Éditorial

le mercredi, 01 mars 1939. Dans L'expérience albertaine Aberhart

"Le Crédit Social ? L'affaire d'Aberhart ? Voyez donc le fiasco de l'Alberta ! L'Alberta est en faillite avec ça... !"

Qui n'a maintes fois entendu ces réflexions, et d'autres du même genre ? Le présent bulletin, avec sa documentation, constitue, croyons-nous, une réponse effective.

Qu'on étudie attentivement le Programme Intérimaire. Nous avons tenu à en faire un exposé fort simple, mais il se peut quand même qu'une première lecture laisse une idée imparfaite. On ne devra pas hésiter à le relire. Une fois bien renseigné sur le Programme Intérimaire, le créditiste possède en main la meilleure arme de propagande — de quoi impressionner les plus sceptiques. Resteront bien quelques obstinés qui, même avec un dividende dans le creux de la main, continueraient de se cabrer : "Trop beau ! Pas possible ! C'est une utopie !” Nous n'écrivons pas pour ces malades, le Crédit Social viendra sans eux.

Nous pressons les comités de la Ligue, tous ceux qui veulent le succès de la cause, la libération de l'abondance, l'orientation vers la paix, le redressement d'un désordre, le triomphe du bien commun, de pousser ce numéro des Cahiers partout où on lit le français.

Qu'on n'aille pas nous faire dire que le Crédit Social est en vigueur dans l'Alberta. Ce n'est pas cela encore. Mais le Programme Intérimaire tel qu'en train là-bas, la monnaie de comptabilité au service du public, le crédit provincial monétisé et mis en circulation sans dette, la distribution de gratuités sous forme de ristourne sans imposer de taxes, la confiance qui s'édifie autour du crédit provincial dégagé de la griffe bancaire, les résultats remarquables obtenus en quelques mois — tout cela prouve, sans plus d'argumentation, que le Crédit Social n'est pas seulement bon en théorie, mais que la pratique en est très possible.

Une autre réflexion surgit spontanément dans l'esprit de celui qui vient pour la première fois en contact avec ces faits : Comment se fait-il que nous n'ayons pas encore entendu parler de ces choses-là ? Ne sont-ce pas des événements importants en plein Canada ?

Comment ? Mais, à en juger par les journaux, se passe-t-il jamais quelque chose d'important dans notre pays ? En Europe, oui. Mais au Canada, pour les Canadiens, après les grosses nouvelles terrorisantes d'outre-mer, que servir d'assaisonnant, sinon des descriptions sportives, des vedettes de cinéma, des discours de politiciens et, dessert trop rare, des procès et re-procès de meurtres ?

L'ignorance crasse de ceux qui dénigrent le Crédit Social dans nos grands quotidiens montréalais porte à estimer bien piètre le reste de leur bagage.

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