En Angleterre, John Hargrave a fondé et dirige un parti du Crédit Social. Ce n'est pas ici le lieu de discuter le pour et le contre de cette méthode pour l'Angleterre. Mais ce qui nous intéresse, c'est la propagande de l'idée créditiste, et le groupe d'Hargrave y travaille activement.
En réponse à un appel du chef, les membres et amis du parti ont rapidement souscrit une somme suffisante pour financer un propagandiste-animateur plein temps. C'est leur premier. Son départ pour sa mission a donné lieu à une cérémonie dont voici la description telle que nous la recevons du secrétaire-général du parti, M. Malcolm Mackenzie. Remarquez qu'elle nous a été transmise en français, et en excellent français :
Le dimanche 3 mars, 1946, eut lieu, dans la salle de réception du quartier-général du Parti du Crédit Social de Grande-Bretagne, à 33, Craven Tenace, Londres, W.2., une cérémonie pour dédier à sa tâche le premier "missionnaire" du parti.
Dans une brève allocution, le fondateur et chef du parti, John Hargrave, appela F. W. Constantine, l'homme choisi pour la tâche, devant l'assemblée des membres du parti, le leur présenta, reçut d'eux leur approbation du "missionnaire" comme tel et, finalement, dédia M. Constantine à son œuvre, qui est de répandre les "bonnes nouvelles" du Crédit Social.
En même temps tous les assistants promirent d'aider M. Constantine dans sa tâche, dans toute la mesure de leurs possibilités et circonstances. M. Constantine parla brièvement, pour dire à tous sa joie d'entreprendre sa mission.
Il se sépara immédiatement de l'assemblée, et partit dans sa voiture, peinte aux couleurs vert-blanc-noir du parti, pour se dévouer à son nouvel emploi.
Il emportait avec lui une des bannières du parti, drapeau qui avait survécu au bombardement de Londres, (l'ancien quartier-général du parti reçut un coup direct en 1941, dans un des derniers grands bombardements de la capitale), ainsi qu'une grande quantité de littérature du Crédit Social, et une plateforme portative spécialement construite pour les discours en plein air.
En effet, notre envoyé devra parler, et cela souvent, en plein air, à la campagne comme à la ville, en plus de ses autres activités, qui seront de se mettre en relations avec les branches locales du parti, de s'adresser aux prêtres, pasteurs et autres hommes de bonne volonté des lieux qu'il visite, de louer des salles pour des conférences, de vendre la littérature du Crédit Social, d'enrôler dans le parti de nouveaux membres, de parler aux éditeurs des journaux de l'endroit, bref, de faire tout ce qu'il pourra pour faire connaître le Crédit Social dans toutes les classes de la population.
F. W. Constantine a 44 ans, est marié et père de famille. De stature moyenne, aux épaules larges, d'un air franc et robuste, il donne l'impression d'un homme de bon sens ; il a une grande connaissance des hommes et des besoins du peuple ; on sent qu'il a en lui la confiance de mener à bonne fin une tâche lourde de responsabilité, mais dont le fruit sera le Crédit Social pour la Grande-Bretagne.