Pourquoi pas de beurre ?

le lundi, 15 avril 1946. Dans Principes directeurs de l'économie distributive

John Hackett, député (conservateur) du comté de Stanstead, à la Chambre des Communes, le 26 mars :

"L'industrie laitière est en voie de disparaître... La réglementation des prix du beurre est une menace à l'industrie laitière. Actuellement, le prix-plafond du beurre est fixé à 34c et une fraction la livre. Il y a une prime de 10c la livre, ce qui porte à 44c et une fraction le prix maxi­mum touché par les producteurs.

"La population agricole est d'avis que ce prix, si on le considère en fonction du coût d'exploi­tation d'une ferme, de l'achat des provendes nécessaires aux troupeaux ainsi que des salaires payé aux aides quand on peut en trouver, est tout à fait insuffisant ; et — conséquence désas­treuse — on vend les troupeaux outre-frontière, aux États-Unis. Il y a un embargo sur les ani­maux de boucherie ; on ne peut les exporter présentement. Cet embargo, cependant, ne s'ap­plique pas aux vaches laitières, et au cours de ces derniers mois, on en a exporté environ 10,000 aux États-Unis.

"Nonobstant la rareté et la demande du beurre, nous constatons qu'il y a un fléchissement con­sidérable dans la quantité de lait employé pour la production de beurre. En 1941, on avait effectué environ 52.15 pour cent de la produc­tion du lait à la fabrication de beurre. En 1945, la proportion du lait transformée en beurre est tombée à 6.08 pour cent, et le fléchissement a été très prononcé depuis le commencement de l'année 1946."

Ce qui démontre une fois de plus le fiasco du planisme et des régies.

On plafonne le prix du beurre pour que tout le monde puisse en acheter. Le prix plafonné est in­suffisant pour payer le cultivateur. Le cultivateur vend ses vaches ; on manque de beurre et personne ne peut en acheter.

Sans doute que si le prix est trop élevé, le con­sommateur des villes en souffrira et demandera des augmentations de salaires. Mais il existe un autre moyen, partiellement mais insuffisamment em­ployé : le prix compensé par une prime. Si on trou­ve un milliard et quart pour aider les consomma­teurs anglais, on pourrait trouver aussi de quoi ai­der la production du beurre pour les Canadiens.

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