Le Crédit Social ─ Résumé

le dimanche, 01 janvier 1939. Dans Cahiers du Crédit Social

Au service du consommateur

Le Crédit Social réclame l'économie au service du consommateur. Il prétend que le plus grand défaut du système économique actuel n'est ni dans la production, ni dans le transport, mais dans le système financier.

Le Crédit Social demande que les Canadiens et Canadiennes puissent se procurer tout ce que le Canada peut produire pour répondre à leurs besoins. L'existence, côte à côte, de la pauvreté (besoins non satisfaits) et du chômage (capacité inutilisée de produire les biens pour satisfaire les besoins) prouve assez que seul le pouvoir d'achat fait défaut : la production, donc le travail, marche d'après les commandes, et les commandes marchent d'après le pouvoir d'achat, d'après l'argent entre les mains du public.

Le Crédit Social préconise, pour combler le déficit de pouvoir d'achat, la finance directe de la consommation : c'est la caractéristique de ce système monétaire moderne pour des conditions modernes. Le progrès augmente la production tout en diminuant le nombre de salariés ; donc pour écouler cette production, il faut autre chose que l'argent distribué par les salaires.

De même qu'on est passé par degrés de l'esclavage au salariat, le progrès exige que l'on passe par degrés du simple salariat au régime des dividendes, au moins dans la mesure nécessaire pour supplémenter les salaires.

Cette nécessité de financer directement la consommation exige que l'émission de l'argent soit entre les mains de l'État pour le bien public, et non entre les mains des banques pour le bien de quelques individus. C'est d'ailleurs la restitution à l'État d'un droit souverain qu'il a laissé usurper par des exploiteurs de la chose publique.

Propositions du Crédit Social

Les propositions du Crédit Social se résument ainsi :

1) Contrôle de la monnaie par l'État. Ce contrôle est guidé par les faits, par les statistiques ressortant du bilan national de la capacité productive et de la capacité d'achat du pays d'année en année. L'État émet de la monnaie nouvelle autant qu'il en est besoin pour écouler toute la production.

2) Finance directe de la consommation, de deux manières :

a) Distribution périodique d'un dividende à chaque citoyen bona fide, assurant ainsi le minimum vital à tous et à chacun des membres de la société ;

b) Abaissement du prix de vente des marchandises au niveau du pouvoir d'achat constitué par les salaires plus les dividendes. Cet abaissement des prix prend la forme d'un escompte au détail, : que le trésor national compense au marchand sur présentation des pièces justificatives. (C'est l'exact opposé d'une taxe de vente).

Dividendes et escomptes constituent donc une nouvelle monnaie rendue nécessaire par le développement de la production, pour que toute la production atteigne les consommateurs.

Cette technique monétaire étant basée sur les faits ne laisse place, ni à l'inflation ni à la déflation, d'autant moins que l'émission est faite du côté de la consommation, donc sans passer par les prix.

Effets attendus

Puisque le Canada, n'étaient-ce les entraves financières, pourrait produire au moins quatre fois plus qu'il produit, l'assouplissement du système financier signifierait, une production quadruplée et distribuée. On devine l'effet sur l'emploi et sur le niveau de vie général.

Le dividende allant à tous les individus, la famille nombreuse en retirera proportionnellement davantage : d'où réalisation du revenu familial proportionné.

Une fois l'argent entre les mains des hommes et des femmes du Canada, ce sont eux qui placeront les commandes. La production cessera d'être orientée vers les armements et les grosses industries d'exportation.

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