Les fermiers dépossédés de leur sol

Thérèse Tardif le samedi, 01 octobre 2005. Dans Crédit Social

Mlle Thérèse TardifMlle Thérèse Tardif

Dans les archives de Radio-Canada, nous lisons ce qui suit concernant le déclin des fermes familiales au Canada:

«En moins d’un demi-siècle, les fermes familiales du Canada sont passées de petites exploitations autosuffisantes à de véritables entreprises industrielles. Les agriculteurs doivent désormais acquérir toute une machinerie, et parfois recruter de la main-d’oeuvre extérieure, pour continuer à vivre de leurs récoltes ou de leur élevage. De nombreux fermiers baissent les bras devant les coûts élevés de la pratique agricole....»

De 1951 à 2006, le nombre de fermes au Canada est passé de 623 000 à 229 293.

Les statistiques rapportent aussi qu’il y avait 165 000 fermes au Québec en 1941, et qu’en 2001, il n’y en avait plus que 32 139, 5 fois moins.

La situation est grave. Les Canadiens ne sont plus propriétaires de leur sol, un grand nombre d’entre eux ne possèdent plus un seul pouce de terre dans le pays défriché et rendu fécond par leurs ancêtres.

Nos fermes familiales, notre sol, sur lequel nos Canadiens pouvaient être maîtres chez eux et élever des familles nombreuses, qui permettaient à notre peuple de survivre et de grandir, ce sol nous a été enlevé. Nous ne sommes plus, Canadiens, que des locataires, des dépouillés, des dépossédés, des expropriés. II en reste bien quelques-uns qui sont encore propriétaires de fermes, mais plusieurs d’entre eux ne le sont que de nom, car ils les doivent aux banques. Le petit nombre de fermiers restant sont obligés de travailler jour et nuit pour aller porter, à la fin de l’année, tout le fruit de leur labeur aux banques et, le plus souvent, ils ne réussissent qu’à payer les intérêts car ils ont dû emprunter des banques pour se procurer la grosse machinerie nécessaire pour cultiver de si grandes étendues de terre. Et c’est ainsi que la véritable richesse (la richesse réelle, la production, notre sol) se concentre dans quelques mains, laissant un grand nombre de personnes en chômage vivoter comme des parias dans les villes.

Le Canada, colonie des financiers

Le Canada n’appartient plus aux Canadiens, il appartient aux financiers, aux fabricants d’argent. Nos ancêtres étaient propriétaires de leurs fermes et de leurs maisons. Nous nous sommes laissés dépouiller, déposséder, ruiner par un système d’argent-dette qui a remis toutes nos richesses entre les mains des tyrans de la Haute Finance.

Hommes et femmes de coeur, nous avons le devoir de défendre nos enfants et notre sol.

Ces magnats de la finance ont le droit de vie ou de mort sur chacun de nous, sur chacune de nos fermes, sur chacun de nos peuples.

Le peuple canadien-français est menacé de disparaître, tellement la courbe démographique va en descendant. Un génocide national voulu et organisé par les contrôleurs d’argent. Les fermes familiales étaient les meilleures protectrices des familles et de la patrie. Mais le requin de la Haute Finance a réussi à les avaler presque toutes.

Et le génocide est international, mondial. Allez aux Etats-Unis, allez en France et dans d’autres pays, vous verrez que là aussi les peuples se sont fait voler leurs fermes et leur sol. Là aussi, les fermiers qui restent sont archi-endettés, et les faillites ne se comptent plus. Tous les peuples de la terre sont tenus par les tentacules de la pieuvre de la Haute Finance qui veut les étouffer et les faire disparaître. Le démon n’a pas d’autre but, il hait l’homme, le système d’argent est son arme par excellence pour tenir tous les peuples sous sa domination et pour tuer ceux qui ne suivent pas ses consignes.

Fermier avec son tracteurLes financiers ne nous font pas la guerre avec des armes à feu pour s’emparer de nos biens, de notre sol, de nos pays. Non, ils nous dépossèdent par les taxes, les impôts, les intérêts, les restrictions de crédit, l’inflation, enfin par leur système financier d»argent-dette.

Tous les pays sont devenus des colonies des financiers, et tous doivent leur payer tribut. Nos gouvernements eux-mêmes, avec leurs fonctionnaires, ne travaillent que pour nous collecter des taxes, des impôts pour les remettre en intérêts aux financiers.

L’ex-ministre des Finances du Canada, Michael Wilson, l’a avoué, en 1986, dans un dépliant qu’il avait fait distribuer, dans le temps, dans tous les bureaux de poste du pays: il a déclaré: «Aujourd’hui, il faut consacrer plus de 80% de tous les impôts des particuliers pour assurer simplement les paiements d’intérêts sur la dette nationale ».

La dette nationale du Canada est d’environ 562 milliards de dollars. La dette de la France s’est accrue en 2011 pour atteindre le montant total de 1646,1 milliards d’euros, soit 84,5% du PIB. La dette des Etats-Unis était de 15 000 milliards $ en octobre 2011 elle dépasse le 100% du PIB.

A qui donc appartient le Canada ? Mais aux banquiers ! A qui donc appartient la France avec sa dette nationale de 1646,1 milliards d’euros ? A qui appartiennent les Etats-Unis avec leur dette nationale de 15 000 milliards de dollars US ? Mais aux banquiers. Pour qui la population travaille-t-elle? Mais pour les banquiers !

Les pays en voie de développement

On nous parle des pays en voie de développement, des pays pauvres du sud exploités par les pays riches du nord. Ce ne sont pas les peuples du nord qui exploitent les peuples du sud. C’est la Haute Finance ! Les peuples du nord sont pauvres même si leurs pays surabondent de produits, ils sont exploités comme les pays du sud par la dictature financière.

Des paroles de Pie XII, dans son Radio Message de la Pentecôte de 1941, éclairent bien la situation:

«La richesse économique d’un peuple ne con-siste pas proprement dans I’abondance des biens, mesurés selon un calcul matériel pur et simple de leur valeur, mais bien dans ce qu’une telle abondance représente et fournit efficacement comme base matérielle suffisante pour le développement personnel convenable de ses membres.

«Si une telle juste distribution des biens n’était pas réalisée ou n’était qu’imparfaitement assurée, le vrai but de l’économie nationale ne serait pas atteint étant donné que, quelle que fût l’abondante opulence des biens disponibles, le peuple, n’étant pas appelé d’y participer, ne serait pas riche, mais pauvre.»

Voilà une parole de haute sagesse ! Nos pays sont riches, mais nos peuples sont pauvres parce que le système d’argent ne leur appartient pas. Le système financier appartient à un petit groupe, dont nous ne connaissons pas les visages, qui s’en est emparé.

Au lieu de faire les peuples du sud se révolter contre les peuples du nord, et faire les peuples de l’est se révolter contre ceux de l’ouest, qu’on travaille plutôt à les unir pour casser définitivement cette dictature financière, vraie responsable de la misère dans tous les pays de l’univers.

Vue aérienne d'une fermeLa crise économique actuelle ouvre les yeux des gens, on pointe maintenant du doigt le système d’argent-dette. Mais certains proposent des solutions insensées dans le système, comme par exemple: déclarer un moratoire sur les dettes existantes en Amérique du Sud. Cela veut dire retarder le paiement des dettes nationales, ce qui les fera augmenter davantage par les intérêts composés. Eh bien non ! Ce qu’il faut, c’est d’effacer les dettes nationales de tous les pays puisqu’elles sont le fruit d’un vol. Ce qu’il faut, c’est sortir du système: que chaque pays crée sa monnaie, son propre office national de crédit pour financer les producteurs et les consommateurs. Car cela ne sert à rien de produire si les consommateurs ne peuvent pas acheter les produits.

Le système d’argent existe pour nous permettre d’échanger les produits entre nous, parce que ce n’est pas pratique d’échanger une carotte contre une paire de chaussures. Le système d’argent doit donc appartenir au peuple puisque c’est le peuple qui fait la production.

On a déjà même proposé d’organiser le déve-loppement de l’Afrique par la construction d’usines nucléaires, ou par la construction de fusées spatiales en ces pays. Ce qui permettrait aux Africains, disait-on, d’obtenir des salaires pour pouvoir acheter les biens nécessaires à la vie. II faut donc fabriquer des choses inutiles, voire même nuisibles et même meurtrières, pour pouvoir manger son riz, son manioc, ses choux, son beurre, ses pommes de terre ?

Comme troisième proposition, on suggère de moderniser l’agriculture. Oui, moderniser l’a-griculture comme au Québec, où l’agriculture est très moderne et très prospère, mais où les fermiers sont pour la plupart endettés etc.

Depuis le début de la colonie, au Québec la plupart des habitants vivaient surtout de l’agriculture. Ils n’étaient pas riches, mais ils avaient leur petit coin de terre sur lequel ils pouvaient faire vivre une famille nombreuse. Moderniser l’agriculture signifierait en terme de banquier, voler la ferme des petits agriculteurs pour en faire, comme au Québec d’aujourd’hui, de grandes fermes collectives, qui ne profitent qu’aux financiers.

Un système d’argent serviteur

Pour corriger vraiment la situation, pour venir vraiment au secours de nos frères qui meurent de faim; nous réclamons un système d’argent serviteur. Nous réclamons un dividende mensuel pour tous les citoyens, afin de distribuer efficacement la production en toute justice. Permettez aux Africains de fonder un système d’argent autonome, comme le propose le Crédit Social, et vous verrez qu’ils seront capables de bien se débrouiller. Donnez un dividende à tous les Canadiens et ils seront contents de reprendre leurs petites fermes et d’y vivre heureux avec leur famille.

Nos ancêtres savaient aussi se servir de leurs chapelets. Car «si le Seigneur ne bâtit la maison en vain peine le maçon». Sans Dieu tout fait défaut. II est temps de se le rappeler. II est le Créateur et le Souverain Maître de toutes choses. Lisez les enseignements lumineux de notre grand Pape Benoît XVI, dans ce numéro de Vers Demain, et vous comprendrez.

Voyez les ruines, les catastrophes, les souffrances que notre peuple a à subir depuis la révolution tranquille de 1960 qui a chassé Dieu de nos écoles et de la vie publique: ruines morales, intellectuelles, physiques. Le nombre de suicides et d’avortements nous fait frémir; dites-moi, y a-t-il plus grand malheur pour les familles et le pays que les suicides et l’avortement ?

Que Dieu, Notre Père, règne sur toutes les nations et sur tous les cœurs ! Ainsi la dictature financière disparaîtra et I’abondance des richesses qu’Il nous offre gratuitement dans sa grande bonté, sera distribuée à tous.

 

Thérèse Tardif

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