Du régime de dettes à la prospérité (5e partie)

J. Crate Larkin le vendredi, 01 janvier 2010. Dans Du régime de dettes à la prospérité

«Une lumière sur mon chemin», dit Louis Even

Chapitre 11

Le Dividende National

Comment pourvoir au nécessaire de la vie de la multitude des sans-emploi, beaucoup d’entre eux impatients de travailler? Voilà peut-être le plus urgent de nos problèmes. Si le chômage semble le grand mal du jour, il faut pourtant remarquer que le besoin de main-d’œuvre dans l’industrie, même en temps normal, tend à diminuer de jour en jour. Le nombre d’ouvriers requis, si faible qu’il soit aujourd’hui, est presque certain de décroître encore à l’avenir. La machine devient de plus en plus automatique; la force motrice, surtout sous forme d’énergie électrique, étend toujours son champ d’action, il n’est pour ainsi dire rien qu’elle ne puisse accomplir. Or l’énergie transformable en électricité mise à notre disposition par les rivières, les lacs, les mers et le soleil lui-même est illimitée. Les machines remplacent les hommes, grâce aux efforts de ces derniers pour abolir les corvées fatigantes, tout en augmentant la qualité et l’abondance des produits; de sorte qu’on peut dire que la «calamité du chômage» est simplement le résultat naturel de nos succès à maîtriser les forces de la nature.

La science a si rapidement remplacé le travail manuel par la machine, qu’aujourd’hui la somme d’ouvrage nécessaire pour occuper tout le monde n’existe plus. «Vous devrez admettre, disait Douglas à son auditoire distingué d’Oslo, en 1935, que les meilleurs cerveaux (savants et autres) ont, depuis 150 ans et plus, fait tout en leur pouvoir pour mettre le monde sans ouvrage, et ils ont réussi.»

La machine moderne est entrée pour rester. Vouloir rejeter les connaissances scientifiques de l’humanité et renoncer aux facilités qu’elles ont créées pour produire beaucoup avec un minimum de travail, c’est vouloir abandonner la civilisation pour la barbarie. Il faudra bien se rendre compte que nous n’avons pas tant à faire face à un problème de manque d’emploi qu’à un problème de manque de revenus. Le progrès supprime le travail et l’on persiste à vouloir que nul ne vive sans travail. Dans notre monde de progrès, le problème n’est pas tant d’inventer de l’ouvrage pour les sans-travail que d’adopter un moyen pratique pour leur procurer le pouvoir d’achat dont ils ont besoin pour vivre.

C’est encore Douglas qui écrit: «La machine industrielle est un levier, dont la force augmente parce que le bras s’allonge à mesure des progrès de la science et de ses applications. Moins il faut d’hommes requis pour faire fonctionner le levier, plus il en reste pour l’allonger encore et le rendre de plus en plus puissant avec de moins en moins de force manuelle.»

On s’accorde à admettre que le système économique existe pour fournir des produits et des services à la consommation, et cependant on parle et on agit comme s’il existait pour fournir du travail, non des produits. On ne sait pas récolter les fruits du progrès: nouveaux loisirs, affranchissement de la nécessité pour l’homme de travailler durement pour gagner sa vie, abondance pour tous. L’humanité se punit de ses propres succès.

Le dernier pas

Si l’on veut transformer en bénédiction la «calamité» des loisirs créés par les perfectionnements de la production, il faut établir une méthode pratique pour procurer un revenu, un pouvoir d’achat aux sans-emploi. C’est le troisième et dernier pas pour parachever la sécurité économique. Il consiste dans la distribution de billets d’achat à tous les consommateurs de la nation.

Utopie! Innovation impossible! crie-t-on en plusieurs milieux. Mais qui de nous n’a connu dans les belles années, en 1929 par exemple, des gens qui vivaient de dividendes — il y en a qui le font encore. Ils ne travaillent pas. Les appelle-t-on des victimes infortunées de l’époque, des chômeurs à plaindre? Nous les trouvons, au contraire, gens heureux. Ce sont les rentiers, gens dont toutes les journées sont des loisirs. Mais la différence économique entre l’homme qui n’a pas d’emploi et vit de ses dividendes et l’homme qui n’a pas d’emploi et ne peut acheter de nourriture pour sa famille, c’est que le premier possède les billets qui constituent le pouvoir d’achat et l’autre en est dépourvu.

Les dividendes aux actionnaires viennent du rendement de leur placement, de l’augmentation dans le pouvoir de gain de l’entreprise. Eh bien, on peut considérer le Canada comme une grande société, dont tous les consommateurs canadiens sont les membres. Le travail de cette société est de produire et de livrer les biens demandés par la consommation. Chaque citoyen consommateur est un associé, un actionnaire de l’entreprise complète. La société existe pour le bénéfice de tous et de chacun de ses membres. Ceux-ci ont choisi leurs administrateurs et directeurs — le gouvernement. Il n’y a pas là la moindre teinte de socialisme. Tous reconnaissent que les membres d’une même nation sont liés entre eux par des intérêts communs qu’ils administrent en commun, par l’entremise de leur gouvernement.

L’actif principal de cette grande société, potentiellement une des plus riches sur la surface du globe, c’est sa puissance énorme de production de richesse. Cette puissance existe surtout grâce aux connaissances scientifiques accumulées et transmises, reçues par chaque génération et augmentées par elle, dans tous les domaines: chimie, médecine, mécanique, génie civil, — contrôle des forces de la nature, etc.

Notre capacité de production est peut-être pour les quatre-cinquième due à l’organisation efficace des affaires modernes, intensifiée par les recherches et les découvertes des siècles passés.

Ce fonds de connaissance est l’héritage culturel de la nation. Notre vie quotidienne en dépend de plus en plus. Depuis cinquante ans, les découvertes de la science ont placé à notre service des facilités et des forces tout à fait ignorées de nos grands-parents. Voilà des considérations qui, d’habitude, ne nous arrêtent guère. Pourtant la vie moderne, avec tout son confort, est le fruit des pensées, des inventions scientifiques, et du travail de nombreuses générations d’hommes. La production de n’importe quel article aujourd’hui met à profit les découvertes passées. Nous héritons de bienfaiteurs dont, dans bien des cas, nous n’avons même pas conservé les noms.

Ces découvertes du passé sont un bien commun à toute la famille humaine. Ils constituent un héritage légué de génération en génération. Le téléphone, l’automobile, la route d’asphalte, le chauffage central, l’éclairage à l’électricité, la radio et mille autres choses ne seraient pas notre partage sans cet héritage intellectuel.

En vertu de l’association constituée par la nation, chaque citoyen a droit à sa part des valeurs de la nation représentées par l’héritage culturel.

La base du dividende

Comme actionnaire de l’héritage culturel dévolu à une nation riche, chaque citoyen du Canada peut très bien recevoir un dividende national comme son dû. Le titre de citoyen lui donne droit au revenu accru de la nation dont il est membre. Il y a la valeur associationnelle provenant de tous les consommateurs et qui augmente la valeur de la richesse du pays.

Le dividende doit être au moins suffisant pour subvenir aux nécessités premières de la vie — nourriture, vêtements et logement. Le Canada est certainement capable, si son industrie n’est pas entravée par le système de monnaie-dette que nous connaissons, de produire assez pour que personne n’y souffre de pauvreté au point de manquer du nécessaire. Puisque la machine déplace des hommes, le revenu payé auparavant à ces hommes en salaire doit continuer à leur venir, gagné par les machines qui les ont déplacés. Le dividende est le successeur logique des salaires, ou bien le progrès est un vain mot.

Nous avons la richesse et les moyens d’en procurer beaucoup plus, en abondance pour tous.

Seule manque la monnaie pour acheter la richesse, Il y va de l’intérêt de tous que les consommateurs puissent consommer. Si la consommation est arrêtée par insuffisance de pouvoir d’achat, la richesse devient inutile pour tous, producteurs et consommateurs également.

Le Dividende National distribue la richesse qui, autrement, ou serait détruite ou resterait à l’état potentiel. Il est basé directement sur l’augmentation de valeur actuelle de la richesse réelle. Établi sur cette fondation solide, le Dividende National pourra être payé à chaque citoyen du Canada aussitôt que le Compte de Crédit National enregistrera en monnaie les faits de la richesse réelle du pays.

Esquissons brièvement comment fonctionnerait le Dividende et ses effets immédiats. Supposons, par exemple, que le premier du mois prochain, et le premier de chaque mois

par la suite, chaque citoyen de ce pays, employé ou non, reçoive un chèque de 12,50 $, signé par le Trésor du Canada. Le chèque, tiré sur le Compte de Crédit National et émis par l’entremise d’une banque autorisée arrive par la poste dans une enveloppe du gouvernement. Le facteur ordinaire le porte à chaque domicile.

Pour saisir les effets de cette distribution de dividendes, qu’on pense aux conditions misérables de pauvreté partout évidentes à l’heure actuelle. Des masses qui ont à peine de quoi vivre pourraient enfin satisfaire leurs besoins et leurs désirs si longtemps contenus. Le chèque serait immédiatement encaissé et la monnaie dépensée pour acheter les produits nécessaires.

Le détaillant devrait s’empresser de regarnir ses étagères, le marchand de gros, ses entrepôts. Le manufacturier rappellerait ses ouvriers et remettrait ses machines en marche pour faire face à la demande. Le producteur primaire n’aurait plus à se morfondre et à restreindre son exploitation, il serait sûr d’écouler ses produits.

À première vue, cet exemple peut paraître exagéré; ce n’est en réalité qu’un timide pas vers l’abondance qui est à notre porte et s’offre à nous tous. Enchaîné par un système absurde, on s’est abstenu de la saisir. Mais la nécessité va vaincre les obstacles. Comment résister à sa pression? L’augmentation des taxes et les dettes grossissantes détruisent les efforts de l’industrie. Le fardeau de secours directs, financés avec de la monnaie-dette empruntée au système bancaire, devient vite aussi intolérable qu’il est inadéquat. Le public réclame un système plus sensé.

Dès le premier mois, le dividende national accomplirait énormément pour relever les affaires. Escompte de Détail et Dividende National ensemble amèneraient graduellement un niveau de vie plus élevé. Ce serait l’avènement de l’aisance et du confort pour des centaines de mille Canadiens aujourd’hui en proie à la faim, au froid, à la maladie, aux soucis, traînant une misérable existence en plein pays de richesse.

On doit bien comprendre que l’augmentation du Dividende National dépend directement de l’augmentation de la production, de l’accroissement, de la richesse réelle, exprimée par le Compte de Crédit National. Il augmenterait progressivement avec l’activité et le développement de l’agriculture et de l’industrie. La pauvreté ferait place à la sécurité économique.

Importance du travail des banques

Le crédit pour financer le Dividende National est créé par le Trésor, à même le compte de Crédit National, et garanti par la richesse réelle du Canada. Lorsque le consommateur change son chèque de dividende ou l’échange pour des produits, le chèque trouve le chemin de la banque, où il est chargé au compte du Crédit National. Celui-ci le débite contre la production, puisque le chèque utilisé représente une production consommée.

Les banques, comme agents du Trésor, acceptent et changent les chèques des dividendes, faisant ces opérations exactement comme elles le font présentement. Notre système bancaire actuel possède le mécanisme et l’expérience nécessaires pour remplir efficacement ces fonctions. Les banques et leur personnel entraîné sont des facteurs essentiels pour l’administration pratique du Crédit Social. Dans tous leurs champs d’activité, les banques continuent leurs opérations comme par le passé, sauf évidemment qu’elles perdent le privilège injustifiable de créer et détruire la monnaie à volonté. Il n’est donc pas besoin de bouleversement dans le système bancaire pour le bon fonctionnement du Dividende. Les banques se font évidemment payer pour services rendus à titre de fonctionnaires publics. «Canada Incorporé», notre grande société, doit poursuivre ses activités sur une grande échelle ou faire banqueroute. Elle possède les matériaux, les manufactures, la force motrice, la main-d’œuvre et les talents pour produire au moins trois fois autant de richesse qu’à l’heure actuelle, et le développement va bien au delà. Seul le manque de monnaie l’arrête. L’insuffisance de pouvoir d’achat seule empêche la prospérité, la production abondante et la distribution des dividendes que justifie le pouvoir de gain du pays. Pendant combien de temps les actionnaires toléreront-ils cette insuffisance si facile à corriger par l’administration?

Salaires plus Dividendes

N’allons pas défigurer le sens de cet exposé et conclure que le Crédit Social veut supprimer le travail ou les salaires et placer tout le pouvoir d’achat dans les dividendes. Ceux-ci, d’ailleurs, supposent la production, une production plus abondante que le pouvoir d’achat, qu’ils ont pour mission de compléter, de concert avec le juste prix. Les salaires continueront comme aujourd’hui, basés sur les services du travailleur. L’utilité économique et sociale de chaque ouvrier doit toujours régler le montant de son salaire. Mais il faut bien reconnaître que le total des honoraires et salaires, si élevé soit-il, ne peut acheter le total de la production. L’expérience le prouve à l’évidence, et nous avons démontré pourquoi. L’augmentation des salaires et la diminution des heures d’ouvrage ne résolvent pas le problème: on constate alors une hausse de prix qui maintient la disparité, si même elle ne l’accentue pas.

Le pouvoir d’achat doit être augmenté par un moyen qui n’ajoute pas aux dépenses de la production. Le Dividende National est la solution qui libère de ce cercle vicieux.

Mais nous avons une mentalité à corriger. Habitués à la rareté d’argent qui nous fait croire que le pays est pauvre, nous avons peine à comprendre les avantages matériels et moraux qui résulteraient de l’équation du pouvoir d’achat avec les prix de vente des produits. Moraux, avons-nous dit, car il en découlerait un concept nouveau de l’importance de l’homme qu’aujourd’hui on fait passer après l’argent. On verrait se développer une meilleure compréhension de la coopération de l’homme avec l’homme au profit de tous et de chacun. De ce côté, les effets bienfaisants d’un système qui, sans nuire à l’initiative privée ni à la propriété, permet à tous de participer à la richesse d’un pays et d’un siècle d’abondance, dépasse les prévisions les plus hardies.

Néanmoins, le besoin immédiat d’un Dividende reste surtout un besoin économique, le besoin de pourvoir aux multitudes qui vivent de secours direct alors qu’on limite la production possible. Le Dividende livrerait aux consommateurs des biens qu’on détruit ou qu’on se prive de produire parce que le système ne le permet pas.

Le Dividende n’est pas une aumône

Ceux qui, pour la première fois, entendent parler du Dividende, sont parfois portés à le prendre pour une forme de «charité publique», une espèce de "bien-être social». Le Dividende n’est pas une aumône. L’aumône publique, telle qu’on l’a actuellement dans le «secours direct», prend à Pierre pour passer à Paul. Elle n’augmente pas le pouvoir d’achat. Elle soustrait la monnaie, au moyen de taxes, du revenu déjà inadéquat des employés pour supporter ceux qui ne sont pas employés. Le «secours direct» n’ajoute pas un sou au total du revenu national. Le Dividende, au contraire, est le moyen d’entamer un nouveau réservoir de crédit, inutilisé aujourd’hui, mais dont l’exploitation est nécessaire pour distribuer la production dont le Canada se prive ou qu’il laisse périr sous les yeux d’une population dans le besoin. Il augmenterait directement le revenu national. Pour chaque acheteur, consommateur de produits, il représente le droit aux bénéfices de la civilisation moderne.

Le Dividende conduirait-il à la paresse?

Nous ne croyons mieux résoudre cette objection qu’en citant ici Le Moniteur de décembre 1935, pages 52 à 54:

«Quelques moralistes vont poser une objection. Concédé, diront-ils, que la nation reprenne et exerce seule le contrôle du crédit et de la monnaie; concédé, que la monnaie doive être réglée de façon à distribuer adéquatement les fruits de la production; concédé encore, cet escompte sur les prix de détail, qui équivaut à une augmentation momentanée des salaires des travailleurs pour les récompenser d’une production surabondante; mais ce dividende national, distribué indistinctement à tous les citoyens, n’est ni mérité ni juste et son fruit sera l’oisiveté. Quelques remarques vont disposer de cette objection.

«Il y a toujours eu et il y aura toujours des gens qui ne travaillent pas, souvent victimes de circonstances, de défectuosités physiques ou mentales, ou même simplement parce qu’ils ne veulent pas travailler et préfèrent vivre au crochet des autres. La société a toujours eu ces malheureux ou ces parasites à charge, d’une manière ou de l’autre. Ce fut la mendicité, ce furent les refuges publics, c’est le secours direct, et c’est même, dans certains cas, la prison. Lorsque le Crédit Social, au lieu de taxer Pierre ou Paul, qui n’ont rien de trop, pour soutenir ces chômeurs, volontaires ou non, leur distribue modérément — assez pour les soustraire au dénuement absolu — des surplus de la production, il est déjà bien supérieur au système actuel. Celui-ci répartit la pauvreté, au lieu que le Crédit Social répartirait l’abondance.

«De plus, il est faux de dire qu’un dividende alimenterait la paresse, puisque, comme nous le remarquons plus haut, le fléchissement dans la production affecterait le montant de ce dividende. Sache-t-on qu’un dividende payé aux actionnaires d’une société coopérative les désintéresse des activités de leur société et les porte à la fainéantise? Le contraire n’a-t-il pas lieu? Il y a certainement des insouciants qui bénéficient de l’énergie et de l’ardeur des autres; mais cela est inévitable et, d’ailleurs, les travailleurs ayant leur salaire en plus et ce salaire restant la principale source du pouvoir d’achat, nous ne voyons pas qu’ils soient portés à se croiser les bras pour joindre les rangs des parasites.

«C’est, en définitive, le travail fructueux qui détermine les disponibilités du Crédit Social, dividende y compris. La paresse détruirait ces disponibilités, de sorte que le système porte en soi-même l’impulsion au travail. On cite, il est vrai, des cas où des chômeurs secourus ont refusé de se remettre au travail, à salaire. Il serait premièrement intéressant de savoir quel salaire on leur a offert en regard du secours direct; il faut observer, deuxièmement, qu’on inflige une sorte de pénalisation au travail en supprimant le secours à l’homme qu’on renvoie à l’ouvrage. Le dividende ne fait rien de la sorte; le travailleur en bénéficie au même titre que celui qui ne travaille pas. Le travail conserve donc tout son stimulant.

«Il est faux de dire que le dividende soit immérité. Dans une compagnie, ceux qui apportent des capitaux, même s’ils ne travaillent pas, ont droit à une certaine partie des revenus de la production. Dans la société, tous les consommateurs apportent une certaine valeur aux fruits de la production, par le simple fait qu’ils font partie du corps des consommateurs. Quelle valeur aurait la centrale électrique de Beauharnois, s’il n’y avait pas dans le pays une population capable d’en utiliser le produit?

«D’ailleurs, l’augmentation moderne, phénoménale, de la capacité de production, est le fruit du cerveau humain de cette génération et de générations passées. C’est une acquisition commune à laquelle ont droit tous les hommes.

«La science, les recherches ont donné la machine pour soulager l’humanité de ses corvées assujettissantes. Si la machine déplace le travail des bras, c’est une bénédiction, à la condition que le salaire gagné par la machine aille à ceux dont elle diminue l’ouvrage. Le système actuel change cette bénédiction en malédiction, comme il fait pour bien d’autres choses, car il est un système mauvais, né de l’avarice et de la loi du plus fort; il met la main sur les revenus de la machine et les dirige vers les coffre-forts des rois de la finance, tandis que le travailleur limite ses satisfactions à un salaire mesquin et envisage le lendemain avec terreur, s’il n’est pas déjà à la ration des secours directs.

«Le Crédit Social n’est pas du socialisme, n’abolit pas la propriété privée et ne vise pas au partage égal de la richesse. Mais il ne reconnaît pas la loi de la jungle; il établit une saine solidarité entre les membres de la nation; il accueille les développements de la science et en fait bénéficier toute l’humanité; il crée une atmosphère de justice sociale; il favorise le mariage et la famille.»

J. Crate Larkin

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