Le 23 août à Ottawa

le mercredi, 01 août 1945. Dans La vie créditiste

Le 23 août, le nouveau Parlement, élu le 11 juin, se réunira à Ottawa. Cette session sera probablement courte, ayant surtout à voter les crédits pour le reste de l'exercice fiscal et à don­ner son approbation, complète ou conditionnée, à la charte de sécurité rédigée à San Francisco.

Il peut aussi y avoir d'autres questions au programme. Nous ne serions pas surpris d'y voir aborder la question d'une assurance-maladie obligatoire  ; c'est même, croit-on, une des raisons pour lesquelles le fédéral veut rencontrer les provinces avant la session.

À l'occasion de cette première session du nou­veau Parlement, l'Union Créditiste des Électeurs présente les demandes suivantes au gou­vernement fédéral. Ces demandes sont signées par les directeurs, par les responsables de dis­tricts, par les responsables des comtés organisés et par autant de responsables de paroisses qu'il est possible d'en rencontrer d'ici le 20 août. Les dernières demandes, concernant l'amnistie et la démobilisation des conscrits, sont aussi l'objet d'une requête qui a obtenu des milliers de signa­tures.

À l'honorable William Lyons Mackenzie King, Premier-Ministre du Canada.

L'Union Créditiste des Électeurs de la Province de Québec, par l'entremise des soussignés, ses directeurs provinciaux et régionaux, vous transmet les deman­des suivantes, appuyées de nombreuses signatures pro­venant de toutes les parties de la province  :

    1. Que les pleins pouvoirs, accordés au gouverne­ment par le précédent Parlement comme mesure de guerre, soient repris intégralement par le nou­veau Parlement  ;

    2. Que cesse le régime de décrets-lois  ;

    3. Que soient abolies les commissions dictatoriales — comme le Service Sélectif et la Commission du Commerce et des Prix — non responsables au peuple et nanties de pouvoirs législatifs et exé­cutifs contraires aux principes démocratiques  ;

    4. Que soient immédiatement démobilisés tous les conscrits qui sont dans les camps militaires, puis­que la poursuite de la guerre contre le Japon doit être sur pied de volontariat seulement, et puisque l'agriculture, le bâtiment et d'autres industries se plaignent de pénurie de main-d'œuvre  ;

    5. Qu'une amnistie générale et sans restrictions soit immédiatement accordée à tous les jeunes classés délinquants ou déserteurs  ;

    6. Que soit rappelée la loi de conscription  ;

    7. Que le gouvernement souverain du Canada use des prérogatives qu'il possède de droit, pour rendre financièrement possible tout ce qui est physique­ment possible et généralement désiré, sans endet­ter le pays envers qui que ce soit et sans porter atteinte à la liberté des personnes.

(Suivent les signatures)

Démobilisation et amnistie

Tous ceux et toutes celles qui désirent le rap­pel de la loi de démobilisation, la démobilisation immédiate des conscrits qui perdent leur temps dans les camps d'entraînement et l'amnistie géné­rale à tous les jeunes classés déserteurs ou délin­quants, sont priés de signer la requête à cette fin, qui a déjà été mise en circulation dans les parois­ses mieux organisées et que nous reproduisons ici.

Servez-vous de cette formule. Découpez selon les lignes marquées, signez, faites signer les mem­bres majeurs de votre famille  ; demandez à des voisins et amis de signer aussi. Puis renvoyez la formule, avec autant de signatures que possible, à l'adresse suivante  :

Union Créditiste des Électeurs, Case 17, Station Delorimier, Montréal, P. Q.

Au bureau, on classera les signatures par com­tés, et elles serviront dans chaque comté pour la pression près du député fédéral.

Mais il faut agir vite, car une vingtaine de ren­contres avec les députés, dans leurs comtés res­pectifs, auront lieu dès la première quinzaine d'août. Toutefois, on pourra continuer même après la délégation auprès du député  : le total des signa­tures sera présenté au gouvernement fédéral au cours de la session qui commence le 23 août.

Texte de la pétition :

À l'Honorable William Lyons Mackenzie King,

Premier-ministre du Canada

Les soussignés croient exprimer le sentiment général de la population de la province de Québec en vous faisant les demandes suivantes :

1) La démobilisation immédiate des conscrits qui sont dans les camps d'entraînement militaire ;

2) L'amnistie générale et sans restrictions à tous les jeunes gens classés délinquants ou déserteurs ;

3) Le rappel de la loi de conscription.

                    NOMS                                                      ADRESSE

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Le 6 août à Ottawa

Le 6 août prochain, à Ottawa, s'ouvrira une conférence entre le fédéral et les provinces.

C'est le fédéral qui convoque les provinces. Il l'avait déjà fait en 1941, pour essayer de passer les conclusions du rapport Sirois, empiétant sur les droits des provinces. M. King se heurta dans le temps à Hepburn d'Ontario, à Aberhart d'Al­berta, à Pattulo de la Colombie.

Cette fois, M. King et M. Isley vont sans dou­te encore tenter d'obtenir des concessions pro­vinciales. Mais cette fois-ci encore, ils auront sans doute l'opposition de Drew d'Ontario, de Manning d'Alberta et de Duplessis de Québec.

La collaboration entre les divers gouverne­ments est très désirable, mais pas l'absorption. Les mesures de sécurité sociale, après les mesu­res de guerre, vont servir de raisons pour met­tre les provinces financièrement sous la coupe du fédéral.

L'Union Créditiste des Électeurs appuiera tous les efforts de M. Duplessis pour sauvegarder in­tégralement les droits de la province.

Les directeurs provinciaux et régionaux de l'Union Créditiste des Électeurs ont envoyé la déclaration d'attitude suivante au premier-mi­nistre  :

À l'Honorable Maurice Duplessis Premier-ministre de la province de Québec

À l'occasion de la Conférence qui s'ouvrira le 6 août, entre le gouvernement fédéral et les gouverne­ments provinciaux, l'Union Créditiste des Électeurs, par l'entremise des soussignés, ses directeurs et ses res­ponsables de districts, soumet à votre considération ses convictions acquises sur les points suivants  :

    1. Aucun des empiètements du fédéral dans le domaine provincial, effectués sous le chapitre des mesu­res de guerre, ne doit être sanctionné comme per­manent, quelles que soient les compensations fi­nancières offertes  ;

    2. La province doit réclamer la rétrocession, à la plus brève échéance possible, de tous ses droits constitutionnels en matière fiscale et dans le do­maine de la sécurité sociale.

    3. La tendance à la centralisation des pouvoirs est anti-démocratique et anti-personnaliste. Confor­mément aux principes d'une saine philosophie et d'une saine démocratie  : dans un ensemble, les fonctions qui PEUVENT être assumées par les parties DOIVENT être exercées par les parties.

    4. Nous sommes énergiquement opposés à l'établisse­ment d'une assurance-maladie obligatoire. Les personnes et les familles sont capables de voir el­les-mêmes à leurs soins en maladies, soit indivi­duellement, soit par associations libres, lorsqu'el­les en ont le moyen financier. Le rôle du gouver­nement souverain est de voir à ce que les moyens financiers soient globalement au niveau des pos­sibilités offertes en services et en produits  ; Et le rôle du gouvernement provincial est de voir à ce que ces moyens soient adéquatement répartis entre les familles de la province.

    5. La remarque qui précède s'applique également à toutes les mesures dites de sécurité sociale.

(Suivent les signatures)


Épistoliers, tout de suite  !

Les créditistes qui sont de cet avis, concernant l'appui à donner à l'Hon. Maurice Duplessis pour la sauvegarde des droits de la province, feront bien de lui écrire tout de suite dans ce sens. Adressez  : Hon. Maurice Duplessis, premier-ministre, Hôtel du Par­lement, Québec. On peut écrire en groupes et chacun signe.

(Place au verso pour d'autres signatures)

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