Je n’ai pas l’habitude de m’arrêter à mes rêves, ordinairement cela n’a aucun sens.
Mais ce rêve, de la nuit du 24 au 25 juin 2010, m’a profondément émue et il continue à m’émouvoir. Permettez-moi de vous le raconter. J’ai appris que l’une de mes proches s’était séparée de son mari, et que le mari avait la garde des deux enfants de 3 et 5 ans. L’époux demeurait à un bout de la rue et l’épouse demeurait à l’autre bout. Dans mon rêve je me suis adonnée à passer sur cette rue. Les deux enfants étaient dans la cour, ils étaient très maigres, le visage étiré, il pleuraient et me tendaient les bras en me criant:
«Donne-nous à manger nous avons faim !»
Le père n’était pas à la maison évidemment, il travaillait. J’ai pris la petite fille dans mes bras et le petit garçon par la main et je suis accourue chez la mère à l’autre bout de la rue, elle n’était pas là, elle travaillait elle aussi. J’avais le cœur broyé de voir des enfants de ma famille si affamés.
Je me suis éveillée et, sur le coup, je me suis dit: «merci mon Dieu, ce n’est qu’un rêve !». Mais je me suis mise à penser à ces millions d’enfants qui n’ont pas de quoi manger, que nous oublions parce qu’ils ne sont pas des nôtres, dans le monde, en Afrique, en Amérique du Sud, aux Philippines, aux Antilles, en Inde, au Mexique même au Canada et aux Etats-Unis, en Europe où les prix sont excessifs On n’a qu’à regarder les rapports de ceux qui dirigent «La soupe populaire» et les rapports de la FAO, et écouter les récits des évêques et prêtres d’Afrique qui viennent ici et qui vivent au milieu des populations où les familles doivent faire un calendrier pour décider quel enfant aura droit à un des repas de la journée, puis quel autre le lendemain. et le surlendemain, chacun son tour.
Au congrès eucharistique de Québec, qui n’a pas été touché par ce récit de Mgr Tagle, des Philippines, racontant qu’il était à visiter une maison de secours pour les pauvres dans son diocèse. Il s’adresse à une petite fille bénévole qui distribuait la nourriture aux affamés. Il l’interroge: «Toi, tu ne manges pas ?» «Ce n’est pas mon tour», dit-elle. Un exemple parmi des millions.
Mon rêve m’a interpellée. Ah, me disais-je, comment se fait-il que tout le monde de bonne volonté ne se lie pas à Vers Demain pour nous aider à vaincre la pauvreté dans le monde. Les pauvres ont faim, on ne peut attendre à demain. C’est aujourd’hui qu’ils ont faim.
Ce samedi, 26 juin, nous avions la joie de recevoir M. l’abbé Triphon Bonga, un prêtre congolais qui lit Vers Demain depuis un grand nombre d’années. C’est un prêtre qui connaît bien la misère de son peuple. Il nous a célébré la Messe dans notre chapelle de la Maison de l’Immaculée.
Dans son homélie, il a commenté la lecture du jour, tirée du livre des Lamentations et l’Evangile, Cela correspondait bien a l’état de mon âme. J’aurais voulu que tous nos créditistes entendent cela. Madame Jean-Marie Gagnon et Madame Micheline Thibodeau qui étaient présentes et tous nos Pèlerins à plein temps en ont été encouragés et émerveillés.
M. l’abbé Bonga, m’a laissé des extraits de son homélie. Lisez ces extraits dans la l'article suivante.