Le problème d'aujourd'hui n'est pas de produire mais de payer

Gilberte Côté-Mercier le dimanche, 01 mars 1998. Dans Crédit Social

Il n'y a pas de problème de chômage, mais un problème d'argent

Ce sont les financiers qui font nos misères

Les gouvernements sont asservis aux financiers

Un porte-monnaie moderne

Le Crédit Social veut mettre dans le porte-monnaie des gens le même progrès qui se trouve dans la production des richesses. Aujourd'hui, on fabrique toutes sortes de choses, des automobiles, des moulins à laver, des frigidaires. Et les producteurs sont capables de fournir tout cela, autant que le monde est capable d'en payer.

C'est le "capable de payer" qui fait défaut. Il est arriéré le "capable de payer". Il ressemble à la charrette de mon grand-père. La charrette a été remplacée par l'avion. Pourquoi le porte-monnaie arriéré d'aujourd'hui ne serait-il pas remplacé par un porte-monnaie moderne, le Crédit Social ?

Justement, le Crédit Social demande que l'argent à dépenser, l'argent pour payer, le pouvoir d'achat pour tous, soit en conformité avec les choses à vendre qu'on fabrique si facilement.

Ne dites pas que le Crédit Social est trop beau pour être vrai. C'est vrai les automobiles faites en série pour tous ? C'est vrai les frigidaires en série pour toutes les maisons ? Pourquoi les porte-monnaie remplis en série pour tout le monde ne seraient-ils pas aussi vrais ?

Le Crédit Social, c'est, dans la finance, le même progrès que dans la production, afin que le monde soit capable de payer ce que le même monde est capable de produire.

Le problème d'aujourd'hui n'est plus de produire, mais de payer.

C'est donc au problème de payer qu'il faut s'attaquer.

Et tous devraient comprendre cela. Car c'est important pour chacun.

Prenez le chômage qui est de plus en plus élevé. Et tous ces jeunes qui chôment ! Quel problème ! Problème de chômage ? Pas du tout, pas un problème de chômage, mais un problème d'argent. Problème de produits qui manquent ? Mais non il y en a trop, des produits ! Problème d'argent qui manque dans les mains des consommateurs pour acheter les produits. Si vous êtes chômeur, n'allez pas demander de l'ouvrage quelque part, on vous répond que les affaires ne marchent pas, les produits ne se vendent pas.

Ce n'est qu'un problème d'argent partout. Il y a des produits dans les magasins et les entrepôts. Il y en a tellement que c'est justement pour cela qu'on chôme. Il y a trop de produits qui ne se vendent pas.

Ce n'est donc pas de l'ouvrage qu'il faut demander quand il y a encore des produits qui ne se vendent pas. Pourquoi demander de l'ouvrage ? Pour faire d'autres produits qui ne se vendront pas plus que les premiers ?

Que faut-il demander ? Mais, il faut demander la chose dont on a besoin. Il faut demander de l'argent pour acheter les produits, puisque c'est cela qui manque, l'argent !

Le Crédit Social le dit : Le système financier ne répond pas au système producteur. Les porte-monnaie ne sont pas en rapport avec les magasins remplis.

Il faut mettre en marche le système financier. Il faut remplir les porte-monnaie. Et le problème sera réglé pour les chômeurs et les autres.

Supposons que le parlement d'Ottawa vote la loi du Crédit Social aujourd'hui. Cette loi comporte un dividende mensuel de $800.00 pour chaque personne du Canada.

Alors, le premier mars prochain, chacun de nous, chacun de vous recevrait un chèque de $800.00, signé par le Ministre.

Et qu'est-ce qui se passerait ? Eh bien le cas des chômeurs serait en partie réglé par les $800.00. Une famille de 6 personnes recevrait $4,800.00 par mois. Problème réglé, n'est-ce pas ?

Et ce dividende à chacun aiderait toutes les affaires à se mettre en marche.

Les chômeurs, qui n'achètent pas aujourd'hui, achèteraient. Les marchands vendraient. Les manufacturiers fabriqueraient. Et les chômeurs seraient rappelés à l'ouvrage.

Est-ce que le chômage ne serait pas réglé ?

C'est par ce bout-là qu'il faut régler le chômage.

Que la loi établisse le Crédit Social, qu'un dividende soit distribué à tout le monde, et les affaires reprendront leur cours.

Mais l'argent ? De la comptabilité

Mais, où donc le gouvernement va-t-il prendre l'argent pour payer un dividende ? Les taxes vont augmenter !

Nos, mesdames et messieurs, sous le Crédit Social, les taxes n'augmenteront pas. Au contraire, elles vont toutes disparaître.

Le Crédit Social, ce n'est pas le système financier à l'envers d'aujourd'hui. Le Crédit Social, c'est un système financier à l'endroit.

Pour comprendre le Crédit Social, il faut se débarrasser des préjugés du système actuel.

Aujourd'hui, on ne finit plus de se faire voler par les taxes. On en est rendu à croire que c'est nécessaire de se faire voler.

Le dividende du Crédit Social sera payé par le pays avec de la comptabilité du pays.

De la comptabilité. Mais, oui, c'est cela, l'argent, rien que de la comptabilité. L'argent, c'est un chiffre dans les livres de banque ou sur des bouts de papier, qu'on appelle dollars. L'argent, c'est un chiffre. L'argent, c'est de la comptabilité.

La comptabilité pour payer la guerre, les banques en font en quantité, tant qu'il y a des soldats, des usines de guerre et des ouvriers de guerre. Pourquoi ne ferait-on pas de la comptabilité de la même manière, tant qu'il y a des produits pour vivre et des ouvriers pour en fabriquer d'autres ?

L'argent, c'est de la comptabilité. Quand les produits sont faits, la comptabilité ne doit jamais manquer pour permettre de les payer.

La comptabilité pour payer les produits. L'argent pour acheter les marchandises.

D'où viendra le dividende du Crédit Social ? Non pas des taxes, certainement non, mais de nouvelles émissions d'argent faites par la société, parce qu'il y a des produits qui ne se vendent pas et font appel à de nouvelles émissions d'argent.

Les produits ne se vendent pas. Les gens veulent ces produits. C'est l'argent qui manque. La société fait l'argent qui manque. Et cet argent est distribué en dividendes à tous.

Très beau et si facile

Quoi de plus simple ? Je vous en prie, ne dites pas que c'est trop beau et trop simple pour être réalisé. Ce ne sont pas des arguments.

Il y en a qui vont dire : Mais, si c'est si facile à appliquer, le Crédit Social, pourquoi les gouvernements ne s'empressent-ils pas de voter la loi ?

Parce que les gouvernements sont menés par les financiers. Et les financiers ne veulent pas le Crédit Social. Les financiers contrôlent aujourd'hui le système d'argent. Ils déclenchent eux-mêmes les crises, les font durer en maintenant l'argent rare dans nos porte-feuilles.

Les financiers manigancent les crises pour s'approprier nos biens. Quand c'est la crise, on perd sa terre, on perd sa maison, on perd son entreprise, son commerce. Et ce sont les financiers qui les ramassent.

C'est ainsi que les trusts sont de plus en plus riches et les citoyens du pays deviennent de plus en plus pauvres.

Les financiers tiennent en mains tout ce qu'il faut pour s'enrichir et nous appauvrir, ils tiennent le système financier lui-même qu'ils contrôlent selon leurs volontés.

Et les financiers sont aujourd'hui les maîtres de nos gouvernements.

C'est la raison, la seule, pour laquelle les gouvernements ne s'empressent pas d'établir le Crédit Social. Nos députés et ministres ont peur de faire face aux financiers.

Et tant que le peuple, tant que vous-mêmes avec nous, mesdames et messieurs, tant que le peuple ne s'exprimera pas plus fort que les financiers, les gouvernements n'appliqueront pas le Crédit Social.

Ne dites pas que le Crédit Social est trop beau pour arriver. Disons que le peuple n'est pas encore assez renseigné et éveillé. Ce qu'il faut, c'est renseigner le peuple et le faire se lever debout pour réclamer le Crédit Social.

Et surtout, ne comptez pas sur un parti du Crédit Social pour vous donner le Crédit Social. Le parti politique divise le peuple au lieu de le grouper en une force de pression qui ferait céder tout gouvernement quel qu'il soit, Jean Chrétien ou autre.

Gilberte Côté-Mercier

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