Éditorial

Louis Even le dimanche, 01 novembre 1936. Dans Cahiers du Crédit Social

L'accueil fait au premier numéro de ces "Cahiers" est très encourageant. La doctrine du Crédit Social va au peuple de notre province, parce qu'il a le sens droit.

La plus grande partie de l'édition d'octobre, évidemment, s'est écoulée au détail. Cependant les abonnements se font nombreux et l'examen de la liste d'abonnés ne manque pas d'intérêt. Le groupe dominant parmi ces lecteurs réguliers est celui des prêtres ; le second celui des médecins.

Est-ce parce que les prêtres et les médecins touchent de plus près la misère injustifiée du peuple ? Ou est-ce parce que prêtres et médecins, habitués aux remèdes de l'âme et du corps, en discernent un efficace dans l'application d'une doctrine monétaire à base de justice et de bon sens ?

N'allons pas interpréter cette réflexion comme une prétention à substituer le Crédit Social à la religion. Les deux s'harmonisent très bien. Le Crédit Social a une sphère limitée, la religion a sa place partout. Le Crédit Social n'est pas non plus une panacée à tous les maux, il ne fera pas disparaître la souffrance de la terre, mais il améliorera sensiblement les conditions en affranchissant l'homme de la loi animale du "struggle for life.” Il sèmera un peu de soleil dans les foyers et dans les cœurs. “Un certain degré d'aisance et de culture, pourvu qu'on en use sagement, ne nuit pas à la vertu, mais en favorise singulièrement l'exercice."

Comme dans le premier numéro, nous exposons les absurdités cruelles du système actuel et présentons le plus simplement possible les propositions créditistes, croyant que cette double méthode est de nature à créer la mentalité crédit social. Il serait vain de vouloir instaurer le système crédit-social si le peuple n'est pas prêt à placer sa confiance dans le fruit de son travail et de ses progrès, dans la richesse réelle de la nation, plutôt que dans l'or des voûtes et la plume du banquier.

Le mois prochain, nous publierons un article du R. P. Lévesque sur la primauté du consommateur et, à la demande de plusieurs lecteurs, expliquerons, par des exemples, comment le Crédit Social propose de passer la nouvelle monnaie au consommateur. Dans cette économique nouvelle, le consommateur est souverain. Et qui n'est consommateur ?

Si cette doctrine vous plaît, aidez à la faire connaître. Parlez-en et répandez les Cahiers. S'ils n'ont pas encore pénétré dans votre localité, trouvez-nous un propagandiste, un représentant qui, tout en touchant une commission, fera œuvre utile.

Le soussigné est responsable de tous les articles de ces études que ne couvre pas un nom d'auteur.

LOUIS EVEN


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Louis Even

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