Extraits du Courrier Créditiste

le mercredi, 01 février 1939. Dans Cahiers du Crédit Social

D'un pauvre, mais d'un convaincu :

"Je vous envoie deux dollars ( $2.00) pour la cause créditiste. Je viens de perdre ma 'job' de bûcheron ; alors c'est comme l'obole de la veuve, c'est presque le nécessaire soustrait à l'indigence, mais je crois que c'est le meilleur placement.

"Ici, je ne perds pas d'occasion de parler du bon samaritain qu'est le Crédit Social ; mais je n'ai pas assez bonne mine pour aller solliciter des enrôlements."

D'un professionnel qui n'adore pas les idoles :

"Je vous envoie $1.00 pour 25 Cahiers No 11-12, que vous voudrez bien adresser à M................., à Moffette (Témiscamingue).

"Moffette est un pays de colons. J'ai déjà semé la graine du Crédit Social dans ce coin éloigné de la province. On me demande de leur envoyer des cahiers. J'ai pensé ne pouvoir leur faire de plus belles étrennes que celle-là. M...... me demande quand il leur sera donné d'avoir un conférencier.

"Si des amis, ici et là dans la province, avaient un contact avec les derniers centres de la colonisation, il y aurait un excellent travail de préparation à faire en suivant le même procédé, la distribution de cahiers. Les colons verraient d'un bon œil le Crédit Social. Ils trouvent cela plus profitable que les félicitations de......., à l'occasion de Noël, sur leur courage proverbial et leur endurance de bon chien."

D'un créditiste de Ste-Aurélie qui a les yeux sur la paroisse voisine :

"Je vous envoie un dollar pour faire expédier un Cahier, Numéro Spécial, à chacun des noms suivants, tous de St-Zacharie, pour faire connaître la doctrine dans ce coin-là."

Suivent les noms. Mais notre apôtre n'oublie pas le travail dans sa paroisse, puisqu'il ajoute :

“Envoyez-moi une dizaine de cartes pour des enrôlements dans Ste-Aurélie."

Où les charges ne sont pas une sinécure (St-Basile de Portneuf) :

"Le Comité a décidé de choisir un directeur dans chaque rang de la paroisse pour y pousser plus particulièrement la propagande et l'enrôlement.

"Il est proposé par.............., secondé par................ : Que M. Alexandre Chénard soit nommé directeur dans le Bois de l'Ail ; M. Adélard Matte dans St-Jacques ; M. Gédéon Matte dans le haut de Ste-Anne ; M. Azarie Langlais dans St-Joseph ; M. Joseph Paquette dans Bas Ste-Anne ; M. Jos. Germain pour le village ; M. Jos. B. Germain dans St-Georges."

Ces directeurs n'ont pas dû chômer, parce que l'assemblée publique convoquée trois ou quatre semaines plus tard groupait un auditoire quatre fois aussi considérable que l'assemblée de fondation.

* * *

Comment la graine du Crédit Social se répand (Soumis à l'attention spéciale de l'Hon. Ernest Lapointe) :

1) "Ayant assisté à une conférence donnée par vous à St-Pacôme de Kamouraska, j'ai décidé de faire quelque chose pour cette belle doctrine du Crédit Social. Je suis à présent dans un camp de bûcherons au Lac de l'Est. Je vous inclus un dollar pour faire venir des Cahiers ici pour que mes compagnons puissent étudier le Crédit Social."

2) "J'ai assisté à votre assemblée du Crédit Social à Tourville, dans le comté de l'Islet. J'étais alors à Ste-Perpétue. J'ai acheté un de vos Cahiers à Tourville. Je suis maintenant rendu à Roquemaure, dans l'Abitibi, et j'aime à vous dire que, par ici, ce serait très bon pour un comité. Si vous voulez, envoyez-moi les instructions, et aussi de la littérature, car quelques-uns redoutent ; en ayant les preuves sous les yeux, ce serait mieux. Et tâchez, s'il y a possibilité, de venir faire une visite à Roquemaure."

3) "Je vous inclus un chèque au montant de $1.15 pour l'envoi de 25 Cahiers du Numéro Spécial au Docteur G. R., de St-E. Il veut bien, à ma demande, se charger de jeter les premières semences. Au printemps, j'irai lui donner le coup de main qui fera pousser la moisson."

4) "Pendant mes vacances dans la Matapédia, j'ai donné 40 Cahiers sur le Crédit Social. J'en ai gardé quelques-uns pour les gens de langue française d'ici, à Legal (Alberta). Comme j'en ai peu, on se les passe comme les Annales de la Bonne Sainte Anne. Depuis que j'ai fait connaître cette littérature, les gens se sentent tout autres. C'est bien vrai, c'est ainsi que ça devrait être pour avoir justice pour tous les citoyens. Ce cahier est la meilleure des informations, faudrait qu'il soit connu partout au plus vite. Et l'on verrait se changer les opinions, car il ne faut pas compter sur la presse, amie du banquier."

 

Ni dans la métropole, ni bien haut dans l'échelle sociale, mais admirable citoyen quand même et doué de véritable esprit social :

"La propagande en faveur du Crédit Social dans Baie Comeau est de plus en plus satisfaisante. Je crois pouvoir organiser un comité dans le courant du mois prochain. Je souhaiterais gagner meilleur salaire pour vous aider davantage. Je suis simple commis boucher et père de six enfants. Alors ma contribution ne peut être grosse ; mais je suis prêt à tous les sacrifices pour aider cette belle cause, (Transmet quatre abonnements, puis :) Je vous inclus une piastre pour 25 cahiers. Des 25 reçus dernièrement, j'en ai vendu dix et j'ai donné les autres dans un camp de bûcherons ; je crois que c'est le meilleur moyen de faire étudier ces gens-là."

Il y a politique et politique :

"Depuis près de trois mois que j'ai en main un cahier du Crédit Social, Numéro Spécial, je l'ai étudié et fait un peu de propagande autour de moi. Plusieurs désireraient avoir ce cahier pour l'étude ; veuillez donc m'en envoyer 25 pour un dollar, je me charge de les distribuer. Plusieurs me consultent parce que je me suis toujours un peu occupé de politique, et on entend de plus en plus parler de crédit social dans les autres paroisses d'alentour où des comités ont été organisés. Je m'étais promis de ne plus m'occuper de politique, parce que c'était trop sale. Mais cette politique du crédit social m'intéresse tellement que je ferai encore le sacrifice de m'en occuper."

Allez donc éteindre ce feu-là :

"Vous trouverez ci-inclus un montant de sept dollars pour les nouveaux membres ci-dessous mentionnés. (Suivent les noms - il s'agit d'une ville pauvre, Chicoutimi).

"Notre cause marche très bien. Les gens sont enchantés de ce que nous leur enseignons et les adeptes deviennent chaque jour plus nombreux. Soyez assuré que, pour ma part, j'y mets toute mon ardeur, car depuis votre départ nous avons fait une quinzaine d'assemblées, et je continuerai à faire l'impossible pour arriver à notre but."

Avis :

Le Congrès annuel de la Ligue du Crédit Social de la Province de Québec est projeté pour le dimanche 17 juin, dans la ville de Québec.

Louis Even Gardenvale, P. Q.

Ci-inclus bon de poste de un dollar( $1.00) pour 40 Cahiers du mois de février.

(Nom)  ................... (Adresse)

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