Le 24 octobre à Granby

le lundi, 01 novembre 1943. Dans La vie créditiste

Granby eut sa journée d'action créditiste le di­manche 24 octobre, sous la direction de M. Louis Even, assisté de M. Roland Corbeil. Y participè­rent 33 voltigeurs, dont 9 de Granby même et les 24 autres venus de Sherbrooke, Magog, Drum­mondville, St-Germain, Wickham, St-Alexandre d'Iberville.

Résultat de la guerre des Voltigeurs  : 240 fa­milles visitées, 63 abonnements pris ou renouvelés, près de  $50 levés pour la propagande. Une dame de Magog, Mme Bailey, et deux demoiselles de Granby, Gisèle et Yolande Brodeur, prirent part à la campagne de l'après-midi.

L'assemblée du soir groupa plus de 250 person­nes dans la salle du Collège du Christ-Roi, pour entendre MM. Roland Corbeil et Louis Even. La note de l'enthousiasme et de la détermination, très élevée, chez les Voltigeurs, se communiqua à l'as­sistance.

L'assemblée fut présidée par M. Léonard Arcouette, le dynamique chef de l'équipe de Volti­geurs de Granby.

Le drapeau créditiste, tiré parmi les travailleurs de la journée, échut à M. Elzéar Brodeur, de Granby.

Des inarrêtables

Nous n'avons point l'intention de signaler ici toutes les équipes de Voltigeurs qui se distinguent cette saison.

Impossible cependant de ne pas citer à l'ordre du jour l'équipe de Sherbrooke, sous la direction de Romé Gauthier et de son bras droit Hervé Provencher. Ils sont de tous les dimanches et de toutes les températures. On les vit à Drummond­ville le 19 septembre, à Québec le 26 septembre, à Lac Mégantic le 3 octobre, à Drummondville les 10 et 17 octobre, à Granby le 24 octobre.

Lorsque paraîtront ces lignes, ils auront eu à Sherbrooke même leur dimanche du 31 octobre.

Avec ces gars-là — et d'autres qui poussent au nord, au sud, à l'est, à l'ouest — on peut être sûr que le Crédit Social marchera de l'avant en Nou­velle-France.

Ce ne sont pas des noms sur le papier  ; ce sont des actes écrits par des bâtisseurs.

Un chef d'équipe, J.B. Lavoie

Monsieur Jean-Baptiste Lavoie réside à Chi­coutimi depuis quelque temps. Auparavant, il chambrait à Arvida. Et auparavant encore, il vi­vait à St-Jean Port-Joli. S'il y a beaucoup de cré­ditistes à St-Jean Port-Joli aujourd'hui, M. Lavoie y est pour un gros facteur.

Mais c'est du chef d'équipe de Chicoutimi que nous voulons parler.

Lorsque, à la demande de Mlle Gilberte Côté, M. Lavoie commença l'entraînement des volti­geurs pour les visites à domicile, une couple de voltigeurs seulement se montrèrent disposés à ce genre de travail. La deuxième semaine, ils étaient quatre  ; et aujourd'hui, après six semaines d'en­traînement, c'est 12 voltigeurs qui ont contribué, en une seule journée, à lever 550 signatures pour protester près du poste CKAC contre le changement cavalier d'heure et de jour de la causerie de l'Union des Électeurs.

Les 12 ont rivalisé d'ardeur, et c'est un autre Lavoie, M. Raoul Lavoie, qui a remporté la palme avec 88 signatures. Nous ignorons s'il existe un lien de parenté entre Raoul et Jean-Baptiste Lavoie.

La première semaine, M. Jean-Baptiste Lavoie dut aller voir à peu près tous les voltigeurs l'un après l'autre  ; aujourd'hui, ils viennent sur convo­cation. Et les résultats des visites aux maisons par les voltigeurs sont remarquables.

Ainsi, du 6 septembre au 12 octobre, en cinq se­maines, c'est 87 abonnements qui ont été envoyés par l'équipe de M. J.-B. Lavoie. Combien de ces 87 abonnements seraient venus sans le déplace­ment des voltigeurs  ?

Et M. Lavoie a du vrai chef d'équipe la téna­cité et la régularité. Il ne se passe pas une seule semaine que nous ne recevions le rapport de M. Lavoie.

Nous ne proclamons point ces efforts et ces ré­sultats pour gonfler M. Lavoie de vaine gloire. M. Lavoie sait bien que c'est le Crédit Social qui a fait de lui ce qu'il est  ; et il est simplement con­tent de travailler à faire ses concitoyens profiter comme lui des lumières et de la formation crédi­tistes.

Ce que fait M. J.-B. Lavoie dans Chicoutimi, et d'autres aussi dans leurs places respectives, tout créditiste de cœur peut l'entreprendre, et le réus­sir, dans sa ville ou dans sa paroisse. On commen­ce avec ce qu'on a, un voltigeur s'il n'y en a qu'un  ; et même s'il n'y en a aucun, on en forme un, puis deux, puis trois.

Le jour où chaque paroisse de la Nouvelle-France comptera un bon chef d'équipe créditiste, le Crédit Social sera une réalisation, le peuple de la province sera maître chez lui et brillera pour son sens politique parmi tous les peuples de l'uni­vers.

Aura-t-on des pneus  ?

M. John L. Collyer, président de la B. F. Good­erich Co., qui s'y entend en fait de caoutchouc, dé­clarait à la Chambre de Commerce de l'État de New-York qu'on peut estimer à 2,700,000 tonnes par année le caoutchouc qui sera produit dans le monde après la guerre, tant en caoutchouc naturel qu'en caoutchouc synthétique. Sur ces 2,700,000 tonnes, 1,000,000 le seront par les manufactures de caoutchouc synthétique des États-Unis.

Pendant les années 1939, 1940 et 1941, la con­sommation annuelle de caoutchouc a été en moyen­ne de 1,100,000 tonnes par année.

Ainsi, on aura plus que doublé la capacité de production de caoutchouc. N'est-ce pas merveil­leux qu'avec tant d'hommes immobilisés sous les armes, nous trouvions le moyen de doubler, tripler et quadrupler notre production. Quand l'argent est là...

Mais après la guerre, aura-t-on deux fois plus d'autos qu'avant la guerre  ? À quoi servira le ca­outchouc si, au lieu d'avoir de l'argent pour l'a­cheter, il faut vider nos poches pour payer la guer­re et les développements de guerre aux banquiers qui ont permis l'augmentation d'argent pour la grande joute sanglante ?

Le 24 octobre à St-Georges

C'est de Saint-Georges de Beauce qu'il s'agit — sans allusion à Édouard Lacroix, puisque nous sommes dans le Crédit Social et qu'il n'y croit pas, dans l'Union des Électeurs et qu'il est plus intéres­sé aux parades de députés et de candidats.

Donc, à St-Georges, il y eut journée d'action créditiste le 24 octobre, sous la direction de Mlle Gilberte Côté. Y prirent part 24 Voltigeurs. Ceux de Saint-Georges même furent aidés par des fer­vents venus de St-Côme, Ste-Justine de Dorches­ter, St-Joseph, Sts-Anges, East-Broughton et St-Bernard de Dorchester.

176 visites, au cours desquelles 15 abonnements furent pris ou renouvelés, plus de  $20 levés en souscription et 61 Île du Salut vendues dans 61 foyers, donnèrent un élan nouveau aux voltigeurs et préparèrent admirablement l'assemblée du soir. Celle-ci se tint à la salle de l'hôtel-de-ville, sous la présidence de M. Ernest Rodrigue. L'assistance qui remplissait la salle écouta avec enthousiasme Mlle Gilberte Côté.

L'assemblée du soir décida de nouveaux abonne­ments et de nouvelles souscriptions pour la propa­gande.

Vive la Beauce et vive la Nouvelle-France  !

Patriotes des colonies

À l'assemblée du soir à Val d'Or (Abitibi), le 10 octobre, un plein camion, chargé de 20 créditis­tes, est venu jusque de Rochebeaucourt et de La­morandière, sous la direction de M. Albert Raci­ne, de Rochebeaucourt.

Rochebeaucourt est à 100 milles au nord de Val d'Or.

La journée de Val d'Or rallia, pour les visites, 46 voltigeurs de Val d'Or, Malartic, Rouyn, No­randa, Rivière Héva, Granada, Dubuisson, Lacorne, La Motte et Villemontel. Elle leva 46 abon­nements et plus de  $20.00 pour la propagande, et plaça 178 Île du Salut.

Quel est le moteur qui a fait bouger ces hommes — la soif de pouvoir ou de faveurs des par­tis politiques, ou l'idéal créditiste  ? La Nouvelle-France n'est pas morte.

Crédit Social au premier rang

Ce n'est pas Pierre Bouchard, d'Arvida, qui pla­cera le Crédit Social au dixième rang dans l'échelle des valeurs de l'ordre temporel ; pas même au deu­xième rang.

Il a compris ce qu'est le Crédit Social, quelle en sera la portée ; comment seul, le Crédit Social per­mettra vraiment les réformes demandées dans le domaine politique, économique et social, sans avi­lir la personne humaine.

M. Bouchard était, il n'y a pas longtemps, pré­sident du Syndicat Catholique d'Arvida. Il essaya d'y mettre à l'honneur l'étude du Crédit Social ; mais devant certaines obstructions, il offrit sim­plement sa démission. On le pria de revenir sur sa décision. Mais il répondit carrément : "Je consi­dère le Crédit Social comme plus efficace pour ar­rêter la montée du communisme ou du socialisme, et je crois au bien-fondé de la parole du Père Lé­vesque : Si vous ne voulez ni du socialisme ni du communisme, opposez-leur le Crédit Social, il met entre vos mains une arme terrible contre ces enne­mis."

Il y a quelques semaines, M. Pierre Bouchard suivait les exercices de la retraite paroissiale. Cela suspendit nécessairement ses activités créditistes pendant quelques jours et supprima le rendement du 19 septembre. Dans la lettre où il nous l'expli­que, il place cette phrase : "Ma résolution de re­traite : Faire du Crédit Social".

Et M. Bouchard tient sa résolution de retraite, il fait du Crédit Social. Il conduit sa demi-douzai­ne de Voltigeurs à de véritables conquêtes. Les chiffres suivants l'attestent :

    5 septembre,      15 abonnements

    12 septembre,    35 abonnements

    26 septembre,    59 abonnements

      10 octobre,       35 abonnements

Et ces rapports s'accompagnent de contribu­tions pour la propagande et la radio.

Financiers du Crédit Social

Mlle Gilberte Côté le rappelait dans sa causerie à CHRC le 92 octobre (voir page 6) : ce sont les créditistes qui financent la propagande du Crédit Social.

Cette année, les émissions radiophoniques mul­tipliées exigent beaucoup d'argent. VERS DE­MAIN publie chaque quinzaine les noms des grou­pes ou des individus qui paient les émissions.

Dans le cas des individus, nous n'avons publié jusqu'ici que les noms de ceux qui ont fourni $10.00 d'un coup. Mais nous enregistrons dans nos filières tous les dons de $1.00 ou davantage, aux noms des donateurs et, lorsque le total pour une personne a atteint $10.00, il est juste de lui accor­der le même traitement qu'à ceux qui peuvent fournir $10.00 en un seul versement.

Nous allons y voir à partir du numéro du 15 no­vembre, qui sera le premier numéro de la cinquiè­me année du journal.

Dans ce numéro du 15 novembre, nous repren­drons la liste complète des donations à date. Ceux qui seraient oubliés voudront bien nous en aver­tir ; les numéros successifs publieront les arrivées de chaque quinzaine, à mesure qu'elles attein­dront $10.00.

Nous avons cru à la générosité des créditistes pour leur mouvement en passant avec CHRC un contrat de trois émissions par semaine. Il nous semble que, dans le rayon atteint par les ondes de CHRC, il se trouve bien 150 paroisses capables de payer chacune une émission par année ( $31.00) ; et, s'il n'y en a pas 150, certaines plus grosses peu­vent facilement renouveler le geste plus d'une fois en douze mois.

Nous comptons sur l'initiative des chefs d'équi­pe des diverses paroisses pour y voir. Ils auront à cœur de faire attacher le nom de leur paroisse à une émission au moins dans l'année.

Le 17 octobre à Rouyn

Rouyn est une ville minière du nord du Témis­camingue, à la porte de l'Abitibi. Vous la trouve­rez sur la carte au coin sud-ouest du quadrilatère formé par les grandes voies de communication, dont une ligne joint Senneterre à La Reine dans le nord ; une deuxième, Senneterre et Amos à Val d'Or, du côté est ; une troisième, La Sarre et Maca­mic à Rouyn, du côté ouest ; et la quatrième, le cô­té sud, joint Val d'Or à Rouyn. De Rouyn, une route en direction du sud dessert tout le Témis­camingue.

Rouyn est donc un centre géographique pour la rencontre des brasseurs d'affaires et des brasseurs d'hommes dans les deux comtés d'Abitibi et du Témiscamingue.

Rouyn est aussi un centre créditiste intéressant, non seulement à cause de sa situation géographi­que, mais surtout à cause du feu créditiste qui l'embrase.

Il y a trois ans, Rouyn comptait à peine 40 abonnés au journal Vers Demain ; aujourd'hui, ils y sont plus de six cents.

Les créditistes de Rouyn sont studieux. Ils li­sent généralement leur journal. Ils ont tenu assi­dûment des réunions d'étude qui se sont naturel­lement muées en réunions d'action.

Le dimanche, 17 octobre, Rouyn était le théâtre d'une de ces grandes journées d'action qui sont à l'ordre du jour dans notre mouvement cet autom­ne. L'essai pour l'Abitibi en avait été fait avec succès à Val d'Or le dimanche précédent.

Deux points au programme ce jour-là : la guer­re des Voltigeurs l'après-midi ; une grande assem­blée publique le soir.

La température était très favorable. Deux à trois pouces de neige mouillée couvraient rues et trottoirs ; il neigeait ou grêlait toute la journée.

Malgré cela, 48 Voltigeurs furent fidèles au ren­dez-vous à deux heures de l'après-midi, 48, dont 18 de Rouyn même, et les 30 autres venus de pla­ces voisines : Noranda, Mac Watters, Beaudry, Evain, Dalembert, Renault ; ou de places aussi éloignées que Rivière Héva, Malartic, Val d'Or, La Motte, La Sarre, Colombourg, Taschereau, Authier.

D'autres s'étaient promis de venir jusque du nord-est, comme Villemontel, ou jusque de 100 milles au sud, comme Béarn, Guigues et autres, mais craignirent sans doute d'être mis en panne par la neige.

Après avoir entendu une allocution de trois-quarts d'heure, les 48 Voltigeurs sortaient deux par deux, bien décidés, chaque couple ayant à visiter les maisons d'une rue ou d'un bout de rue.

À sept heures et demie, les derniers rapports donnaient les résultats suivants : 450 familles visitées, plus de 60 abonnements et près de $80.00 pour la propagande.

L'assemblée du soir fut un triomphe : 600 personnes assises, et au moins 200 pressées derrière les chaises, dans la grande salle de l'Hôtel Albert. Et tous restèrent attentifs jusqu'au bout. Il fallut par deux fois rappeler que l'assemblée était terminée après les derniers discours et le tirage d'un drap du Crédit Social entre les travailleurs de l'après-midi. Les assistants ne se dispersèrent qu'à regret, mais plus attachés que jamais à la cause ; sauf, évidemment, quelques adversaires venus pour voir si le thermomètre créditiste ne porterait pas quelqu'indication de fléchissement : ils durent ravaler leurs derniers espoirs.

L'assemblée fut présidée par M. J.-L. Bruneau lieutenant de Rouyn-Noranda ; l'orateur, M. Louis Even, fut présenté par M. Jos. Dallaire, organisateur en charge du Témiscamingue, et remercié par M. Réal Caouette, organisatéur en charge de l'Abitibi.

Le tirage alloua le drapeau au voltigeur R. Lapierre, de Rouyn.

Quelques abonnements pris le soir montèrent le chiffre de la journée à 80. Mais nous tenons à souligner que, si utile et, si réchauffante qu'ait pu être l'assemblée du soir, c'est le travail de l'après-midi qui fut le plus fructueux pour la cause à Rouyn, comme partout ailleurs où se fait ce genre de travail.

Les Voltigeurs qui visitent les maisons reviennent enthousiasmés et prêts à continuer de semaine en semaine. Les visités retirent aussi beaucoup d'avantage de ce message créditiste qui leur est porté individuellement.

Si le Crédit Social était plus avancé à Rouyn au soir que le matin de ce jour-là, ce fut grâce au dévouement des 48 patriotes de l'après-midi, 450 familles, c'est du coup plus de mille personnes qui reçurent le message personnel.

Et la formation d'hommes qui apprennent à bouger, à se dévouer, à porter le drapeau créditiste de maison en maison, cette formation-là n'a pas fini de donner ses fruits.

Il est beau, il est réconfortant, il est prometteur ce spectacle de toute une armée qui monte ; l'armée des créditistes militants, l'armée des Voltigeurs, qui sentent couler dans leurs artères le sang rouge et vigoureux des grands ancêtres. Comme leurs pères, qui se fièrent à eux-mêmes, et non aux voisins laissés derrière eux, pour faire la Nouvelle-France ; de même, nos vaillants Voltigeurs créditistes ont pris confiance en eux-mêmes pour libérer leur Nouvelle-France de la griffe des voleurs et du règne des traîtres.

Vous, Créditistes, qui lisez le récit des prouesses de cette jeune armée, n'allez-vous pas décider de joindre ses rangs ? Pourquoi pas dès aujourd'hui ? 

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