La charité des créditistes

Gilberte Côté-Mercier le lundi, 01 novembre 1943. Dans La vie créditiste

La causerie donnée par Mlle Gilberte Côté à CHRC le vendredi, 22 octobre, expose l'orienta­tion des émissions ajoutées au poste CHRC par l'Union des Électeurs. Elle donne aussi quelques nouvelles, et surtout elle fait ressortir la charité qui est le grand moteur du mouvement créditis­te. Voici une partie de ce texte :

Messages de la famille créditiste

Mercredi dernier, 20 octobre, l'Union des Électeurs a commencé une grande série d'émissions à CHRC, qui viendront régulièrement, trois fois par semaine, à sept heures du soir.

L'émission du mercredi continuera à être celle de tout le monde. Mais, les émissions du vendredi et du dimanche seront pour nous, créditistes. Elles porteront le message de la direction à tous les en­fants de Nouvelle-France qui font partie de la grande famille créditiste de notre province.

Le lien de la charité

Nous formons une famille dans le sens le plus profond du mot, car le lien qui nous unit est vrai­ment un lien de charité.

Ceux qui ont vu fonder notre mouvement et qui le voient grandir, le savent. De la charité, rien que de la charité.

Le journal Vers Demain a quatre ans d'existen­ce. Il compte 30,000 abonnés. Pas un seul de ces abonnements n'a donné un sou de commission au solliciteur. Nos agents sont des apôtres. Ils tra­vaillent pour l'idéal, par charité.

La charité de l'hospitalité

Pour répandre Vers Demain, les directeurs, les commissaires, les Voltigeurs voyagent.

Ils ne logent pas dans les hôtels. Ils vont man­ger et dormir chez les Créditistes, qui les reçoivent pour l'amour du Crédit Social.

Les congrès, les assemblées créditistes, rassem­blent des régions, la province parfois. Chacun paye ses propres dépenses de voyage. Lorsque M. Du­plessis invite les maires des différentes paroisses pour assister à ses assemblées, on dit qu'il leur en­voie un petit chèque pour les dépenses. Lorsque les créditistes se déplacent, ils le font par charité.

La charité de l'argent

Ces émissions de radio, à ce poste et aux autres, que nous donnons depuis le mois de juillet, sont entièrement financées par des Créditistes. Pas un seul sou ne vient des banques ni des grosses com­pagnies. Les gros montants ne viennent pas non plus. Ce sont les Créditistes qui payent, et les Cré­ditistes sont pauvres. Les plus gros montants que nous ayons reçus d'un coup sont $60.00.

Disons en passant que les adversaires se deman­daient bien comment nous aurions pu réussir à affronter une si grosse dépense. Les adversaires n'ont jamais tenté de faire financer un mouvement provincial par le peuple. C'est trop difficile à réa­liser. Recueillir des milliers de dollars, dollar par dollar, ça prend du temps et de la patience. C'est plus vite fait de vendre sa conscience pour un sac d'argent. Mais, les Créditistes ne vendent pas leur conscience. Il fallait bien qu'ils recueillent piastre par piastre. Leur charité a comblé les vides.

La charité de l'argent qu'on donne, les Créditis­tes la pratiquent sur une grande échelle. Voilà le secret de notre aisance.

La charité du temps

Il y a une autre charité que les Créditistes pra­tiquent très bien. C'est la charité du temps.

Tous ces Voltigeurs qui donnent leur temps li­bre à la propagande ! Pour gagner leur vie, ils sont au service des trusts ou des gouvernements, du­rant 8, 10, 12, 14, 16 heures par jour. Et ils trou­vent encore du temps, le soir et le dimanche pour servir leur pays.

Les soldats du gouvernement, ceux qui luttent contre l'ennemi, au moins ils laissent toute autre occupation pour remplir leurs fonctions de soldats,

et ils reçoivent un salaire pour donner leur temps. Mais, les soldats du Crédit Social, ceux qui com­battent l'ennemi du dedans, le plus proche et le plus redoutable, ils ne peuvent donner que leur temps libre, et ils ne reçoivent aucune indemnité. Il y a toute sorte de patriotes !

Ainsi, Créditistes, notre famille en est une véri­tablement, parce que vous pratiquez la charité. Et nous resterons une famille, tant que vous continue­rez à pratiquer la charité.

Ceux qui ne nous entendent pas

Mais, notre famille est maintenant si grande, Créditistes, que nous ne pouvons la voir, l'enten­dre toute à la fois. Nous ne pouvons même pas lui parler toute à la fois par la radio.

Ceux de l'Abitibi et du Témiscamingue ne nous entendent pas aujourd'hui. Et vous savez combien il y a de Créditistes en Abitibi et au Témiscamin­gue. Monsieur Even, qui est allé, dimanche dernier à Rouyn, les rencontrer, vous parlera de son voya­ge, dimanche prochain, à ce poste, à 7 heures, par la voix de monsieur Grégoire. (Voir page 7).

Il y a ceux de Montréal et de l'ouest de la Nou­velle-France, qui n'entendent pas non plus ces émissions spéciales à CHRC. Dimanche dernier, j'ai rencontré les Créditistes de Hull, qui sont bien loin de vous, de la région de Québec, et bien près des grands-prêtres sacrificateurs d'Ottawa, mais qui n'en travaillent pas avec moins de courage ni moins d'ardeur. Notre cher monsieur, Auguste Fou­cault, qui compte 75 ans, a, dimanche après-midi, fait avec les autres des visites d'abonnés. Et il n'é­tait pas le moins ardent. Monsieur Guertin, 65 ans, aussi. Les Créditistes restent toujours jeunes. On est jeune tant qu'on garde de l'enthousiasme. C'est cela la jeunesse !

Nous les saluons, tous ceux qui ne nous enten­dent pas, et nous les portons dans notre cœur.

Ceux qui nous entendent

Quant à vous du Lac St-Jean, de Chicoutimi, de Rimouski, de Kamouraska, de la Beauce, de Mé­gantic, de Frontenac, de la région de Sherbrooke et des Trois-Rivières, et des alentours de Québec, et vous de la vieille ville, la capitale de la Nouvelle-France, vous Créditistes, vous sentez tous mieux que jamais la puissance du lien qui nous unit.

Ce lien de charité, les rencontres l'ont consolidé. Maintenant, la radio va s'ajouter aux rencontres pour l'entretenir et le fortifier.

Ensemble, durant ces émissions du vendredi et du dimanche, nous étudierons notre cher Crédit Social, cette lumière sur notre chemin, qui, avec notre religion si belle, éclairent la route entière, le paysage et l'horizon.

Pour ces études, nous nous servirons de VERS DEMAIN que nous lirons, méditerons ensemble.

VERS DEMAIN est le docteur qu'on n'a pas en­core pris en faute. Il est le docteur qui s'efforce d'être compris par tous. Il va dans les maisons des diplômés et des non-diplômés. Il faut que tout le monde puisse le suivre. Nous en parlerons ensem­ble.

(Ici, la conférencière lit à la radio la première page de VERS DEMAIN du 15 octobre. Après quoi elle conclut) :

Poser un acte de volonté

Voilà comment c'est écrit en première page du numéro du 15 octobre de Vers Demain. Relisez-le, Créditiste, et méditez-le.

Vous vous trouverez plus éclairés après cette lecture qu'avant. Une lumière de plus dans votre esprit.

Une lumière, c'est beau, ça donne de la joie.

Et lorsque le terrain est bon, c'est fertile ; ça appelle l'amour, la charité, le sacrifice.

Le terrain est bon en vous, créditistes. Vous po­serez des actes de volonté à la suite de cette lu­mière qui est venue dans votre esprit.

Tout de suite, ce soir, vous poserez un acte de volonté pour vous délivrer, pour délivrer vos en­fants, pour délivrer vos compatriotes de cette ty­rannie du rationnement de la sécurité et de la li­berté.

Vous poserez un acte, celui que vous pouvez poser.

Vous avez toute la veillée devant vous. Que fe­rez-vous ce soir ? Vous irez voir un ami, un voisin, et vous lui parlerez de Vers Demain. Vous appor­terez ce numéro dont nous venons de lire la pre­mière page, et vous la lirez avec lui. Et en par­tant, vous lui demanderez, à votre voisin, de poser aussi un acte de patriote et de s'abonner à Vers Demain.

Gilberte Côté-Mercier

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