Information parue dans "La Liberté". Suisse. 15 octobre 1985
Un des problèmes majeurs auxquels sont confrontés les pays latino-américains est le fardeau de la dette extérieure. Pour le cardinal Paulo Evaristo Arns, archevêque de Sao Paulo, la dette a déjà été payée certainement plusieurs fois car les taux d'intérêts, au départ de 4%, sont déjà montés à 21% et sont actuellement à 8% pour la dette brésilienne.
Pour le cardinal, payer cette dette ne peut se faire qu'en faisant mourir de faim la majorité du peuple brésilien.
Il fait encore remarquer que ce même peuple n'a pas eu droit à la parole quand il s'agissait de s'endetter, puisque c'était l'époque de la dictature militaire.
De plus, ces dépenses ne sont pas faites dans l'intérêt de la majorité du peuple.
De son côté, Dom Pedro Casaldaliga, évêque de la prélature territoriale de Sao Felix do Araguaia, dans le Mato Grosso, estime que l'on ne peut pas payer cette dette, ni matériellement, ni surtout moralement.
On ne peut payer la dette extérieure au prix du carnage du peuple, estime Dom Pedro Casaldaliga, qui a demandé aux pays latino-américains de ne pas payer la dette extérieure : « Payer la dette extérieure est immoral, car fatalement, cela signifiera laisser dans la faim et la misère le peuple qui travaille pour produire les ressources nécessaires au paiement de la dette aux banques internationales. Il n'est pas possible de prendre toutes les ressources produites par les pays latino-américains pour payer les banques internationales. ». (APIC).