Il paraît qu'il n'y a pas besoin de financiers internationaux dans les agences de presse pour déformer la vérité ; certains de nos compatriotes s'en chargent.
Des correspondants, vendus ou imbéciles, font à leur agence de presse des rapports infidèles, qui donneront, par exemple, l'idée au lecteur que M. Grégoire, l'orateur principal à une assemblée créditiste à Chicoutimi, a surtout parlé pour discréditer les vieux partis et donner la préférence au Bloc Populaire Canadien. Du Crédit Social, pas un mot.
La Canadian Press, en recevant ce rapport, le résume et en fait ressortir une note encore plus forte en faveur du Bloc.
Puis Le Devoir, plutôt vendu qu'imbécile, sort avec un articulet portant comme titre : "M. Ernest Grégoire favorise le Bloc", et comme texte :
"À Chicoutimi, M. J.-Ernest Grégoire, vice-président de l'Association du Crédit Social du Canada, a dit qu'il favorise le parti du Bloc Populaire et qu'il considère les hommes du Bloc comme ses amis."
Si les autres informations du Devoir ont le même souci de la vérité, les créditistes sauront à quoi s'en tenir sur ce qu'ils liront dans ses colonnes.
Pourquoi le correspondant de la Canadian Press à Chicoutimi, et après lui les journaux qui posent à l'indépendance, n'ont-ils pas rapporté cette phrase de M. Grégoire :
"Si le Bloc est sincère, qu'il commence par ôter ses candidats des comtés où nous en avons."
Puis il nous semble que M. Grégoire a bien un peu parlé en faveur du Crédit Social à Chicoutimi. Il l'a même fait pendant une heure et demie.
Le Devoir n'a écrit qu'une phrase sur l'assemblée de M. Grégoire à Chicoutimi, et cette phrase est un mensonge. Le Devoir a menti : est-ce la première fois, ou est-ce assez coutume chez lui ?