleurs le travail des Défricheurs. Avec le Message en main, ils peuvent tenir une petite réunion de rangs ou une soirée de voisinage, donner lecture du Message, passer des nouvelles à l'idée, de l'idée à l'abonnement et même au recrutement de collaborateurs.
Le Courrier de Montmagny, et avec lui toute la kyrielle d'hebdomadaires libéraux qui sortent de la même plume et de la même presse, se rebiffe de voir les "hâbleurs du Crédit Social" continuer leur propagande de plus belle depuis l'élection. Il espérait que les créditistes rentreraient sous la tente le soir du 11 juin.
Les "hâbleurs des partis politiques" ont, en effet, l'habitude de sortir toutes leurs batteries pendant les campagnes électorales, puis de tout remiser pour une période de quatre ou cinq ans. Mais ce n'est pas là la manière des créditistes. Le Courrier s'en apercevra longtemps.
Le Courrier rouge conseille de ne pas signer les requêtes de l'Union Créditistes des Électeurs, qui demandent l'amnistie générale pour les jeunes classés délinquants ou déserteurs, la démobilisation immédiate des jeunes gens qui perdent leur temps dans les camps d'entraînement militaire, et le rappel de la loi de conscription.
D'après ce journal, le député du comté saura bien quoi faire en temps et lieu : qu'on le laisse donc en paix.
Comme si la politique de laisser les députés en paix avait produit de bons résultats dans le passé ! Les députés rouges d'Ottawa savaient quoi faire pendant les dix années de crise : ils l'ont démontré en se fichant des familles qui crevaient de faim, devant des greniers pleins. Ils ont su quoi faire, sans avoir besoin de consulter leurs électeurs, lorsqu'ils ont déclaré la guerre en 1939, et lorsqu'ils ont établi la conscription en 1942, pour envoyer nos jeunes préparer l'Europe à la domination de Staline.
Il faudrait laisser les politiciens dormir et se gaver en paix, payant silencieusement les factures, pour avoir la bénédiction de leurs publicistes.
Nous préférons nous passer de cette bénédiction de valetaille et voir intelligemment à nos propres affaires publiques. Qu'ils soient de fiel ou qu'ils soient de miel, les lèche-bottes, rouges ou autres, continueront de croiser sur la route des créditistes décidés, la parole en bouche et des papiers en mains.
L'Isle-aux-Oies et l'Isle-aux-Grues sont deux îles situées dans le Saint-Laurent, au large de Montmagny. Elles sont voisines, et l'on peut même passer de l'une à l'autre à pied sec, lorsque la marée est basse. Toutes deux font partie de la même municipalité.
L'Isle-aux-Grues est la plus grande et compte 61 familles. L'Isle-aux-Oies, beaucoup plus petite, ne compte que 8 familles. Mais le maire actuel, M. Marcellin Bernier, est un résident de l'Isleaux-Oies.
Le 26 juin au soir, les huit familles de l'Isle-aux-Oies répondaient avec empressement à l'invitation de M. le maire Bernier et de son excellente épouse, pour recevoir M. Louis-Philippe Bouchard, le grand apôtre du Crédit Social.
La soirée prit la forme d'une réunion de famille. On y fêta en même temps le 44e anniversaire de naissance de M. Lucien Roy, père de neuf enfants.
Au programme : vibrante causerie de M. Bouchard sur le Crédit Social et l'Union des Électeurs ; chants du terroir ; Marseillaise créditiste.
Pour finir, les huit familles prirent chacune un abonnement de deux années au journal Vers Demain. Huit familles sur huit : si toute la Nouvelle-France en était là !