Le 29 juillet 1946, une assemblée des Directeurs de l'Institut d'Action Politique était convoquée à Montréal, pour étudier la situation générale de l'Union des Électeurs et de son organe officiel, le journal Vers Demain.
Des décisions importantes ont été prises à cette assemblée.
Depuis la fondation du journal Vers Demain, en 1939, les frais d'impression et de service ont augmenté. Le prix du papier-journal a subi plus d'un changement vers la hausse. Des salaires aussi.
La papeterie et autres articles de bureau sont plus difficiles à trouver et exigent plus de démarches et plus de temps, donc plus de dépenses, pour se les procurer. La correspondance, une des activités de premier plan au bureau de Vers Demain, est plus coûteuse ; le timbre de trois sous a fait place au timbre de quatre sous. Les frais de voyage de nos propagandistes sont plus élevés que lors de la fondation du journal ; une taxe de 15 pour cent fut imposée sur tous les billets de chemin de fer et d'autobus assez tôt au début de la guerre. Etc., etc.
Malgré tout cela, nous avons maintenu jusqu'ici le prix de l'abonnement à son niveau initial : $1.00 par année — alors que la plupart des autres journaux augmentaient, plusieurs le doublant, le prix de leur abonnement.
On admettra que, pour un journal qui refuse toute annonce payée et ne vit que de son abonnement, il a fallu opérer des merveilles dans l'administration pour tenir le coup jusqu'ici.
Aujourd'hui, avec les plus récentes augmentations, nous considérons que vouloir maintenir l'abonnement à un dollar serait paralyser les activités nécessaires à l'expansion du journal. Sans doute, on pourrait garder le prix de l'abonnement à $1.00 et, comme d'autres journaux, chercher la principale source de revenu dans l'annonce. Mais Vers Demain tient trop à son indépendance absolue de toute influence d'argent ; et ses directeurs croient que les énergies dont ils disposent sont mieux employées à répandre le journal qu'à entretenir un département d'annonces.
Aussi, est-ce unanimement et sans hésiter que les directeurs ont décidé de porter l'abonnement à deux dollars ( $2.00) par année. Le journal Vers Demain est maintenant assez connu pour que ceux qui savent l'apprécier consentent à ce déboursé plus élevé à l'avenir.
Disons tout de suite que les abonnés actuels n'ont aucuns frais supplémentaires à payer d'ici l'expiration de leur abonnement. C'est seulement à l'époque de leur renouvellement qu'on leur demandera $2.00.
Même ceux qui, pour $10.00, se sont abonnés à vie continueront de recevoir le journal toute leur vie sans qu'il leur en coûte un sou de plus. Toutefois, nous n'accepterons plus désormais d'abonnement à vie.
Le journal Vers Demain est le pivot de tout notre mouvement. C'est la première chose à sauvegarder et à fortifier. La nouvelle décision y contribuera, et nos abonnés et amis l'accepteront certainement de bon gré.
Voici maintenant une compensation qui fera plaisir à un grand nombre.
Avec l'augmentation du prix de l'abonnement, et avec la grande impulsion que nous serons mieux à même de donner à la diffusion du journal, l'Union des Électeurs n'aura plus besoin de réclamer une contribution annuelle de ses membres.
Jusqu'ici, elle demandait $3.00 de contribution. annuelle, abonnement y compris, et $2.00 pour ceux qui étaient déjà abonnés.
Tout cela est maintenant supprimé.
Quiconque s'abonne ou est déjà abonné peut devenir membre de l'Union des Électeurs sans débourser un sou de plus.
Vous rencontrez un ami. Il n'est pas abonné à Vers Demain. Vous lui parlez du journal et du mouvement. Il s'y intéresse. Vous l'abonnez : $2.00 pour une année. Vous lui demandez ensuite s'il admet la politique de l'Union des Électeurs et s'il désire en être membre. Il répond dans l'affirmative. Vous lui faites signer sa formule d'adhésion, et il est membre. Pas de contribution à payer.
Ceux qui sont déjà abonnés, quand bien même, ils n'ont payé qu'un dollar, jouissent du même privilège. Leur abonnement actuel leur permet d'être immédiatement membre officiel de l'Union des Électeurs, sans aucune contribution, d'ici l'expiration de leur abonnement.
Cependant, pour ne pas charger le bureau de frais supplémentaires, nous n'enverrons pas de cartes de membres aux abonnés actuels. Nous attendrons leur renouvellement, à $2.00, pour leur servir leur carte de membre ; mais cela ne les empêche pas d'être membres en règle dès aujourd'hui.
Si l'abonné tient à recevoir sa carte de membre, il y a un moyen très simple. Bien que son abonnement ne soit pas expiré, il peut le renouveler tout de suite en versant $2.00. Il n'y perdra rien, car son abonnement sera étendu de douze mois au delà des mois qui lui restent, et il recevra sa carte de membre. Supposons le cas de M. Larose dont l'abonnement n'expire qu'en février 1947 ; il lui reste six mois à courir. S'il se réabonne tout de suite, à $2.00, il recevra sa carte de membre, et son abonnement devient bon pour 18 mois, jusqu'en février 1948.
Ce nouvel arrangement constitue un avantage pour le membre de l'Union des Électeurs, puisqu'il n'a plus rien à payer, sauf son abonnement.
Mais c'est aussi un avantage, et un gros avantage, pour l'association elle-même. Au lieu d'enrôler, pour des pressions concertées et officielles, seulement les quelques milliers qui se trouvent capables de payer une contribution spéciale de membre, elle aligne en action les 40,000 abonnés à Vers Demain, qui deviennent ipso facto, en tant au moins qu'ils y consentent, membres officiels de l'Union des Électeurs.
Cela va aussi hâter la formation des conseils de paroisses et des conseils de comtés et permettre de procéder plus tôt à l'attaque par la politique de pression.
Pour nos Défricheurs, nos Voltigeurs et autres actifs du recrutement, le travail se trouve de beaucoup simplifié. Il n'y a plus deux ou trois échelons à offrir. Tout se résume à l'abonnement. On abonne, et l'abonné est immédiatement éligible à faire partie de l'Union des Électeurs.
Le mot d'ordre partout : On abonne ! On abonne ! Et en abonnant, on bâtit automatiquement l'Union des Électeurs.
Quant à ceux qui, avant cette décision, ont payé leur contribution de membre en plus de leur abonnement, ils ont, comme tous les pionniers, fait de plus gros sacrifices que ceux qui viennent plus tard. Il en est ainsi dans toutes les fondations ; et nous n'avons rencontré personne qui ait regretté l'honneur d'avoir montré la voie aux autres, même s'il lui en a coûté davantage.
À ces pionniers, qui ont fourni la finance nécessaire pour traverser l'inévitable période des tâtonnements, l'Union des Électeurs qui se stabilise dit cordialement MERCI.