De retour d'Abitibi

le dimanche, 01 août 1943. Dans Janvier

Le directeur de Vers Demain revient, enchanté, de sa tournée en Abitibi et au Témiscamingue. Non pas qu'il ne reste rien à faire qu'à contem­pler le mouvement créditiste dans cette région de Nouvelle-France. L'organisation est loin d'y être à point et les responsables connaissent leur pro­gramme.

Mais il est remarquable que, sur 18 assemblées, dont la moitié à une heure aussi insolite que deux heures de l'après-midi, les jours sur semaine, une seule fut un échec au point de vue assistance.

Le programme ne couvrait pourtant point les places déjà bien créditisées autour de Rouyn. Après une rencontre des voltigeurs de Rouyn­-Noranda à son arrivée, c'est le sud du Témisca­mingue qui occupa la première moitié de la tour­née de M. Even. Le sud, où les premiers messa­ges créditistes datent de l'an dernier. Le sud, où l'on comptait généralement sur les doigts d'une main les abonnés dans chaque paroisse au com­mencement de la présente saison.

Le directeur fut particulièrement frappé de l'enthousiasme des créditistes de St-Placide de Béarn, ainsi que du ralliement dépassant toutes prévisions à Latulippe, au dernier soir passé dans le sud.

Le lendemain, M. Even entamait le program­me du nord de l'Abitibi. Ste-Rose de Poularies, La Reine, Villemontel groupaient de forts et in­téressants auditoires en pleine après-midi. À Villemontel, une quinzaine de créditistes étaient venus jusque de Manneville, sous une pluie bat­tante, dans un camion sans couverture.

Taschereau sut aussi remplir sa salle, le sa­medi soir.

Quant au ralliement de La Sarre, le vendredi soir, ce fut un véritable triomphe, sans précé­dent dans cette paroisse. Le théâtre du Cinéma Français, placé gratuitement à la disposition de l'Union des Electeurs, était bondé jusque dans les allées et le vestibule. Une couple de cent per­sonnes écoutaient de leurs autos et autour du théâtre, à l'extérieur. Les hauts-parleurs portaient aussi la voix du conférencier aux personnes assi­ses sur leur perron dans cette partie du village.

Des délégations représentaient des places as­sez éloignées : ce n'était pourtant qu'un soir de semaine.

Le dimanche, Amos, plutôt tranquille jusqu'ici vis-à-vis du mouvement créditiste, fournit 250 auditeurs à M. Even l'après-midi.

Le soir, à Val d'Or, fut le clou final. Les orga­nisateurs locaux, sous la direction de M. Arthur Beaudoin, lieutenant, avaient retenu la plus grande salle de leur ville, la salle de l'Ecole ca­tholique, et elle fut remplie à capacité.

Partout, M. Even exposa le but de l'économi­que, le but de la politique ; la différence entre la dictature économique des maîtres de l'argent et du crédit et l'économie chrétienne du pain quoti­dien assuré à tous les enfants du pays. Il éta­blit la similitude entre l'objectif papal d'une hon­nête subsistance et l'objectif créditiste du mini­mum vital. Il expliqua comment ce minimum vital serait assuré par un dividende national ga­rantissant à chaque citoyen une part des riches­ses de son pays. Il développa enfin le moyen de l'obtenir — l'Union des Electeurs, pour rempla­cer la politique de la corde et de l'anneau dans le nez établie et entretenue par les partis politiques de toutes couleurs.

M. Even fut parfaitement compris. Et c'est tout un peuple qui se lève pour briser les chaînes de l'esclavage, entrevoyant déjà l'heure de la délivrance.

Le directeur tient à féliciter tous ceux qui, aux différentes places, ont si bien mis leurs conci­toyens en branle, comme il tient à remercier ceux qui, tant dans le sud que dans le nord de la ré­gion, lui ont offert une hospitalité créditiste.

M. Réal Caouette, en Abitibi, et M. Joseph Dallaire, dans le Témiscamingue, continuent l'or­ganisation avec l'aide de collaborateurs dont la valeur s'affirme de plus en plus tant dans les rangs des campagnes florissantes du sud, que dans les colonies et les villes minières du nord.

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