La Crise

le dimanche, 01 mai 1938. Dans Cahiers du Crédit Social

En face des grandes misères qui affligent tant d'individus et de familles, ceux à qui incombent, semble-t-il, le devoir de corriger la situation, ont une excuse toute trouvée à leur incapacité ou à leurs capitulations : "C'est la crise, on n'y peut rien. Mais elle ne durera pas toujours. Les dépressions sont inévitables, etc."

Dépression de quoi ? De quoi y a-t-il eu dépression en 1930 ? Dépression d'hommes ? Le recensement prouve le contraire.

Dépression de besoins ? Les privations prolongées, la misère noire dans bien des cas, les plaintes générales ne chantent certainement pas un hymne de satisfaction.

Dépression d'ouvriers ? Mais ils font queue aux portes des usines, des moulins, des bureaux, des agences d'embauchage, pour réclamer de l'emploi.

Dépression de machines ? Mais elles sont toujours là, même si elles sont plus silencieuses.

Dépression de moyens de transport ? Mais on ne cesse de nous dire que nous avons trop de chemins de fer. Et les exploitants des chemins de fer se plaignent qu'il y a trop de camions.

Dépression de marchands ou de magasins ? Parcourez les rues commerciales des villes, ou même, sans sortir de chez vous, ouvrez vos journaux et voyez ces annonces ; tournez la manette de votre radio, ou comptez les agents qui assiègent les domiciles.

La dépression n'est pas là. Elle est tout simplement dans votre poche, ou dans votre petit compte de banque. C'est une dépression de monnaie qu'on a eue et dont on souffre encore. Puis évidemment, une dépression de forces physiques et morales. Une dépression de confiance aussi, dont les banquiers se plaignent maintenant, après l'avoir causée.

Qu'il y ait eu d'autres crises dans le passé, nous n'en doutons pas. Qu'il faille traiter celle-ci de simple crise cyclique comme les autres, non. Elle est cela peut-être, mais elle est plus. C'est une crise de civilisation, d'où devra sortir un ordre économique plus humain, plus social, avec une économie d'abondance pour tous, à moins qu'on veuille sombrer dans le chaos et la révolution.

"Mon fils, disait Pie XI au Cardinal de Paris, la crise que nous traversons est unique dans l'histoire. C'est un monde nouveau qui doit jaillir du creuset où bouillonnent à l'heure actuelle tant d'énergies contraires... Il faut être fiers d'être les témoins, plus que cela, les observateurs de cette tragédie qui va bouleverser le monde."

Et il y en a encore qui ne veulent rien changer, que la simple pensée d'une innovation dans le système économique, d'une simple mise au pas du progrès, désarçonne et scandalise. Hypocrites ou autruches ?


La Crise et son Remède, le Crédit Social

Par ARMAND TURPIN

Prix, 10 sous ─ Le cent, $6.00

Les Cahiers du Crédit Social étant un périodique, on ne peut s'attendre à trouver dans chaque numéro un exposé, même résumé, de la doctrine du Crédit Social. Ils doivent plutôt s'appliquer à faire ressortir divers points, divers aspects, l'un après l'autre, réfuter les objections à mesure qu'elles s'élèvent, plaider la cause et attiser les ardeurs. Mais la brochure de Monsieur Turpin donne un excellent résumé des principes et de la technique créditistes, en style clair et sous une toilette typographique attrayante. L'étude de cette brochure vous aidera à situer dans l'ensemble les articles parfois détaillés, mais isolés de leur cadre, que  vous trouverez dans les Cahiers. Nous ne saurions trop la recommander.

*****

Crédit Social et Catholicisme

Par le R. P. G.-H. Lévesque. o.p.

Prix, 5 sous ─ Le cent, $4.00

Seconde édition de la brochure du Révérend Père Lévesque. Contient exactement le même texte que la première, mais sur papier moins dispendieux, de façon à pouvoir la laisser au prix populaire de cinq sous.

Pour ces deux brochures, commandez à l'une des adresses suivantes :

Armand Turpin, 285 Boulevard St-Joseph, Hull, P.Q.

Louis Even, Gardenvale, P. Q.

Littérature Crédit Social, 5162 Ste-Marie, Montréal, P. Q.

Poster un commentaire

Vous êtes indentifier en tant qu'invité.